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l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Bourgogne - Bailliage du Mâconnais

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 S   uite de la visite du plus ancien manuscrit répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier de trois décennies!   Voir la description initiale : →









Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Bourgogne. Reprenant les contours de l'ancien Duché de Bourgogne, il était composé de plusieurs bailliages. Comme indiqué sur le titre original ci-dessus, nous continuons avec un nouveau chapitre nommé : "du Pays, Comté et bailliage du Mâconnais ". Le territoire  relativement restreint longe le cours la Saône et de la Grosne et est à la limite du Chalonnais, du Charolais, du Brionnais, du Beaujolais et de la Bresse.  Actuellement il forme la partie sud'est du département de la Saône-et-Loire.
  Revenir à l'épisode précédent →


Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué (approximativement) les limites administratives :
















vous pouvez agrandir les images
 en cliquant dessus





Les fragments de manuscrits proviennent du Volume II. Toujours pour enrichir l'étude, j'ai cette fois encore mis en bonus  l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier,  et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

 (*) Armorial Général de France - volume VI - Bourgogne Duché - Généralité de Dijon ( BNF Paris)


Mâcon (Saône-et-Loire)

Le gueules est la couleur des ducs de Bourgogne.  Les trois annelets symboliseraient pour les uns les murs d'enceinte de la cité gallo-romaine de Matiscona.  Pour les autres ils seraient l'évocation des trois autorités tutélaires de Mâcon au XIe siècle : l'évêque, le comte et la municipalité.  
source : labanquedublason2.com




Cluny (Saône-et-Loire)

La célèbre Abbaye du Cluny, fondée en 909/910, et qui a rayonné sur le monachisme dans tout l'occident médiéval (avec l'ordre clunisien) pendant plusieurs siècles, avait dédié le patronage de son église abbatiale à Saint Pierre et à Saint Paul. Pour cette raison, le blason de l'Abbaye était composé de deux clés en sautoir et d'une épée en pal, attributs des deux apôtres Pierre et Paul. Nous voyons ici dans le dessin de La Planche pour représenter à la fois la cité et l'abbaye de Cluny, une extrapolation du blason de l'abbaye, avec une clé unique en barre brochant en sautoir sur l'épée posée en bande.  Cela semble être une interprétation, car l'Armorial Général de France a bien enregistré un blason, en principe fourni par les édiles laïcs de la cité, avec un blason "de gueules à la clé d'argent en pal" plus conforme à l'origine, distincte, du blason municipal qui est maintenant "d'azur à la clé d'argent en pal".




Tournus (Saône-et-Loire)

Le blason de Tournus, qui a évolué de trois tours à un château à trois tours, et gagné un chef  à trois fleurs de lis, a été augmenté de la croix de la Légion d'Honneur en 1831, en raison du décret du 22 mai 1815 signé par Napoléon Ier ( mais non mis en application car peu avant la défaite de Waterloo, et la fin des Cent Jours, voir le résumé de l'histoire →). C'est donc avec le roi Louis-Philippe, en 1831, que le décret sera mis en exécution, autorisant la ville à porter la décoration dans ses armoiries. Elles ont été intégrées de fait dans le blason comme cela se pratiquait au XIXe siècle.




Saint-Gengoux-le National
 (Saône-et-Loire)
En 925, les Bénédictins de Cluny placent l'église sous le vocable de saint Gengoul (ou saint Gangolf  ), d'où le nom de la cité. En 1200, le Roi accorde une charte royale à la ville, qui devient, en 1246, Saint-Gengoux-le Royal. En 1793, suite à la Révolution, Saint-Gengoux-le Royal, change de nom en raison de la référence à la religion et du terme "royal" désormais inadmis et devient  "Jouvence"(d'où le nom des habitants : les Jouvenceaux et Jouvencelles) . Ce nom assez ridicule ne restera pas longtemps en vigueur, puisqu'à la Restauration, il redeviendra Saint Gengoux le Royal, et enfin, en 1870, la ville prendra son nom définitif et républicain de Saint-Gengoux-le National. source : www.saint-gengoux.fr


-o-

D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :
Romenay, Bois-Sainte-Marie, La Clayette, Dun (la Montagne de Dun, près de Chauffailles).



A bientôt pour une nouvelle série ... →


Crédits :
parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins :  Jean-Paul Fernon)

 Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly :  http://www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick
 


Armorial des îles et des territoires enclavés #11 : La Méditerranée occidentale / le Golfe du Lion

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Voici très longtemps, mis à part le récent périple en Terre de Feu ( voir ICI ), que nous n'avons pas pris la mer pour un petit périple héraldico-nautique afin de découvrir ces terres qui font tellement rêver.Nous revenons sur les côtes françaises. Au cours du voyage #07 nous avions bouclé la zone atlantique. En toute logique nous reprenons le Tour de France des côtes sur la façade méditerranéenne. Mais nous prolongerons jusqu'en Ligurie pour clore le chapitre italien commencé à l'épisode #02 et mieux : nous finirons même avec "une île de terre" dans les Alpes. Ce sera dans un second volet. Dans ce voyage nous utiliserons beaucoup les cartes, c'est normal , dans la navigation elles sont indispensables.  Prêts pour une petite virée en cabotage le long des côtes ?  c'est parti....

          Roussillon                        -                 Languedoc                 -                  Provence moderne                -           Provence ancien         



Le Golfe du Lion

les trois rectangles désignent les secteurs qui vont être détaillés plus bas
Sur la carte générale ci-dessus, je fais débuter le parcours côtier à la frontière franco-espagnole, à Cerbère. Toutefois le littoral du Roussillon et celui du Languedoc ne comportent aucune île, c'est assez rare pour le souligner. Je fais abstraction des étangs côtiers, tels ceux de Leucate, de Bages-Sigean, ou de Thau , etc... qui sont fermés par un étroit cordon littoral et qui abritent bien quelques ilots, mais inhabités et insignifiants. Et puis nous arrivons en Camargue, triangle de terres et de marécages formés par le delta du Rhône, qu'on peut assimiler à une grande île et des milliers d'îlots : au total 25 000 hectares encadrés par le Grand Rhône à l'est, et le Petit Rhône à l'ouest, séparés depuis la ville d'Arles : les deux branches ayant été canalisées et endiguées pour éviter les crues dévastatrices du fleuve. Cette région unique pour sa faune, sa flore et son mode de vie, est classée en Parc Naturel Régional.
Pays de Camargue  (Bouches-du-Rhône et Gard) 
"taillé d'azur à la rencontre de taureau camarguais de sable accornée d'argent
 et de gueules à la croix de Camargue d'or, une pique de gardian d'or emmanchée
d'argent brochant en barre sur la partition". La croix camarguaise est
formée d'une croix latine, aux extrémités en forme de trident, d'une ancre marine et
 d'un cœur, elle est d'abord un symbole religieux chrétien et un symbole identitaire
 régional très fort, mais de conception assez récente → )

Nous reprenons la mer vers l'est pour atteindre la rade de Marseille et découvrir les premières véritables îles.  Tout près de la corniche, les îles dEndoume, et l'îlot desPendus font face à la ville. A quelques encablures, une quinzaine d’îles et îlots forment deux archipels : face au Vieux-Port l’archipel du Frioul, avec le Château d'If, et plus loin, au large des calanques l’archipel de Riou. Petite île jalonnée de hauts fonds, paradis de la plongée, l’île du Planier ferme la rade. Toutes ces îles sont pour la plupart inhabitées.
ville de Marseille  (Bouches-du-Rhône) 
"d'argent à la croix d'azur"

L'archipel du Frioul comprend trois îles principales : Ratonneau, Pomègues et If. Elles se trouvent dans la rade de Marseille à environ 10 kilomètres de la ville . Entre Ratonneau et Pomègues se trouve le port de Frioul, qui fut utilisé comme mouillage pour la flotte romaine quand Jules César assiégea Marseille en 49 avant J.C. Chacune des îles fut fortifiée pour la défense de Marseille, mais la forteresse la plus célèbre était le château construit sur If par François 1er entre 1524 et 1528. Connu sous le nom de Château d'If, il n'a jamais subi d'attaque et à partir de 1634, il fut utilisé comme prison d’État.
Les îles furent utilisées pour la quarantaine à partir du début du XVIIIe siècle environ et les bateaux arrivant à Marseille en provenance de l'Orient devaient jeter l'ancre à Pomègues pendant les deux premiers tiers de la quarantaine et à la Chaîne du Port pendant le dernier tiers.
armoiries de la République Libre du Frioul
En juillet 1997, Jean-Claude Mayo, propriétaire du fort de Brégantin sur Ratonneau, et quelques amis décident de fonder la République libre du Frioul, "une galéjade" comme disent les marseillais,  sous forme de micronation, avec des statuts et un président, nommé à vie, qui est Egrégore le Virtuel, tandis que Jean-Claude Mayo en devient le ministre «convoyeur du verbe». La petite république édite sa propre monnaie : la polymonnaie qui n'a cours légal que dans la république.  Cette première République libre du Frioul s'éteint en 2000. 
En 2012 voit le jour la nouvelle  République du Frioul. Sa devise est : «Pour l'art et l'insolence, sans insolation». Des ambassades sont ouvertes partout en France et sur l'île du Frioul. Elle se dote de son drapeau, de son blason, de sa monnaie, le PAGA, avec des ministres, etc. L'objectif de cette deuxième République est de favoriser l'investissement culturel et artistique sur les îles du Frioul.
drapeau et armoiries de la nouvelle République du Frioul
 Tout ceci est bien sûr purement jubilatoire, les marseillais aimant bien jouer "les fadas".
l'ilot d'If, sur lequel est situé l'ancienne prison du Château d'If ; dans cette forteresse construite entre 1527 et 1529, aurait été emprisonné Edmond Dantès, le héros imaginaire du roman "Le Comte de Monte Cristo" d'Alexandre Dumas.
 Le blason à droite est celui de la ville de Marseille (c'est écrit : Massilia Civitas ).

Au large du Massif des Calanques, s’étendent, en file indienne, les îles de Maïre, Jarre, Jarron, Plane, Riou accompagnées de quelques îlots. Cet ensemble forme l’archipel de Riou, unique archipel inhabité du littoral continental français. Depuis août 2003, il est classé en Réserve Naturelle Nationale



L’île Verte est une petite île inhabitée située face à La Ciotat. Sa surface est d'environ 12 hectares et son point le plus haut est à 53 mètres. Son nom provient de sa végétation, en effet parmi les îles du département des Bouches du Rhône, elle est la seule île boisée.
ville de La Ciotat  (Bouches-du-Rhône) 
"D'azur au château d'argent, flanqué de deux tours 
donjonnées, ouvert de trois portes du champ,
 ajouré et maçonné de sable, sommé d'une crosse 
issante d'or, posé sur une mer de sinople chargée
 d'une sardine d'or"
ville de Bandol(Var) 
"D'azur à l'étoile d'or"

L'Archipel des Embiez, est un groupe de cinq îles situé dans le département du Var, à un kilomètre de Six-Fours-les-Plages près de Toulon. Il ferme au sud la rade du Brusc et la baie de Sanary-sur-Mer. L'île des Embiez est une propriété privée appartenant au Groupe Paul Ricard. Il en est de même de l'île de Bendor,  au large de Bandol un peu plus au nord, toujours dans le Var.

ville de Six-Fours- les Plages(Var) 
"De gueules à la coquille d'argent" 

Et pour finir ce premier chapitre méditerranéen , nous passons au large de la Rade de Toulon en direction de la presqu'île de Giens et la magnifique île de Porquerolles, qui fait partie du groupe desîles d'Hyères et de la commune d'Hyères.  Le parc national de Port-Cros gère 80 % de l'île depuis 1985 : des parties terrestres  de Porquerolles et la zone maritime entourant l'île y ont été incorporés. Le parc national administre depuis 1979 le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles. 


écusson à coudre (blason touristique) de la
 Presqu'île de Giens (Var) 
"écartelé : au premier et quatrième d'azur 
au pont de deux arches d'or maçonné de sable ;
 au deuxième et troisième de gueules loup ravissant
 d'azur armé et lampassé de gueules" 
.Ce blason est issu des armes de la maison de
 Pontevès qui obtint l'élévation du fief de Giens
 en marquisat (ci-dessous).
écusson à coudre (blason touristique) de 
l'île de Porquerolles (Var) 
""taillé : au premier de gueules au chateau de
 trois tours d'argent maçonné de sable, ouvert
 et ajouré du champ ; au deuxième d'azur au
 deux oiseaux d'argent volant au naturel".
Le château correspond au blason de la ville d'Hyères.



.
île de Porquerolles(Var) 
version blason d' Hyères
"d'azur à la tour d'argent maçonnée de sable,
 ouverte et ajourée du champ, crénelée de quatre pièces,
 sommée de trois tourelles crénelées chacune de quatre
 pièces du même, et accompagnée en pointe 
de trois besants d'or 2 et 1" 
 
Une  escale s’impose avant de reprendre la direction de la Côte d'Azur .

Crédits :
certaines images sont empruntées aux sites :
http://armorialdefrance.fr/
http://quaranta1.chez-alice.fr/
les autres : sites divers, municipaux, associatifs.


Herald Dick

Héraldique médiévale : Les Chroniques de Guillaume de Tyr (XIVe siècle) - 2nde partie

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Une représentation idéalisée de la chevalerie pendant les Croisades •
2nde partie
« Li rommans de Godefroy de Buillon et de Salehadin et de tous lez autres roys qui ont esté outre mer jusques a Saint Loys qui darrenierement y fu » *
(archivage de mon dossier spécial †Croisades de 2013 )

Carte générale des États latins d'Orient
 cliquer sur l'image pour agrandir
(*) C'est le titre exact en vieux français que  les copistes ont donné au très célèbre manuscrit coté : MS  Français 22495 et conservé à la BNF,  plus connu sous le nom  des Chroniques de Guillaume de Tyr , le roman de Godefroi de Bouillon...et sa continuation
(se reporter au premier volet → ICI pour la présentation de l'œuvre).
Folio 245v - l'arrivée par la mer de Richard Cœur de Lion,
roi d'Angleterre et Bérangère de Navarre en chaloupe.






Sa continuation, oui, car en effet le récit du manuscrit s'achève postérieurement au décès de Guillaume de Tyr (1184) et mentionne les événements jusqu'au règne de Conrad de Hohenstauffen, qui a commencé en 1232 qu'il n'a évidemment pas pu vivre. Des auteurs anonymes ont donc prolongé l'œuvre afin de relater toute l'épopée la plus glorieuse du Royaume de Jérusalem qui s'achèvera en 1291.
 Nous avions laissé le récit de l'histoire en 1124  lors de la prise de la ville de Tyr (dans l'actuel Liban). Le royaume de Jérusalem a été confié à Baudoin II de Bourcq , comte d'Édesse. Comme la dernière fois, j'ai extrait des pages illustrées les enluminures du XIVè siècle où sont représentées des armoiries. Ces enluminures sont attribuées soit à l'atelier de Richard de Montbaston , soit à celui du Maître de Fauvel..

folio 117 -  la bataille de Tell al-Shaqab (1126)
folio 147v -  la bataille d'Édesse (1146)

folio 154v -  la bataille de Damas (1148)
folio 162 -  le siège d'Ascalon (1153)
folio 165 -  la prise d'Ascalon (1153)
folio 173 -  le siège de Shaizar  (1157)
folio 176v -  Renaud de Châtillon fait prisonnier par des soldats turcs à Antioche (1160)

folio 220 -  incendie d'une ville de Syrie (1175)
folio 229v -  chevauchée de l'armée turque
folio 235v -  la bataille de Jérusalem (1187)
folio 243v -  arrivée de Richard Coeur de Lion à Beît Nûbâ
folio 265v -  la bataille de Damiette (1218/1219)
folio 271v -  la bataille de Jérusalem (1229)
folio 280v -  Al-Adill II, sultan d'Egypte et son chef de guerre à droite, son armée quittant le Caire à gauche.

Petite chronologie des Rois de Jérusalem :
  •  1099 - 1100 : Godefroy de Bouillon (sous le titre d'avoué du Saint-Sépulcre)
  •  1100 - 1118 : Baudouin Ier de Boulogne († 1118), comte d'Édesse, frère du précédent (le premier à régner sous le titre de roi de Jérusalem)
  •  1118 - 1131 : Baudouin II de Bourcq († 21 août 1131), comte d'Édesse, cousin du précédent
  •  1131 - 1143 : Mélisende de Jérusalem (1101 - 1161), fille de Baudouin II  en compagnie de son époux Foulque V, comte d'Anjou, avec qui elle s'est mariée en 1129
  •   1143 - 1162 : Baudouin III (1131 - 1162) fils de Foulque d'Anjou et de Mélisende
  •   1162 - 1174 : Amaury Ier (1136 - 1174) frère de Baudoin III           
  •   1174 - 1185 : Baudouin IV le Lépreux (1161 - 1185), fils d'Amaury Ier et d'Agnès de Courtenay
  •   1185 - 1186 : Baudouin V (1177 - 1186), fils de Guillaume de Montferrat et de Sibylle de Jérusalem
  •   1186 - 1190 : Sibylle (1159 - 1190), mère du précédent, fille d'Amaury Ier de Jérusalem et d'Agnès de Courtenay, et sœur de Baudouin IV le lépreux, en compagnie de son époux Guy de Lusignan (1160 - 1194)
  •  1190 - 1192 : règne personnel de Guy de Lusignan (contesté par Isabelle et son mari Conrad de Montferrat
  • 1190 - 1205 : Isabelle Ire (1172 - 1205), fille d'Amaury Ier et de Marie Comnène       
    • 1191 - 1191  : en compagnie de son premier époux Onfroy IV de Toron, séparés en 1191       
    • 1192 - 1192 : en compagnie de son second époux Conrad de Montferrat (1146 - 1192)       
    • 1195 - 1197 : en compagnie de son troisième époux Henri II, comte de Champagne (1166 - 1197)       
    • 1197 - 1205 : en compagnie de son quatrième époux Amaury II de Lusignan († 1205) roi de Chypre
  •    1205 - 1212 : Marie de Montferrat (1191 - 1212), fille de Conrad de Montferrat et d'Isabelle de Jérusalem ; 1210 - 1212 : en compagnie de son époux Jean de Brienne (1148 - 1237)
  •     1212 - 1225 : règne personnel de Jean de Brienne
  •     1225 - 1228 : Isabelle II (1211 - 1228), fille de Jean de Brienne et de Marie de Montferrat  en compagnie de son époux, Frédéric II de Hohenstaufen
  • 1228 - 1232 : règne personnel de Frédéric II de Hohenstaufen
  • 1232 - 1254 : Conrad IV de Hohenstaufen (1228 - 1254), fils de Frédéric II et d'Isabelle II de Jérusalem : roi titulaire , il demeure en Europe (Le royaume est en fait administré par un régent le plus souvent de la famille de Lusignan et un gouvernement collégial jusqu'en 1268)
  • 1254 - 1268 : Conradin (1252 - 1268), fils de Conrad IV et d'Élisabeth de Bavière : roi titulaire il demeure en Europe comme son père.
      ► problème de succession jusqu'à a fin de la présence en Palestine. A la mort de Conradin deux de ses cousins revendiquèrent le trône :  Hugues III de Lusignan , roi de Chypre et Marie d'Antioche,  fille de Bohémond IV d'Antioche et de Mélisende de Lusignan,  en tant que descendants d'Isabelle Iere.
  • 1268 - 1277 : Marie d'Antioche, fille de Bohémond IV d'Antioche et de Mélisende de Lusignan.
  • 1269 - 1276 : Hugues III de Poitiers-Lusignan, roi effectif,
    puis 1276 - 1284 :  roi titulaire
  • 1278 - 1285 : Charles d'Anjou (1227 - 1285), roi effectif
  • 1284 - 1285 : Jean Ier de Chypre(maison de Poitiers-Lusignan), roi titulaire, fils du précédent
  • 1285 - 1309 : Charles II d'Anjou (1254 - 1309), roi titulaire, fils de Charles  Ier d'Anjou
  • 1285 - 1286 : Henri II de Poitiers-Lusignan, frère du précédent : roi titulaire,
    puis 1286 - 1291: roi effectif
    et enfin 1291 - 1306 : roi titulaire.
    En 1291, la ville de Saint-Jean-d'Acre, dernier bastion latin en Palestine, tombe aux mains des musulmans. C'est la fin officielle des États latins d'Orient. Dès lors, le Royaume de Jérusalem ne devient plus qu'un titre de prestige uniquement honorifique, et cela dure encore de nos jours. Mais par ailleurs, la maison de Lusignan restera souveraine du Royaume de Chypre pendant encore deux siècles.

(les images proviennent de la Banque d'Images numérisées de la BnF)

             Herald Dick


26 raisons de sourire avec les blasons des cantons suisses

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J'ai pris l'habitude de sortir des sentiers battus de la Science Héraldique, qui parfois se prend un peu trop au sérieux, pour vous faire découvrir des sujets insolites, détournés, subversifs, ou simplement humoristiques à partir d'armoiries, de drapeaux, etc... Celui que je vais vous montrer n'est pas tout nouveau, il date du début de l'année 2013, mais  je n'avais pas eu l'occasion d'en parler jusqu'à maintenant. Il nous vient de Suisse, et a été réalisé par des suisses eux-mêmes, comme quoi nos voisins sont aussi capables d'auto-dérision, ce qui nous rassure, suite aux récentes propositions sur les quotas d'étrangers tolérés sur le territoire (Votation du 9 février 2014). Et puis autre raison : la destination de cet exercice artistique est associée à une grande marque de montres suisses mondialement connue, contre laquelle je n'ai aucun grief, bien au contraire, mais pour laquelle je n'avais pas le désir impérieux de faire de la publicité gratuite. Comme j'imagine que le service marketing du groupe a fait largement son job depuis un an, je pense que maintenant tout le monde peut en profiter.

Voici donc les blasons des 26 cantons de Suisse revisités à la mode Swatch puisque c'est de cette fameuse marque de montres "branchée jeun's" qu'il s'agit, pour le lancement d'un de leur produit :
la  "Swatch D'Schwizer GZ286", vendue au départ uniquement dans les boutiques en Suisse.
 (Pour l'acheter en ligne, allez sur les sites marchands, s'il vous plait, ne me la demandez pas !)

Vous constatez que le bracelet est orné des 26 blasons cantonaux, référence aux racines nationales de la marque. Jusque là il n'y a rien d'extraordinaire, les suisses aiment l'héraldique, on le sait. Mais il faut prendre une loupe et les regarder de plus près, ces blasons et là : surprise !! ils ont été qulque peu remaniés et on y trouve de vraies pépites d'humour ... jugez-en par vous même.  A cet effet j'ai placé à côté, le vrai blason officiel, pour évaluer la subtile transformation, et en même temps cela nous fera une petite révision des emblèmes de la Suisse. Nous allons croiser entre autres : Zorro, un Jackson Five, Mick Jagger, le Joker, le Père Noël, la Castafiore, les Space Invaders, Pacman et autres smileys !


Argovie / Aargau

Appenzell 
Rhodes-Intérieures
Appenzell Innerrhoden





Appenzell 
Rhodes-Extérieures
Appenzell Ausserrhoden






Bâle-Campagne / 
Basel Landschaft







 Bâle-Ville / Basel Stadt








BerneBern








Fribourg / Freiburg







Genève / Genf








Glaris / Glarus








Grisons / Graubünden








Jura








Lucerne / Luzern



Neuchâtel / Neuenburg









Nidwald / Nidwalden







Obwald / Obwalden







Saint-Gall / St. Gallen







Schaffhouse /
 Schaffhausen






 Schwytz / Schwyz







Soleure / Solothurn








Tessin / Ticino








Thurgovie / Thurgau







Uri








Valais  / Wallis







Vaud  / Waadt







Zoug / Zug



Zürich








sur cette belle carte héraldique,  les cantons de Bâle, d'Appenzel sont regroupés ainsi que ceux de Nidwald et Obwald qui sont réunis dans l'ancien territoire d'origine de Unterwald (avec les blasons de gauche à droite, ci-dessous).








Crédits :
blasons :
http://fr.wikipedia.org
http://de.wikipedia.org
http://www.ablogtowatch.com/swatch-dschwizer-watch-epitomizes-swiss-humor/


              Herald Dick

Armorial des îles et des territoires enclavés #12 : La Méditerranée occidentale / Côte d'Azur et Italie du Nord

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Il y a quelques jours  seulement, voir l'épisode précédent #11, nous avons fait une pause dans la magnifique île de Porquerolles. Nous allons reprendre le cabotage avec notre navire de recherche (héraldique ) en longeant les côtes françaises. Mais nous prolongerons jusqu'en Ligurie pour clore le chapitre italien commencé à l'épisode #02 et mieux : nous finirons même avec "une île de terre" dans les Alpes. Dans ce voyage nous utiliserons encore beaucoup les cartes, c'est normal , dans la navigation elles sont indispensables.  Prêts pour poursuivre l'aventure ?  c'est parti....

     Provence-Alpes-Côte-d'Azur       -                Monaco                  -                     Ligurie                     -           Campione d'Italia         



La Côte d'Azur et le Golfe de Gênes

les trois rectangles désignent les secteurs qui vont être détaillés plus bas
Nous avons quitté la dernière fois l'île de Porquerolles , mais nous poursuivons la visite de l'archipel des îles d'Hyères, aussi appelées lesîles d'Or. Dans l'antiquité elles se nommaient les îles de Stoechades, colonisées par les Ligures, les Phéniciens et surtout les Romains. Cet ensemble maritime est une partie de la commune d'Hyères.
ville d'Hyères  (Var) 
" D'azur au château donjonné de trois tours d'argent,  
ajouré et maçonné de sable, ouvert du champ,
 soutenu de trois besants d'or ordonnés 2 et 1"


L'Île dePort-Cros est une propriété de l'État depuis 1966. Le Parc national de Port-Cros, premier parc national marin en Europe, avait été créé en décembre 1963. Il s'étend sur 700 ha de superficie terrestre, avec les îlots de Bagaud, du Rascas et de la Gabinière et 1300 ha en mer. Espace témoin, il rassemble un grand nombre des espèces terrestres et marines caractéristiques de la Méditerranée occidentale.


écusson à coudre (blason touristique) et blason (non officiel) de  l'île de Port-Cros (Var) 
"De gueules au navire d'argent voguant sur une mer de même".

L'étape suivante est l'île du Levant qui appartient à 80% à l'État français. Mais il est difficile d'y accéder sans une bonne raison. Elle a jadis abrité des moines, puis elle a accueilli un centre pénitentiaire au XIXe siècle. En 1931 fut créé Héliopolis (20 ha) par les docteurs Gaston et André Durville, un des premiers villages naturistes d'Europe sur une île, toujours en service. Elle abrite aussi un centre d'essai pour les lancements de missiles pour le compte de la Direction Générale de l'Armement. Avec les militaires les plus heureux de la Terre grâce à leurs voisins naturistes ! 
écussons à coudre (blasons touristiques) vantant les mérites du naturisme
vue aérienne du rocher supportant  le Fort de Brégançon
 Pour ce qui est du domaine réservé, voici encore mieux, sur la côte varoise cette fois : le Fort de Brégançon, situé sur un ilot rocheux rattaché à la côte par un petit cordon artificiel de sable (voir photo ci-dessus).  C'est une des résidences de l'État français et notamment pour les vacances du Président de la République, fort apprécié par la plupart d'entre eux, pour son relatif isolement. Il fait partie de la commune de Bormes-les-Mimosas. C'est un édifice d'origine médiévale qui a appartenu à la maison d'Anjou, avant de devenir définitivement forteresse royale en 1561. C'est ainsi qu'il est toujours propriété de l'État de nos jours. Mais le Président François Hollande a annoncé la décision d'abandonner le site comme résidence présidentielle et de l'ouvrir au public. Sa gestion sera alors assurée par le Centre des monuments nationaux, en principe à partir du 26 juin 2014. Finis les paparazzis agglutinés derrière les barrières ou depuis les hélicoptères, avec leur téléobjectifs de 80 cm de long !
emblème officiel de la Présidence de la République française
commune de Bormes-les-Mimosas(Var) 
" D'azur au lion d'or, lampassé, armé et 
viléné de gueules, couronné d'argent"


Maintenant nous nous dirigeons vers la Côte d'Azur proprement dite. D'ailleurs le mot "azur" se réfère au  livre "La Côte d’Azur" publié en 1887 par Stéphen Liégeard (1830-1925) et serait emprunté au langage du blason, azur remplaçant avantageusement "le bleu". Cette appellation donc purement littéraire et touristique est par contre très floue du point de vue géographique. On y admet depuis la frontière franco-italienne (Menton/Vintimille) toute la côte des Alpes-Maritimes, une partie ou la totalité de la côte varoise jusqu'à Toulon et même parfois au-delà, vers l'ouest !  Il existe également une autre appellation du même genre  : la Riviera qui englobe la Côte d'Azur et se poursuit côté italien sur la côte de Ligurie, en passant par Gênes et jusqu'à La Spezia.


L'Abbaye de Saint-Honorat de Lérins (1696/1711) - extrait de l'Armorial Général de France - volume XXX - Provence (dessin restauré par HD)
Aux abords de Cannes, nous accédons aux îles de Lérins. Elles sont administrativement une dépendance de la commune de Cannes. Elles comprennent deux îles principales séparées par un haut-fond de moins de 10 m de profondeur. 
 L'île de Saint-Honorat est le domaine privé d'une communauté monastique cistercienne dont la fondation remonte au IVe siècle ; des vignes permettent la production d'une eau-de-vie très réputée.
au premier plan , l'île et le monastère de Saint-Honorat ainsi que le donjon du XIIe
siècle, les pieds dans l'eau ; au fond : l'île Sainte-Marguerite couverte de forêts.
L'île Sainte-Marguerite, la plus grande et la plus proche du continent, est presque entièrement boisée (pins et eucalyptus) ; son fort royal, bâti sous le ministère de Richelieu,  a abrité comme prisonniers, entre autres :  l'Homme au Masque de fer et  le maréchal Bazaine après la guerre franco-prussienne, et dont il s'évadera de manière romanesque. 


différents cachets postaux et commerciaux (restaurant) utilisés entre 1900 et 1925 avec un blason (non officiel) au heaume du  "Masque de Fer" accompagné de trois fleurs de lis, en rapport à la détention de ce mystérieux personnage dans l'île.



Étape suivante :  ce n'est pas une île, mais une enclave. Car comme je l'ai indiqué dans le titre de ce sujet à épisodes, j'associe ces petits territoires inscrits dans de plus grands à des "îles terrestres" créées artificiellement par l'Histoire des hommes. En effet ils en ont souvent les mêmes caractéristiques : isolement, langues, traditions, monnaie, régimes politiques complètement à part. Et cette enclave là, c'est une des plus célèbres du Monde, qui est en même temps un État indépendant depuis plusieurs siècles et une monarchie dont les faits et gestes sont le sujet de préoccupation favori de nombreux journaux et de leurs lecteurs. Vous avez bien sûr deviné, il s'agit de la Principauté de Monaco. Pour en savoir davantage je vous invite a revoir le sujet que j'avais fait pour la fête nationale monégasque : →ICI.
Principauté de Monaco
" Fuselé d'argent et de gueules et entouré du collier de l'ordre de Saint-Charles,  sur un manteau rouge doublé d'hermine, sommé de la couronne princière. Tenants: deux frères mineurs chevelus, barbus et chaussés, portant chacun une épée levée, debout sur une banderole, avec la devise : Deo Juvante (avec l'aide de Dieu) "




Nous quittons ce petit monde à part pour reprendre la direction de l'Italie, après avoir franchi la frontière entre Menton et Vintimiglia . Nous entrons désormais dans l'immense Golfe de Gênes. Mais comme précédemment avec la côte languedocienne, cette côte de Ligurie ne présente pas d'île significative. Tout au plus, j'ai dénombré deux îlots rocheux inhabités : l'île de Gallinara, tout près des côtes au niveau de la commune d'Albenga et l'île de Bergeggi , qui fait partie de commune du même nom. La première tient son nom des poules sauvages qui la peuplaient par le passé et est une réserve naturelle régionale protégée. La seconde n'est guère plus éloignée des côtes et couverte de maquis.
commune d'Albenga  (Italie - Ligurie) 
" D'or à la croix de gueules"
commune de Bergeggi  (Italie - Ligurie) 
"  Coupé au premier d'or à la tour sarrasine de gueules (orangé)
maçonnée de sable, au second fascé ondé d'azur et d'or ".

Enfin je mentionnerai encore un petit archipel composé de trois îles également inhabitées :  l'île de Palmaria, d'une étendue de 6,5 km² et les îlots du Tino et du Tinetto, situé à l'entrée de la rade du grand port militaire de La Spezia. Ces îles sont le prolongement du pays des Cinque Terre, site exceptionnel de beauté et appartiennent à la commune de Portovenere.

commune de Portovenere  (Italie - Ligurie) 
"d'azur à trois tours carrées crénelées de trois pièces (à la Guelfe), 
maçonnées, ouvertes et ajourées de sable, sommées chacune d'un mât 
portant un pavillon d'argent à la croix de gueules (qui est le drapeau de Gênes), 
posées et alignées sur une champagne oblique de sinople, abaissée à dextre.

Et pour clore définitivement ce chapitre voiciune dernière curiosité géographique située au cœur des Alpes : la commune de Campione d'Italia. Si Monaco est une enclave mi-terrestre, mi-marine, Campione est une exclave* de l'Italie, mi-terrestre, mi-lacustre, dans le territoire de la Suisse !Nous sommes dans le canton du Tessin, sur les bords du lac de Lugano et face à ville de Lugano, une des grandes cités du canton suisse. En définitive la petite commune de 2.000 habitants n'est située géographiquement qu'à moins d'1 km de la frontière et de la province de Côme à laquelle elle est rattachée, mais il faut parcourir 14 km par la route pour y accéder depuis la ville italienne la plus proche : Lenzo d'Intelvi.

(*) les mots exclave et enclave sont utilisés selon le côté de la frontière où on se trouve : Campione est une enclave de l'Italie pour la Suisse et une exclave en Suisse pour l'Italie.



commune de Campione d'Italia 
(Italie - Lombardie) 
" Parti: d'or à la poignée de crosse pastorale d'argent contournée,
et de gueules à une main d'argent sortant d'une manche d'or,
tenant un fouet de cuir au naturel, au chef d'argent chargé 
d'un escargot contourné au naturel".
La crosse se réfère au Monastère de Saint-Ambroise de Milan;
le fouet est l'attribut du saint évêque Ambroise de Milan (IVe siècle), 
symbole du gardien et défenseur de la foi chrétienne face aux hérétiques;
l'escargot représente les artistes de Campione qui partaient pour gagner 
leur vie en emportant leurs biens sur leur dos et laissaient leur trace
 (artistique) sur leur passage à la façon des escargots. 
En 1521, lorsque la Confédération suisse obtient le Tessin, autrefois possession du Duché de Milan, une action juridique des abbés du Monastère de Saint-Ambroise de Milan leur permet de conserver le territoire de Campione. Ce statut particulier va survivre pendant cinq siècles jusqu'à aujourd'hui malgré les conflits , les révolutions et les demandes d'échange proposées par les Suisses, les 2 000 habitants étant attachés à la nationalité italienne.





A bientôt pour un prochain voyage...


Crédits :
certaines images sont empruntées aux sites :
http://armorialdefrance.fr/
http://quaranta1.chez-alice.fr/
http://appa.aix.free.fr/bulletin/pages/04.html
http://it.wikipedia.org/wiki/
http://www.araldicacivica.it/
http://www.comune.campione-d-italia.co.it/
les autres : sites divers, municipaux, associatifs.


               Herald Dick
 

18/19 mars 1314 : mort du dernier Grand Maître des Templiers

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Beaucent ou Beaucéant :  bannières et oriflames des Templiers
 frappés de la croix de gueules
différentes formes des "croix templières"
Aujourd'hui le 19 mars 2014, on célèbre le 700e anniversaire de la mort effroyable de deux hommes condamnés par la justice politique du roi de France et celle de l’Église pour laquelle ils avaient pourtant voués toute leur vie et leur foi. 
Mais la légende de la fin de leur Ordre religieux en fera des martyrs et un sujet inépuisable pour la littérature le théâtre, le cinéma ou la télévision.

Ces hommes étaient des Templiers français et parmi eux, le plus célèbre : 

Jacques de Molay


Jacques de Molay, est né probablement à Molay (Haute-Saône) vers 1243 et mort à Paris en 1314. C'est un chevalier de l'Ordre du Temple de Jérusalem, il a été condamné pour hérésie, relaps et exécuté par le roi de France Philippe IV le Bel. Un relaps est le terme par lequel l'autorité religieuse désigne un adepte retombé dans ce qu'elle considère comme une hérésie après qu'il y ait solennellement renoncé.
sceau des Templiers
.
portrait de Jacques de Molay -
 gravure du XIXe siècle

"d'azur à la bande d'or"étaient les armoiries de Jacques de Molay
puis :  écartelées avec la croix pattée de gueules en tant que
 Grand Maître de l'Ordre du Temple
23e et dernier Grand Maître de l’ordre du Temple de Jérusalem depuis 1298, Jacques de Molay compose deux mémoires pour le pape Boniface VIII, dans lesquels il donne, pour le premier, son avis sur les croisades et il réfute, pour le second, la proposition pontificale de fusion des ordres militaires. Les rapports sont mal perçus à Rome et attisent la curiosité de l’Église sur la gestion des Templiers.


gravure de la fin du XVIIIe siècle montrant l'aspect de la Tour du Temple de Paris (XIIe siècle)
dans l'Enclos des Templiers, siège de l'Ordre et de la plus grande Commanderie de France
rasée à partir de 1808 sous Napoléon Ier  après avoir longtemps servi de prison. 
 gravure : propriété de la BNF - Paris - site : gallica.bnf.fr/

Arrêté en 1307 sur ordre du roi de France pour sorcellerie et trafic, avec tous les templiers de France dans une opération simultanée et secrète jamais vue jusqu'à ce jour. Il avoue ses erreurs sur la morale et la foi (certainement sous la torture). Puis devant des cardinaux envoyés par le pape, il se rétracte. L’année suivante, il renouvelle ses aveux devant les agents royaux et devant la commission papale et enjoint ses gens de coopérer.

 En 1310, plusieurs dizaines de Templiers veulent se présenter devant la commission pontificale pour témoigner en faveur de l'Ordre et ainsi mettre à mal tout l'acte d'accusation. Ce mouvement de protestation est brisé net par la condamnation au bûcher de 54 Templiers jugés comme relaps par Philippe de Marigny le 10 mai 1310.
 L’Ordre est supprimé par le pape Clément V ( en 1312),  le pape qui siège désormais à Avignon.

miniatures et lettres de cachets retraçant la condamnation des Templiers sous la direction du roi Philippe le Bel en haut et  l’exécution de Jacques de Molay et son compagnon Geoffroy de Charnay.
Exposition des Archives Nationales de Paris en 2011

Durant les six années d’enquête menée contre Jacques de Molay (1308-1314), le Grand Maître ne conteste que des points de procédure, avouant les vices généraux de l’Ordre ; de même, il ne réfute pas les fausses accusations portées par les gens du roi. Le 19 mars 1314, Jacques de Molay est finalement condamné par les cardinaux à la réclusion à perpétuité.
le bûcher de Jacques de Molay et son compagnon Geoffroy de Charnay, précepteur des Templiers pour la Normandie - miniature du XIIIe siècle - manuscrit "les Chroniques de France ou de Saint-Denis" - MS 20c - British Library - Londres -
 site : www.bl.uk

La clémence de sa sentence (il échappe à la mort) lui permet d’envisager un accord avec le pape et c’est pourquoi, le jour de sa condamnation, il nie en bloc les accusations portées contre lui. Mais, conformément aux usages du droit médiéval, les gens du roi le saisissent le soir même et le condamnent à mort pour relaps. Le soir du 18 mars 1314, il est brûlé en compagnie de son compagnon Geoffroy de Charnay, précepteur de l'Ordre en Normandie, il aurait eu des paroles prémonitoires sur le bûcher : il aurait prévu un jugement divin dans l’année pour le roi et le pape (qui meurent tous deux en 1314).


Après sa mort, les réserves des coffres et le revenu des biens de l’Ordre sont saisis. Une fortune considérable qui tombait fort bien quand les caisses du royaume étaient vides !

le double escalier intégré dans le Pont-Neuf à Paris permettant d'accéder au Square du Vert Galant, c'est à peu près sur cet emplacement aujourd'hui recherché pour son romantisme qu'a eu lieu cette barbarie le soir du 18 mars 1314, comme l'indique la plaque de fonte appliquée sur le centre du pilier ( détail ci-dessous).
Plan du centre de Paris en 1314 : le roi Philippe IV assistait au spectacle dans les jardins de son Palais de la Cité.


Le village de Molay en Haute-Saône, berceau de la famille du Templier n'a pas oublié d'honorer son ancien seigneur en 2007 mais sans aller jusqu'à reprendre son blason comme armoiries municipales. source : fr.wikipedia.org

Voici ci-dessous un épisode en deux parties de l'excellente émission "L'Ombre d'un Doute" présentée par Franck Ferrand, historien. Elle donne des clés pour mieux comprendre les raisons de cette opération politico-financière et religieuse.


Les Templiers : victimes d'un roi maudit ? 1/2par GUERRIER-DRAGON


Les Templiers : victimes d'un roi maudit ? 2/2par GUERRIER-DRAGON



Vous pouvez aussi relire le roman "les Rois Maudits" de l'écrivain et historien Maurice Druon retraçant cet épisode tragique de notre histoire et les intrigues politiques qui vont suivre, en axant le déroulement sur la fameuse malédiction lancée par le Grand Maître sur le bûcher.

Vous pouvez également revoir les deux grandes séries TV "les Rois Maudits", disponibles en DVD ou en téléchargement, et qui ont été adaptées du roman précité. Celle de 1972, dirigée par Claude Barma, très théâtrale mais magnifique, ou celle plus récente et plus baroque, avec un gros budget et un casting exceptionnel, réalisée par Josée Dayan en 2005 (jaquette ci--contre).

Nous reviendrons certainement sur d'autres personnages dans le courant de l'année. 


           Herald Dick
 

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Bourgogne - Bailliage de la Bresse

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 S   uite de la visite du plus ancien manuscrit répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier de trois décennies!   Voir la description initiale : →


Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Bourgogne. Nous arrivons désormais dans des contrées récemment acquises (au moment de la rédaction du manuscrit), anciennes possessions du Duché de Savoie, et perdues par lui suite au conflit Franco-savoyard de 1600 et le Traité de Lyon (1601). Les Pays de Bresse, du Bugey, du Valromey et de Gex sont rattachés à la Généralité de Bourgogne et le Rhône devient la nouvelle frontière.Ces petits comtés sont aujourd'hui réunis et ce depuis la Révolution dans le Département de l'Ain. Seule différence : de nos jours il ne sont plus rattachés à la région de Bourgogne,  mais à une entité hétéroclite appelée "Rhône-Alpes" réunissant plus anciennes provinces, en allant du Forez au Dauphiné, et du Vivarais à la Savoie.
  Revenir à l'épisode précédent →



Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives :



vous pouvez agrandir les images
 en cliquant dessus


Les fragments de manuscrits proviennent du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier,  et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

 (*) Armorial Général de France - volume VI - Bourgogne Duché - Généralité de Dijon ( BNF Paris)


Bourg-en-Bresse (Ain)

Nous sommes ici typiquement dans une héraldique héritée du Comté/Duché de Savoie. Les couleurs sinople et sable, qui au passage sont antagonistes en raison des règles élémentaires de l'héraldique, sont les couleurs originelles de la cité données par le Comte Amédée VI (vers 1382).  Plus tard sera rajoutée la croix tréflée d'argent qui est le symbole de Saint Maurice.  Maurice d'Agaune, mort en martyr dans le Valais (Suisse) est le saint patron choisi par les Comtes puis Ducs de Savoie. Cette croix est donc très répandue dans la symbolique de la région et en Savoie (voir plus bas).  Et avez-vous remarqué l'inversion des couleurs dans l'Armorial Général de France ? Sans doute une erreur des fonctionnaires de M. d'Hozier ( il y en a eu  beaucoup !).





Pont-de-Vaux (Ain)

Nous avons ici un cas de double attribution persistante. Le blason au croissant est très ancien ( déjà connu en 1394) et les habitants y sont très attachés. Il n'a rien à voir avec l'Islam, ou les Croisades comme on le croit parfois, et on a perdu en fait la réelle signification, si il y en a eu une, ce qui n'est jamais certain avec l'héraldique médiévale ! Celui de l'A.G.F. était par contre lui, outre les armes parlantes, une volonté de marquer le changement de souveraineté avec le rattachement récent de la Bresse à la France, par le chef fleurdelisé, mais ce blason est très peu utilisé.





Pont-d'Ain (Ain)

Ce sont les armes pleines de la maison de Savoie. Cette cité était considérée comme la capitale locale des pays d'Ain par les Comtes/Ducs de Savoie  qui y séjournaient au château, au cours de leurs déplacements.




Pont-de-Veyle (Ain)

Le Père de La Planche n'avait rien. Alors Mons. d'Hozier a donné des armes parlantes : un pont et une voile ! mais pas d’explication pour l'étoile. Le blason de droite est une évolution récente adoptée par la municipalité.



Châtillon-sur-Chalaronne (Ain)
Le nom de la ville a changé au cours du XXe siècle. Auparavant, ces armoiries ont été fixées dans l'Armorial Général de France (1696/1711), à la différence près que la croix d'argent broche désormais sur un écartelé de gueules et d'azur, et non plus "un parti" d'azur et de gueules. On pourrait imaginer qu'il s'agit d'une combinaison des armes de Savoie (de gueules à croix d'argent) et de l'azur du Royaume de France réunis pour marquer ici également le changement de souveraineté. Mais rien n'atteste que cette explication somme toute logique, soit la bonne.




Montluel (Ain)

Ces armoiries ont été elles aussi fixées par l'Armorial Général de France (1696/1711). Ce sont les petites sœurs de celles de Bourg-en-Bresse ! l'azur ayant pris la place du sinople, et toujours en contradiction avec la règle des couleurs en héraldique !




D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :

Baugey (Bagé-le-Châtel), Montrevel, Saint-Julien (-sur-Veyle), Saint-Trivier (-de-Courtes), Tréffort (-Cuisiat), Villars (-les-Dombes), Loyes (Villieu-Loyes-Mollon).


# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France :












A bientôtpour une nouvelle série... →




Crédits :
parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins :  Jean-Paul Fernon)
http://armorialain.canalblog.com/
 Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly :  http://www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick
 

Capitales du monde : Bakou

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 P   remière capitale du Caucase à entrer dans cette série,  et troisième issue de l'ancienne Union Soviétique, cette ville dont le nom est associé à l'exploitation pétrolière et à l'industrie de la chimie, mérite qu'on s' y intéresse davantage pour ses vrais charmes. Son surnom littéraire est "la Cité des Vents". Le toponyme de Bakou dérive de l'ancien nom persan de cette localité: بادکوبه (Bādkube, "vents battants "). Il y a deux vents réguliers à Bakou: l'un froid et rugueux soufflant de la Mer Caspienne : le Khazri et l'autre doux et agréable venant des terres chaudes : le Gilavar , ce dernier est associé au Bien, et le premier par conséquent relié au Mal.




Voici les armoiries actuelles et leur adaptation sur drapeau. Le blason est "d'azur à trois flammes d'or mal ordonnées 1 et 2, soutenues par une champagne formée de cinq burelles engrêlées  d'or et de sinople en alternance brochant sur une plaine de couleur "marron pétrole",  le tout bordé d'une filière d'or.
 C'est une évolution graphique modernes des armoiries réalisées pendant la période soviétique, en 1967, elles-mêmes inspirées par celles créées en 1875 sous l'Empire russe (voir plus bas).




19 - Bakou

Bakou, ou Baku en anglais, en azéri : Bakı, est la capitale de l'Azerbaïdjan. Elle se trouve dans l'est du pays, sur la rive sud de la presqu'île d'Abşeron, au bord de la mer Caspienne.

Population  :  2 045 815  hab. (estimation pour 2011)

Bakou devient la capitale d'un khanat (pays soumis à l’autorité d’un khan, soit un souverain mongol) indépendant au XIIe siècle. Occupée par les Turcs avant de passer sous contrôle perse entre 1509 et 1723, date à laquelle elle est prise par les Russes, la ville est successivement rendue à la Perse en 1735, de nouveau rattachée à la Russie en 1806, puis occupée tour à tour par les Britanniques et les Turcs pendant le XIXe siècle. La ville connaît par la suite une phase de croissance économique rapide grâce à l’accroissement de la production d'hydrocarbures. Entre 1918 et 1920, Bakou, qui abrite le gouvernement de la république indépendante d’Azerbaïdjan, est l'un des centres de la résistance antibolchevique. Après la victoire de l'Armée rouge sur les armées blanches, Bakou devient la capitale de la république fédérale socialiste soviétique de Transcaucasie, proclamée en 1922, puis celle de la république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan entre 1936 et 1991, dans le cadre de l'URSS. En 1991, elle est devenue la capitale de l'Azerbaïdjan indépendant.
 Le vieux quartier de Bakou, datant du IXe siècle, abrite notamment la vaste forteresse d'Icheri-Shekher (avec ses rues étroites, ses mosquées et son minaret datant de 1078) et le palais des chahs de Chirvan (XVIIe siècle), aujourd'hui transformé en musée.
vue de Bakou de nuit avec les tours des Fairmont Baku Flame Towers , un hôtel de luxe. Ces tours symbolisent trois flammes comme dans le blason de la ville.
    Ville portuaire donnant sur la mer Caspienne, Bakou bénéficie d’une situation géographique stratégique à proximité de très importants gisements de pétrole, près de la frontière avec l'Iran. La ville est le point de départ d'un pipeline qui conduit le pétrole à Batoumi en Géorgie, sur la mer Noire. Ces gisements aujourd’hui en voie d’épuisement ont fait de Bakou le quatrième centre pétrolier soviétique et permis à la ville de disposer d'une forte industrie pétrochimique, spécialisée en particulier dans le raffinage. Toutefois, la diminution des réserves et de la production ainsi que la forte pollution réduisent le taux de croissance de la population et de l'économie.
    Outre la prédominance des activités pétrolières, le tissu industriel de Bakou témoigne d’une grande diversité : construction et maintenance navales, métallurgie, constructions mécaniques, industrie chimique, textile et agroalimentaire. Bakou réalise ainsi 80 % de la production industrielle de l'Azerbaïdjan.


Le blason de Bakou, ses origines et son évolution dans le temps :

ancienne carte postale russe montrant le Temple de feu de Surakhany, près de Bakou.
Ces monuments religieux, typiques de la région ont inspiré le motif des flammes comme symbole de la ville.
emblème de la société pétrolière Branobel,
gérée par un membre de la famille Nobel et
qui exploitait le pétrole caucasien vers 1900

Bakou et sa région flottent  sur une immense réserve de pétrole. Les zoroastriens ont utilisé l'huile magique (le naphte comme on le nommait jadis) dans leur culte pour alimenter leurs temples du feu. Surakhany a longtemps été un centre des adorateurs du feu et il est également un centre de tissage.
superbe timbre de 1919 illustré par un Temple de feu


Ces toutes premières armoiries de Bakou datent de 1843
Tous les blasons territoriaux de l'Empire russe
à cette époque  sont formés de façon similaire : 
il est divisé en deux parties, les deux quartiers supérieurs
représentent la région : ici  la Région (oblast) de Caspienne,
avec ce "tigre" qui est en fait une panthère du Caucase
et les trois flammes sortant de terre (pour le pétrole)
 qui resteront attachées à la symbolique de Bakou;
les deux quartier inférieures caractérisent la ville :
un chameau chargé de ballots de safran, la culture locale
et une ancre déposée au sol qui signifie que Bakou
est une bonne escale pour les  navires.
projet d'armoiries au cours du XIXe siècle,
mais finalement non adoptées
le quartier supérieur est cette fois chargé d'un vrai tigre.
nouvelles armoiries  de Bakou en 1883
la couronne murale et les épis de blé nous attestent
qu'il s'agit bien de la ville.
les trois flammes d'or provenant des Temples de Feu,
elles sont maintenant bien fixées comme symboles de la cité. 

magnifique bas-relief portant les armoiries de la ville, sur les murs de fortifications


 armoiries de la province, ou gouvernorat (Goubierna) de Bakou en 1875, dans l'Empire de Russie
représenté par la couronne impériale  et les rameaux de chêne.
carte postale datée de 1903 avec une place de la ville et ses armoiries : avec un champ de gueules maçonné de sable

différents supports  : billet de banque et  timbres datés de 1918 portant les armes de Bakou pendant sa brève autonomie

à gauche : drapeau de la Commune soviétique de Bakou (1917-1918) - à droite celui du Directoire Centro-Caspien (août-septembre 1918) soutenu par les Britanniques en réaction aux bolchéviks , entités politiques locales qui ont précédé la création de la République autonome d'Azebaidjan en 1920.


armoiries "soviétiques" de Bakou créées en 1967
timbres et feuillet émis en 2012 par la République d'Azerbaïdjan
ci-dessous la forteresse d'Icheri-Shekher



emblèmes de clubs de football de la ville de Bakou

le Baku United FC est un club de football  de Londres





capitaleprécédente → Bagdad
capitalesuivante     →  Bamako


 

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Bourgogne - Bailliages du Bugey, du Valromey et du Pays de Gex

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 S   uite de la visite du plus ancien manuscrit répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies  à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !   Voir la description initiale : →

Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Bourgogne. Nous sommes toujours dans des contrées récemment acquises en 1601, anciennes possessions du Duché de Savoie, et rattachées à la Généralité de Bourgogne, avec ce nouveau chapitre consacré aux Pays du Bugey, du Valromey et de Gex. Et à la fin, nous aurons un bonus surprenant que nous tenterons d'expliquer.
  Revenir à l'épisode précédent →



Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives :
vous pouvez agrandir les images
 en cliquant dessus


Les fragments de manuscrits proviennent du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier,  et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

 (*) Armorial Général de France - volume VI - Bourgogne Duché - Généralité de Dijon ( BNF Paris)


Belley (Ain)

On constate que le loup s'est relevé au cours des siècles ! de "passant" il est maintenant "ravissant".
Et pour être exact, c'est une louve ! le blason est donc "d’argent à la louve ravissante de sinople".
Donc pour les non initiés aux termes désuets de l'héraldique: la louve ravissante ne signifie pas qu'elle est belle et charmante, mais qu'elle se dresse sur ses postérieurs !  c'est d'ailleurs un qualificatif spécifique au loup, d'autres animaux dans la même position sont eux dits "rampants ou saillants".
L'étymologie de Belley serait liée à la déesse Bellone, déesse romaine de la guerre qui avait comme emblème une louve ( source :  www.tourisme-belley-bas-bugey.fr ).




Nantua (Ain)

Les armoiries de Nantua ont beaucoup varié au cours des siècles. Seule,  la truite est une constante, posée en bande ou en fasce. Le chef a tantôt porté la croix de Savoie ou le lys de France. Les burelles ondées ont remplacé un lac au naturel, avec des vagues, avec parfois même une rive boisée ! Et pour ce qui est des couleurs des éléments du champ, on a une gamme complète de combinaisons entre azur, sinople, sable, or et argent. De quoi alimenter une thèse de 150 pages pour dénombrer toutes ces variantes !




Seyssel (Ain)
La ville de Seyssel a une particularité unique en France, découlant de l'annexion du Bugey à la France en 1601. En effet elle est située de part et d'autre du Rhône qui faisait la frontière naturelle entre le royaume de France et le Duché de Savoie. Elle est donc coupée en deux depuis cette époque. De nos jours elle demeure partagée entre le département de l'Ain et celui de la Haute-Savoie avec une administration, un code Insee et un code postal différents, etc... La Région Rhône-Alpes est la première entité qui la rassemble !
Les armoiries actuelles ont été fixées par l'Armorial Général de France (1696/1711). Celles de la commune de Haute-Savoie présentent un cerf de sable pour se différencier.



Sain-Rambert-en-Bugey (Ain)
Dans son "Armorial des Communes de l'Ain" (1996), Pierre-H. Chaix rapporte que la première mention des armoiries de Saint-Rambert figure sur un document daté de 1262 : "d'or à un geai ou passereau de sable, au chef de Savoie". L'oiseau est par la suite identifié comme une corneille. Et en 1601, le chef de Savoie aurait été déjà remplacé par celui de France, comme nous le voyons ci-dessus. Mais le manuscrit de La Planche contredit cette affirmation : le chef de Savoie a peut-être été supprimé, mais pas remplacé immédiatement. Et il semble que le champ était d'argent et non pas d'or, mais ceci est très changeant dans la représentation des armoiries de villes, il ne faut s'y attarder davantage.



Gex (Ain)

Le pays de Gex est vraiment un petit monde à part dans cette région. Coincé entre les versants sud du Jura et le canton de Genève et le lac Léman, c'est une ancienne seigneurie érigée en marquisat
remontant au XIe siècle.  Et cette seigneurie est arrivée dans la maison de Joinville par mariage en 1252 avec la dame Léonette de Gex. C'est ainsi que Gex porte désormais les armes des Joinville , grande maison originaire de Champagne :  " D´azur à trois morailles d´or rangées en pal, au chef d´argent au lion issant de gueules ". Au cours de son histoire elle a tour à tour été soumise au Comté/Duché de Savoie, aux évêques de Genève, aux Bernois de Suisse et enfin à la France. La ville même de Gex a porté semble-t-il comme emblème spécifique des armes parlantes : un geai au naturel, couronné, comme le montre La Planche. Dommage qu'il n'ait pas été repris par la commune comme emblème municipal,  à la place des armoiries seigneuriales qui sont déjà celles, identiques de la ville éponyme de Joinville en Haute-Marne !


D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :

Pierre-Châtel (chartreuse-forteresse), Lagnieu, Ambronay, Saint-Sorlin (-en-Bugey), Rossillon, Versoix (aujourd'hui dans le canton de Genève).


# cependant, quelques années plus tard, certains lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France :





ADDITION (AU CHAPITRE  DÉDIÉ)À LA BRESSE :

Genève (Suisse)

  Et voilà notre surprise !  il faut expliquer maintenant la présence dans ce manuscrit de cette ville étrangère, qui n'a jamais été française excepté plus tard pendant quelques années (1798-1814), annexée pendant le Consulat puis l'Empire de Napoléon Ier, voir → .
  Eh bien il suffit de lire le texte du manuscrit, ci-dessus, pour commencer à comprendre. La petite République de Genève, protestante, qui avait eu fort à faire récemment avec le remuant voisin : le Duché de Savoie qui voulait se l'approprier, notamment pendant l'épisode appelé "l'Escalade", s'est placée sous la protection du Roi de France. A commencer par Henri IV, lui-même protestant de cœur, avant sa conversion obligée,  qui est venu à son secours, après obtenu la cession de la Bresse et du Bugey par la Savoie. Ce protectorat était aussi justifié par le fait que certaines parties du territoire genevois dépendaient du Baillage de Gex, notamment la partie au nord du Lac Léman et le quartier Saint-Gervais. Il demeurera ainsi de fait, jusqu'à la Révolution française suivie par une période d'annexion et en 1815 le canton de Genève rejoindra la Confédération Helvétique parmi les derniers avec le Valais et Neuchâtel..





A bientôtpour une nouvelle série... →




Crédits :
parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
http://armorialdefrance.fr/
http://labanquedublason2.com/ (dessins :  Jean-Paul Fernon)
http://fr.wikipedia.org/
 Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly :  http://www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick
 

1er avril ... ils l'ont fait !!!

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  Pour nos amis internautes étrangers, qui ne connaissent pas forcément les coutumes et traditions françaises, je dois expliquer que le 1er avril, il est de bon ton de faire des "poissons d'avril". Ce sont des blagues, canulars, gros mensonges tellement gros qu'on y croit obligatoirement, avec parfois toute une mise en scène de la machination, y compris des complices !  Et quand les victimes sont bien ferrées comme le poisson l'est à la pêche, on lui révèle la vérité en lui annonçant à haute voix "Poisson d'avril!"... et souvent le lendemain, le 2 avril. Au plaisir de voir le malheureux marcher dans l'escroquerie, se rajoute après celui de se rendre compte par lui-même de sa crédulité ! Mais c'est rarement méchant ni cruel...

AVRIL
POISSONS
Depuis plus de trente ans, la petite commune de Poissons, en Haute-Marne, un petit village à proximité de Joinville (non loin de la Lorraine), et à 30 kilomètres au sud-est de Saint-Dizier est jumelée avec celle... d'Avril en Meurthe-et-Moselle, située à 10 km de Briey. 

D’azur à sept burelles d’argent, à deux bars du même adossés en pal et brochant.
 Écartelé: aux 1er et 4e d'azur à la clé       →d'argent,  aux 2e et 3e d'or (ou d'argent) à l'aigle de sable.  
          
 

  En mars 1976, lors d'une émission régionale de Radio France, étaient réunis les représentants des communes d'Avril et Poissons, deux petits villages situés respectivement en Meurthe-et-Moselle et en Haute-Marne, pour réagir en direct autour des noms de leurs communes. A l'issue de cette émission diffusée le 1er avril de la même année, les présidents des clubs sportifs des deux municipalités se lièrent d'amitié et eurent l'idée d'une rencontre amicale de football entre leurs équipes respectives qui eut lieu cette année-là à Poissons. Ce fut à nouveau le cas en 1977, mais à Avril. 
 Lors de la troisième édition, le maire de Poissons, Pierre Pion, suggéra d'associer les noms de Poissons et Avril à l'entrée des villages. La proposition fut reçue favorablement par le conseil municipal d'Avril et son maire Daniel Ringenbach. Entre temps, les écoliers et les enseignants des deux villages avaient commencé à entretenir une correspondance. Et le dimanche 1er avril 1979, les deux villages officialisaient leur jumelage en présence des autorités politiques locales ,des médias, et du public venu nombreux !


Au-delà du gag, les municipalités ont rappelé que le jumelage ne tenait pas que du jeu de mot mais qu'il existe de nombreux points communs entre les deux bourgs. Avril compte en effet 580 habitants, et Poissons, 750. Des populations essentiellement rurales, 
qui n'ont longtemps vécu que de l'agriculture, avant l'exploitation des mines de fer environnantes.  Pour souligner le sérieux de leur démarche, les représentants des villages ont établi et signé une charte expliquant bien que les villages ont « vécu des jours sombres par la faute de non compréhension entre les peuples (...), ont exprimé le désir de s'unir, officiellement, sous le signe de l'amitié, de la compréhension, de la tolérance et aussi de la bonne humeur» et « de conserver entre elles des liens d'une amitié sincère et durable». Cette charte est aujourd'hui visible dans les mairies des villages.

 

 Si, en 2014, on va célébrer les 35 ans du jumelage, les délégations ne se rendent pas forcément visite chaque année, et encore moins le premier jour du mois d'avril qui n'est pas un jour férié. Des rencontres sont toutefois programmées régulièrement. 


Allez, nous souhaitons un bon anniversaire à l'union picheneille* et avriloise*   ....

(*) c'est le nom (gentilé) des habitants.

         

Albums à vignettes Sanka #07 : la Bourgogne et la Franche-Comté

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Cet article constitue la suite de ma base d'archives de ma rubrique "Sanka" que vous pouvez consulter dans les onglets en haut ce la page d'accueil . Je rajouterai au fil de l'eau de nouvelles séries, région par région , mais afin de ne pas générer un temps de chargement trop long sur votre ordinateur , je mettrai l'accès aux anciennes pages par un lien vers ces archives , voilà pour le procédé ...

 

Pour rappel , ces albums de vignettes héraldiques étaient une création des célèbres Cafés Sanka qui ont démarré vers 1933 et duré jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Cette marque était une filiale de la firme allemande Café Hag , fondée en 1906 . Seulement 6 albums intitulés "la France Héraldique" ont été édités pour la France, alors que 40 étaient prévus initialement, mais la guerre a malheureusement mis fin au projet .




Septième volet de cette thématique nostalgique (voir tout en bas de cette page pour accéder aux anciennes séries).
Nous allons découvrir  les feuillets qui correspondent à quatre anciennes provinces de l'est de la France : la Bourgogne, le Nivernais,  la Bresse,  la Franche-Comté, et aussi un peu la Champagne. Aujourd'hui ces provinces font partie des régions administratives Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes partiellement. Et nous allons parcourir 8 départements :  Côte-d'Or, Nièvre, Saône-et-Loire, Yonne, Ain, Doubs, Jura et Haute-Saône.
 Sur la carte qui provient aussi de l'album et que j'ai délimitée et adaptée pour l'éclairage du  message, les huit départements forment un ensemble géographique et historique cohérent : la Bourgogne (Duché) et la Franche-Comté qui se nommait jadis Comté de Bourgogne pour se différencier du Duché qui était le domaine des célèbres Ducs de Bourgogne. Le Comté de Bourgogne a longtemps été sous la souveraineté du Saint Empire romain germanique avant d'être totalement rattaché à la France sous Louis XIV. Pour ceux qui se poseraient la question, Belfort ne fait partie de cette entité, car Belfort a toujours été une ville alsacienne, historiquement parlant, ce n'est qu'en 1922 qu'elle a été rattachée administrativement à la région de Franche-Comté.
 Chaque page rassemble les blasons de neuf villes les plus représentatives de chaque département. Je n'ai pas mis le texte des pages intermédiaires qui donne une description succincte de chaque ville, mais sans intérêt pour l'héraldique. En-dessous de chaque page, des liens permettent de comparer avec le blason actuel, le cas échéant.




La plupart de ces blasons sont toujours en vigueur à quelques petits détails près :
(cliquez sur le nom de la ville vous voir le blason actuel)
  • Dijon : la ville n'affiche plus sa légion d'honneur dans le blason.




Pour cette série encore, quelques changements notables :



    Pour cette série, on a là aussi presque un sans-faute.  :


      Pour cette série, quelques changements notables :
      • Gex :  ces objets bizarres, indéfinissables, devraient être des broyes.
      • Montluel  : parti d'azur et de sable , pas de bordure.





        
        Pour cette série encore, on a là aussi presque un sans-faute :
        • Donzy  : la ville utilise désormais un autre blason




        
        


        Pour cette série, des évolutions bien connues :
        • Clerval : les émaux des clés sont juste inversés, or à dextre , argent à senestre, comme le blason du Saint-Siège.
        • Montbéliard : blason remplacé.
        • Jougne : une variante a remplacé ce blason.
        • Pontarlier : la terrasse de sinople n'est plus d'actualité.


        Pour ce département , on a encore peu de changements.


          Pour ce département , des modifications d'émaux assez courantes.
          • Champlitte : champ d'azur, pioches d'or 
          • Faucogney (-et-la-Mer)  : champ de gueules en chef
          • notez également l'erreur typographique : Pesmes est bien en Haute-Saône, pas en Haute-Savoie !






            Pour d'autres régions  revenir à la page d'origine : Sanka



                  HD 






            Dijon Arnay le Duc Auxonne Beaune Chatillon sur Seine Châtillon sur Seine Nuits St Georges Nuits Saint Georges Saulieu Semur en Auxois Seurre Macon Mâcon Autun Bourbon Lancy Chalon sur Saone Saône Charolles Cluny Louhans Paray le Monial Tournus Auxerre Avallon Chablis Joigny Noyers sur Serein Sens Tonnerre Vézelay Villeneuve sur Yonne Bourg en Bresse Bugey Belley Divonne les Bains Gex Montluel Nantua Pont de Vaux Pont de Veyle Trévoux Nivernais Chateau Chinon Château Chinon Corbigny Cosne Cours sur Loire Cosne sur Loire Decize Donzy La Charité sur Loire Lormes Nevers St Pierre le Moutier Saint Pierre le Moûtier Besancon Besançon Baumes les Dames Clerval Montbéliard Jougne Ornans Pontarlier Quingey Vercel Lons le Saunier Clairvaux Conliège Conliege Dole Dôle Moirans Poligny Nozeroy Saint Claude St Claude Salins les Bains Vesoul Champlitte Faucogney et la Mer Gray Jussey Lure Luxeuil les Bains Pesmes Héricourt


            Philatélie - avril 2014 (archives)

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            Nouvelle synthèse à propos des thèmes associés de l'héraldique et de la philatélie: voici un récapitulatif, que je ne prétend pas être exhaustif, des timbres et autres produits philatéliques parus ou signalés en cours d'année 2013, tous pays confondus.


            Kirghizistan  : 13e réunionde l'Organisationde coopération de Shanghai.
            participants : les armoiries du Kazakhstan, du Kirghizistan, de la Chine,
            de la Russie,du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan.
            Russie  : blasons de la ville et de l'oblast de Iaroslavl

            Russie  : blasons de la ville et de l'oblast de Penza
            Russie : 1150e anniversaire de la ville de Smolensk (détail blason ci-dessous)



            Russie  : blasons des villes d'Alexandrov et de Kazan

            Ukraine : bloc-feuillet : ville de Vinnytsia (détail armoiries ci-dessous)


            Ukraine : bloc-feuillet : oblast de Vinnytsia (détail armoiries ci-dessus)

            Ukraine : deux blocs-feuillets : oblast de Dniepopetrovsk  (détail armoiries ci-dessous)


            Estonie  : blason de la commune de Mõisaküla

            Estonie  : blason de la commune de Sindi

            Ordre Souverain de Malte : 900e anniversaire de la bulle du Pape Pascal II
            Saint-Marin : émission conjointe avec l'Ordre Souverain de Malte en l'honneur
            de l'Oratoire dédié à Saint-Jean Baptiste 

            Saint-Marin : la Serenissima (tradition du pays)

            Saint-Marin : feuillet hommage à San Leo avec un timbre dédié au 800e anniversaire du passage de saint François d'Assise dans la Valmarecchia et du don du Monte de La Verna.
            Colombie  : feuillet / série touristique par départements : Cundinarmarca
            emblème sur timbre isolé ci-dessous

            Bélarus et Arménie   : 20e anniversaire des relations entre les deux pays



            Biélorussie / Belarus  :  armoiries de la ville de Bykhov


            Biélorussie / Belarus  :  armoiries de la ville de Zhlobin
            Lituanie  :  75e anniversaire des 
            Jeux Olympiques nationaux
            Corée du Nord  :   anniversaires avec emblème et drapeaux nationaux


            Kazakhstan   :  15e anniversaire de la capitale : Astana

            Azerbaidjan et Russie (émission commune) : 
            le Président azéri Aliyev, chevalier de l'Ordre de Saint-André
            Russie  : V. Tcherniomerdin, chevalier
             de l'Ordre de Saint-André
            Espagne  : poinçon et cachet de l'Inspection
             des Finances publiques de 1881.


            Vous pouvez consulter les autres archives → ICI
            et les dernières nouveautés →

            ASAP

                      Phila Dick 
             



            Zoo héraldique #13 : le Cheval en détail, de la tête aux sabots ....

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            Grygov (République Tchèque)
            Suite du thème héraldique en rapport avec l'Année du cheval telle que définie par le calendrier astral chinois, voir les précédents épisodes  →  


            Les parties du cheval en héraldique (III)

            Nous avons vu précédemment les différentes attitudes, allures et positions du cheval dans le blason, et ses utilisations pratiques par les hommes. Mais nous avions toujours des chevaux entiers.  Je parle bien sûr du terme "entier" pour la représentation graphique de l'animal. Car, du point de vue physiologique, un cheval entier est un cheval mâle qui n'a pas été castré ! et quand il l'est, c'est un hongre, au caractère plus docile pour la maîtrise de son comportement.

            Pour la suite de cette mini-étude, nous allons voir des figures empruntées à l'héraldique civique européenne et montrant des "parties de cheval"  dont certaines sont très spectaculaires, vous allez en jugez par vous-même.

            Pour commencer, voici le demi-cheval (la partie antérieure, car je n'ai pas trouvé l'autre moitié représentée seule ! ) : 

            - en un : de gueules au cheval d'argent naissantdu champ, bridé d'azur ;
            - en deux : d'argent au cheval de gueules, cabré, bridé d'or, animé de sable,mouvant de la pointe senestre
            - en trois : de gueules au cheval d'argent, contourné, criné, onglé, selléet bridé d'or, mouvant du flanc dextre.

            Hlinsko (République Tchèque)
            Völs (Autriche)
            Šintava (Slovaquie)



            Toujours notre demi-cheval : 
            - en un : d'or au cheval de gueules, effrayé, issantd'un mont de sinople à trois coupeaux
            - en deux : de gueules, au cheval d'argent naissant du champ, bridé d'or ;
            - en trois : écu parti de sinople et d'or, un cheval de sable, contourné, cabré, mouvant de la partition, à senestre.

            Dottikon (Suisse)
            Pardubice (République Tchèque)
            Wurdum ( Pays-Bas)



            Encore le demi-cheval dans d'autres configurations :
            -  en un : de sable au cheval d'or cabré,langué de gueules, mouvant d'une champagne fascée ondée d'argent et d'azur et haussée à senestre,
            - en deux :taillé d'azur et de gueules, au cheval d'or naissant, bridé de gueules,  brochant
            - en trois : de sinople au cheval d'argent cabré, onglé, criné, bridé d'or, mouvant de la pointe senestre, le col transpercé d'une flèche d'or ferrée et empennée d'argent, accompagné en chef à senestre d'une grappe de raisin d'argent pamprée d'or.


            Richen (Groß-Umstadt - Allemagne)
            Dříteň (République Tchèque)
            Nana (Slovaquie)
             


            - en un  : de sable au cheval d'argent,forcené, mouvant de la pointe et crachant un rayon d'argent;
            - en deux  : de gueules au cheval, cabré, animé du champ, mouvant de la pointe senestre, tenant une faux, le tout d'argent 
            - en trois  : de sinople au cheval cabré, criné, à la queue d'or, issant d'une tour crénelée d'argent, ajourée  de sable, à senestre, et affronté à un cerf d'argent à la ramure d'or, issant lui-même d'une tour d'argent, ajourée  de sable, à dextre, surmontés d'un passereau en vol abaissé d'or.

            Radviliškis ( Lituanie)
            Orimattila (Finlande)
            Libchavy (République Tchèque)



            Maintenant le corps du cheval est progressivement masqué pour ne laisser apparaître que sa tête, son cou et parfois ses membres antérieurs : 
            -  en un :burelé d'argent et de sable, au chef d'azur, un cheval d'argent, forcené, issant du champ ;
            -  en deux ,  juste son cou, comme semblant se noyer : coupé ondé d'argent et d'azur , à la tête de cheval de sable animée et languée de gueules, issant de la partition du champ ;
            - en trois, son cou également, mais ici l'animal est nageant ; d'azur à la rivièreondée posée en barre, d'où émerge une tête de cheval, le tout d'argent.

            Houdelmont
             (France - Meurthe-et-Moselle)
            Konětopy
            (République Tchèque)
            raïon de Belorechensky /
            Белоре́ченский райо́н (Russie)


            A nouveau la tête et l’encolure du cheval dans ces trois belles réalisations originales :
            - en un : de gueules à la tête d'argent, animée, crinée et bridée d'or, mouvant du flanc senestre
            - en deux :  coupé d'argent et d'azur , le quartier inférieur se prolongeant à senestre par le cou et la tête du cheval chargé à dextre de cinq stries ondoyantes du champ et à senestre d'un ange tenant une lyre d'or;
            -  en trois : de sinople au cou et à la tête de cheval d'argent arrachés, animée de sable, percé par une flèche du même, un filet de sang de gueules coulant de la plaie.

            Rottofreno (Italie)
            district urbain de Siverskoye /
            Сиверское городское поселение
             (Russie)
             Konjščina (Croatie)




            La tête se réduit à la base de l'encolure,
            - en un : d'azur à la tête de cheval coupée d'argent, accompagnée de trois coquerelles d'or ;
            - en deux : de gueules à la tête de cheval prolongée par un pal mouvant de la pointe, le tout d'or
            - en trois : d'argent à la tête de cheval coupée de gueules, au chanfrein d'argent.

            Nouzilly (France - Indre-et-Loire)
            Oripää (Finlande)
            Evensen / Sehlem (Allemagne)



            - en un : de sinople chapé d'or à la tête de cheval coupée d'or, animée de sable
            - en deux : de gueules à la tête de cheval  coupée d'argent, bridée de sable
            - en trois : d'or à la silhouette d'un mont surmonté d'une ruine de sable, chargé d'une tête de cheval d'argent mouvant de la pointe.

            Stiddien / Braunschweig (Allemagne)
            Hagen  (France - Moselle)
            Hřebečníky (République Tchèque)



            Deux têtes de cheval adossées et mêmes fusionnées en deux et trois :
            - en un : coupé d'argent à deux têtes de chevaux de sable adossées, animées du champ, issantes de la partition, et de sable à une herse d'argent
            - en deux : coupé d'or à deux têtes de chevaux de gueules adossées, bridées d'argent, issantes de la partition, et d'azur à la barque d'or voguant sur des vagues d'argent.
            - en trois : d'argent à deux têtes de chevaux de gueules adossées, issantes d'un mont de sable de trois coupeaux, une tige courbée et terminée par une panelle de gueules issant de l'encolure commune des chevaux.



            Deitingen (Suisse)
            Berne (Allemagne)
            Kienberg (Allemagne)


            Quelques différentes configurations utilisant deux têtes de chevaux : 

            - en un : écartelé, aux premier et quatrième, de gueules, à une tour d'or, crénelée,  maçonnée de sable, ouverte et ajourée d'azur, sommée d'un guerrier armé au naturel ; aux  deuxième et troisième, d'argent, à une tête de cheval coupée, bridée et colletée, au naturel ;  sur le tout, un écusson de sinople chargé d'une tête d'ail d'or ... 
            - en deux :  de sinople à la fasce abaissée d'argent,  surmontée d'un Giebelschmuck (têtes de chevaux croisées) accosté de deux anneaux enserrant deux hameçons, le tout d'or ; soutenue par un crampon (ou hameçon à loup) d'argent ( le Giebelschmuck est un décor de pignon de maison rurale, typique du nord de l'Allemagne, très souvent orné de deux têtes de chevaux  (voir : ICI).
            - en trois : d'azur à deux têtes et encolures de chevaux d'argent, animées de sable, languées de gueules, l'une sur l'autre et mouvant du flanc senestre, une étoile d'or à huit branches en pointe .

            Vallelado (Espagne)
            Abbensen / Wedemark (Allemagne)
            Nezamyslice (Rép. Tchèque)


            Et voici maintenant après deux, trois têtes :

            - en un : de gueules à trois têtes de chevaux posées en bande ;
            - en deux : de sinople à trois têtes de chevaux d'argent posées 2 et 1 , soutenues par une muraille d'argent crénelée, maçonnée de sable avec une tour centrale du même à la porte de gueules, l'ensemble placé en champagne ployée.
            - en trois : d'azur à trois têtes de chevaux d'argent en cercle, animées du champ, se tenant par le cou, à la façon d'un triskèle .

            Skedsmo (Norvège)
            Orsoy (Allemagne)
            Ski (Norvège)




            Et pour finir, voici quelques derniers blasons surprenants et atypiques ! le cheval y est taillé en pièces, une vraie boucherie... chevaline !

            - en un : de gueules à une mâchoire inférieure de cheval d'argent, encadrée par un mors d'or ferré d'argent ( d'après un sceau du XVIIIe siècle, ce seraient des armes parlantes se rapportant au caractère rural du village)
             
            Zubné (Slovaquie)
            - en deux : écartelé : aux premier et quatrième, d'or chargé d'un sabot de cheval de sable ferré d'argent, posé en bande ; aux deuxième et troisième, de gueules au pélican avec sa piété, sur son aire d'argent(ce sont des armes parlantes: "hoef" signifiant "sabot de cheval", uniques à l'origine, puis écartelées avec un symbole seigneurial, le pélican, par la suite).
            - en trois : d'azur au pont d'argent maçonné de sable accompagné en chef d'une carpe d'argent, et en pointe d'une jambe de cheval du même onglée d'or ( ce blason créé récemment, en 2011, montre une jambe de cheval qui provient d'armes seigneuriales locales, de la famille Muchků z Bukova, pour être précis...)
            - en quatre : coupé de gueules à trois jambes de cheval d'or posées sur trois monts de sinople et d'or à trois ramures de cerf de gueules posées en pal (ce sont encore des armes de provenance seigneuriale : les jambes de cheval ont pour origine un sceau de Heinrich von Enslingen daté de 1341, et les ramures de cerf sont celles de la maison des Comtes deVeringen, ce village a été un de leurs fiefs au XIVe siècle).



            Kortenhoef / Wijdemeren(Pays-Bas)
            Tchořovice (Rép. Tchèque)
            Langenenslingen (Allemagne)



            J'ai tenté de traduire au mieux les blasonnements à partir de la langue d'origine, ce qui n'est pas une mince affaire, je vous assure, mais il est possible et même certain, que ma définition soit incomplète ou maladroite ! N'hésitez pas à me faire part de vos remarques dans le cadre des commentaires ci-dessous... elles sont les bienvenues ! 

            A bientôt pour une autre vision du thème "le cheval en héraldique" ...




                           Horse Dick
             





            Cartes géographiques anciennes avec armoiries au XVIIe siècle : l'atlas des Îles britanniques de John Speed et Josse de Hond

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            Bien avant l'indispensable Google Map d'aujourd'hui, il y a eu, au XVIIe siècle d'autres génies de la cartographie, surtout originaires des Pays-Bas de l'époque, en incluant la Belgique actuelle (voir mes archives →). Et si ce thème vient illustrer ce blog, c'est parce que ces hommes étaient aussi des dessinateurs et illustrateurs de grand talent, mêlant aux cartes géographiques, des plans de villes en perspective, des personnages allégoriques, ou des scènes typiques du pays décrit, et enfin des motifs héraldiques de grand intérêt graphique et historique. Cette fois  : nous allons visiter la Grande-Bretagne pour un chef-d'œuvre absolu de la cartographie illustrée : "The Theatre Of The Empire Of Great Britaine", un atlas publié entre 1612 et 1627 à Londres.


            Je vous propose ici de détailler cet ensemble que sont la page-titre et le frontispice de l'Atlas monumental des îles britanniques de John Speed. A gauche , au centre les magnifiques armoiries (ci-contre) du Roi James I(Jacques VI d'Écosse devenu Jacques Ier , Roi d'Angleterre et d'Irlande, réunissant donc les trois couronnes, qui deviendront plus tard le Royaume-Uni) dominent le frontispice héraldique intitulé : "The Achievement Of Our Soveraigne King James As He Nowe Beareth With The Armes Of The Severall Kings That Have Aunciently Raigned Within His Nowe Dominions". Autour de ce panneau central sont répartis 24 petits écus des anciens royaumes en remontant jusqu'à l'Antiquité y compris des écus représentant les Romains, les Saxons et les Normands, entre autres.
            A droite, la planche est signée par Jodocus Hondius. C'est la page de titre d'accompagnement pour l'atlas "The Theatre Of The Empire Of Great Britaine" qui  est basé sur un motif architectural qui était déjà apparu antérieurement sur une page de titre signée d'Abraham Ortelius et comprend , sous une forme un peu plus ornementée, les personnages d'un Romain, un Danois, un Breton au centre , un Saxon , et un Normand - représentant  les conquérants (ou supposés habitants ) de la Grande-Bretagne et ils sont chacun vêtus en fonction de leur époque. Les deux planches conjointes, telles qu'elles ont été publiées, sont séparées par une marge de protection sur le côté.

            John Speed (1552-1629) est sans doute le plus célèbre cartographe anglais, toutes périodes confondues, en raison surtout de son atlas "The Theatre of the Empire of Great Britaine". Les cartes individuelles sont les plus connues et parmi les plus convoitées de toutes les cartes de comtés anglais. Cependant, Speed a également fait des innovations propres à lui : l'introduction de plans de villes sur la plupart des cartes, y compris les frontières des comtés sur la quasi-totalité des cartes et également les armoiries des comtes et ducs locaux, ainsi que les armes royales. Le but final était de produire des cartes très décoratives, attractives et informatives. Speed, fils d'un tailleur du Cheshire, a conçu le théâtre de l'empire de la Grande-Bretagne (The Theatre of the Empire of Great Britaine) comme un volume supplémentaire à son monumental "History of Great Britain" (Histoire de la Grande-Bretagne) publié en 1611 . Enfin publié comme une œuvre complète en 1612, l'atlas est l'aboutissement de plusieurs années de travail au cours de laquelle des cartes préexistantes créées par Saxton et Norden et qui ont été mises à jour, des informations ont été recueillies et traitées , et de nouvelles enquêtes ont été réalisées avant que les planches aient été gravés, principalement parJodocus Hondius d'Amsterdam. Beaucoup de cartes portent des dates antérieures et auraient été disponibles pour la vente comme des feuilles volantes avant la réalisation de l'atlas.

            Des textes sur le revers des cartes décrivent chaque comté, l'industrie et l'agriculture, ses caractéristiques physiques et son histoire. Une édition en latin a été publiée dès 1616, ciblant le marché continental, et plusieurs éditions publiées avant la mort de Speed avaient un texte en anglais. Les premières éditions de "The Theatre of the Empire of Great Britaine" ont été publiées par John Sudbury et George Humble, éditeurs à Londres. 

            carte du Comté de Yorkshire en 1612

             Jodocus Hondius (1563-1612), de son vrai nom :  Josse de Hond, un flamand né à Gand, a été l'un des plus grands graveurs de cartes de son époque ; il a travaillé pour de nombreux éditeurs néerlandais et a également été employé par les anglais Sudbury et Humble, pour graver les cartes de  John Speed dans "The Theatre of the Empire of Great Britaine", publiées en 1612 . A la mort de Jodocus en 1612, sa veuve, Colette van den Keere , a poursuivi l'entreprise. Dans la même année, sa fille Elisabeth a épousé Joannes Janssonius, un autre grand cartographe qui était aussi impliqué dans l'entreprise familiale. Puis Henricus et Jodocus II , les fils de Jodocus I. ont continué l'œuvre de leur père.

            Et maintenant voici en détail l'agrandissement des 24 blasons qui encadrent le grand frontispice ci-dessus, dans le sens horaire. Toutefois, chronologiquement parlant, de l'Antiquité au XVIIe siècle, à partir du n°13 (Irlande) et jusqu'au n°24, il faut remonter dans le temps. Ou plus simplement le blason n°1, en haut à gauche (Empire romain) est le point de départ chronologique des deux alignements jusqu'au blason du coin inférieur droit (Irlande).  La plupart de ces anciens royaumes de l'Antiquité ou du Haut Moyen-Âge se sont vu attribuer postérieurement des armoiries, puisque avant le XIIe siècle, l'héraldique n'existait pas. Néanmoins, ces blasons ont été réellement fixés dans l'héraldique britannique, et existent encore de nos jours, avec juste quelques différences parfois sur les émaux.

            1 - les Empereurs Romains                                         2 -  la Bretagne païenne     
            3 - la Bretagne chrétienne                                              4 -   les Saxons du Kent  
              5 -   les  Saxons de l'Ouest  païens                               6 -    les  Saxons de l'Ouest  chrétiens
                     7 -   les premiers Monarques Saxons                          8 -  les derniers Monarques Saxons (Wessex)
                    9  -   les  Rois Normands (Duché de Normandie)                   10  -   les  Rois Angevins (Plantagenêts)                    
            11 -   les Rois de France                                                12  -    les Rois d’Écosse      
            13 -   les Rois d' Irlande                                              14  -    les Princes de Galles  
            15 -   les derniers Rois du pays de Galles                         16 -   les premiers Rois du pays de Galles
            17-   les Rois de Cornouailles                                              18 -   le Roi de l'Île de Man      
            19-   les Rois Danois                                                    20 -   le Northumberland     
            21 -   les Rois de Mercie                                        22  -   les Angles de l'est  (East Anglia)
            23 -   les Saxons de l'est (Essex)                                         24 -   les Saxons du sud (Sussex)          

                 L’Heptarchie (du grec : ἑπτά et ἀρχή « sept royaumes ») est le nom donné aux sept principaux royaumes fondés par les Anglo-Saxons dans l’île de Bretagne durant le Haut Moyen Âge : l'Essex, l'Est-Anglie, le Kent, la Mercie, la Northumbrie, le Sussex et le Wessex. Ils laissent place à un État unique au début du Xe siècle : le royaume d'Angleterre. La carte ci-dessous est extraite de l'atlas "The Theatre of the Empire of Great Britaine"de John Speed (datée entre 1610 et 1612).

            En cliquant sur ces magnifiques images, vous pourrez admirer les détails d'une finesse incroyable , ce sont de vraies œuvres d'art qui s'arrachent à des prix d'or chez les amateurs.

            Dimensions réelles des folios : 420 x 275 mm


                Herald Dick
             

            Ukraine : ses divisions administratives, ses blasons et emblèmes - 1ère partie : oblasts du Sud-Est

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            drapeau présidentiel de l'Ukraine
             L  es évènements qui se déroulent depuis ces derniers mois en Ukraine ont provoqué la stupeur dans le monde entier, et une grande crise diplomatique. On a commencé à craindre le pire quand la Russie est intervenue activement en faveur de la Crimée et en mettant la pression militaire aux frontières du pays. Tout est parti du 21 novembre 2013 à la suite de la décision du Gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d'association avec l'Union européenne. Les manifestations populaires qui ont suivi ont été marquées par de fortes violences entre le 30 novembre au 8 décembre 2013 qui ne font qu'augmenter les mouvements de protestation, avec entre 400 000 et 800 000 manifestants à Kiev, sur la place Maïdan ( ou de l'indépendance). Du 18 au 21 février 2014, des affrontements éclatent à nouveau, faisant plus de quatre-vingts morts.Ce mouvement débouche le 22 février 2014 sur la fuite puis la destitution par le parlement ukrainien du président Viktor Ianoukovytch et la mise en place d'un nouveau Gouvernement dirigé par Arseni Yatseniouk. En réaction, les russophones de Crimée, ne reconnaissant pas ce gouvernement, proclament leur indépendance et votent pour leur rattachement à la Russie, soutenus par la Russie qui menace militairement l'Ukraine, engendrant une crise diplomatique internationale. 
             Nous en sommes là, alors que de nouvelles élections présidentielles devraient se tenir le 25 mai 2014 et que la situation est très délicate dans le sud-est du pays, qui pourrait suivre les pas de la Crimée. Mais si la Criméeétait une République autonome au sein de l'État d'Ukraine avec des pouvoirs importants, il n'en est pas de même pour les autres régions qui ont un statut décisionnaire bien plus limité. 

             L’Ukraine, à la différence de la Russie, n'est pas un état fédéral. Elle est désormais, depuis la perte de la Crimée le 18 mars 2014, organisée en 24 régions dénommées oblasts et une municipalité à statut particulier : Kiev, la capitale. Ces régions sont elle-même divisées en plusieurs niveaux administratifs, d'abord les raïons, les grandes villesrégionales, puis les districts urbains ou ruraux, et les conseils de villages. Mais nous allons nous limiter aux oblasts....

              Dans ce dossier nous examinerons les emblèmes : armoiries et drapeaux des oblasts, ainsi que  leurs capitales. A partir des symboles, nous essaierons de trouver quelques clés pour comprendre pourquoi cet état si complexe dans sa construction a du mal à s'affirmer comme une nation souveraine. Ses frontières découlent de celles concédées par la Russie en pleine révolution bolchevik, en mars 1918, lors du traité de Brest-Litovsk mettant fin à la participation de la Russie à la Première Guerre mondiale. Un traité au goût de défaite russe par cette amputation de son territoire, qui voit la naissance du premier état nommé "Ukraine", un transfert de souveraineté subi par la population et sans doute les prémices des causes des évènements actuels. 
             Alors que l'Ukraine (voir mon précédent sujet →) est de fait une mosaïque de communautés de cette Europe qui n'a eu de cesse de s'entretuer, et que les impératifs politiques ont forcé à s'unir. Mais il faut pour cela des décennies, voire des siècles pour qu'une nation multiethnique parvienne à maturité, comme justement l'a réalisé la Russie. La nouvelle Ukraine n'a que 23 ans d'existence et est pratiquement sur le point d'éclater !
            Peut-être cet article sera-t-il obsolète dans un an ou deux !

            Nous commençons par la zone du Sud-Est, composée de 8 oblasts où la population est en majorité russophone, comme le montre la carte ci-dessus, et aussi parce que des éléments séparatistes se font de plus en plus entendre, notamment à l'extrême est, qui font craindre de nouveaux désordres , l'actualité en apporte des indices chaque jour :  



            Région n° 1 -Oblast d'Odessa  -
            Одеська область (ukrainien) - Одесская область(russe)

            armoiries de l'oblast d'Odessa
             (depuis février 2002)
            drapeau de l'oblast d'Odessa (depuis février 2002)






            armoiries de la capitale : Odessa / Одeса
            "de gueules à l'ancre à quatre branches d'argent"
            Ce blason a été créé en 1798 sous l'Empire russe
            (accompagné à l'époque par l'aigle bicéphale),
            Il marque le fait que Odessa est un port très important 
            de la Mer Noire ( des scènes du célèbre film
            "Le Cuirassé Potemkine" se déroulent à Odessa).
            ______________________________
            Histoire de l'oblast d'Odessa

            Le territoire de la région actuelle d'Odessa était au XIXe siècle à cheval sur plusieurs anciennes Provinces (Gouvernorats) de l'Empire Russe : celle de Kherson (voir plus bas), la Podolie au nord et la Bessarabieà l'ouest (devenue pour la plus grande partie la Moldavie indépendante, sauf un territoire bordant la Mer Moire appelé "Boudjak" qui a été rattaché à l'Ukraine soviétique depuis 1940). On y parle surtout le russe , mais quelques communautés y parlent le roumain ou le bulgare.

            armoiries du Gouvernorat de Bessarabie , dans l'Empire de Russie - 1878
            le blason provient de celui de la Principauté de Moldavie 
            fragment de carte de la région en 1880 avec les Provinces de la Russie impériale





            Région n° 2 -Oblast de Mykolaïvou Nikolaïev(nom russe)
            Миколаївськаобласть (ukrainien) - Никола́евская  область(russe)

            armoiries de l'oblast de Mykolaïv
            drapeau de l'oblast de Mykolaïv
            mitre épiscopale orthodoxe

            armoiries de la capitale : Mykolaïv / Миколаїв
            " d'azur, sur une mer d'argent ondée un navire d'or sans voiles,
             avec des rames de sable, surmonté d'une mitre archiépiscopale 
            et deux bâtons pastoraux d'évêque en sautoir, le tout d'or,
            avec ornements et doublure au naturel".

            _________________________
            Histoire de l'oblast de Mykolaïv / Nikolaïev

            Le territoire de la région actuelle de Mykolaïv/ Nikolaïev était au XIXe siècle à cheval sur plusieurs anciennes Provinces (Gouvernorats) de l'Empire Russe : dont celle de Kherson et celle de Podolie.

            armoiries du Gouvernorat de Kherson, dans l'Empire de Russie - 1878
            nous retrouvons nos mitres accompagnant la croix à deux branches caractéristiques
            de la religion chrétienne byzantine et orthodoxe.



            Région n° 3 -Oblast de de Kherson-
            Херсонська область (ukrainien) - Херсо́нская  область(russe)

            armoiries de l'oblast de Kherson
             (depuis août 2001)
            drapeau de l'oblast de Kherson (depuis août 2001)
            Les objets qui chargent l'écu sont une ancre pour le commerce et la marine, un compas pour la science et l'industrie et des épis de blé pour l'agriculture.
            porte des fortifications de Kherson (1778) , construites sous le règne
             de l'impératrice Catherine II
            deux versions des armoiries (2005 à gauche, 1995 à droite) de la capitale : Kherson / Херсон
            "d'azur à la porte de ville d'or soutenue par deux ancres (versées) du même en sautoir"

            ______________________________
            Histoire de l'oblast de Kherson

            Le territoire de de la région actuelle de Kherson était au XIXe siècle à cheval sur plusieurs anciennes Provinces (Gouvernorats) de l'Empire Russe : dont au nord celle de Kherson et surtout la Tauride qui comprenait également le territoire de la Crimée.

            armoiries du Gouvernorat de la Tauride, dans l'Empire de Russie - 1878
             ( La Tauride, ou Chersonèse Taurique fut le nom jadis donné par
             les Grecs antiques à la presqu'île de Crimée).




            Région n° 4 -Oblast de Zaporijiaou Zaporojie (nom russe)
            Запорізька область (ukrainien) - Запорожская область(russe)

            armoiries de l'oblast de Zaporijia
             (depuis juillet 2001)
            drapeau de l'oblast de Zaporijia(depuis 2001)


            Les objets qui supportent l'écu sont des instruments de pouvoir hérités de la période cosaque.Les timbales font partie de la panoplie militaire.

            armoiries de la capitale : Zaporijia / Запоріжжя
            " coupé de sinople à deux fusils d'or en sautoir cousu de
            gueules à un arc de sable posé en fasce brochant 
            sur trois flèches d'or"
            des armes toujours en rapport avec le peuple cosaque.
            ______________________________
            Histoire de l'oblast de Zaporijia

            Le nom de la ville de Zaporijia vient de la région des Cosaques Zaporogues qui  étaient installés dans la région du Dniepr au nord-est de l'Ukraine actuelle,  depuis le XVIe siècle. Ils ont même fondé  un état indépendant jusqu'à la fin  XVIIIè siècle, dirigé par un chef militaire : un Hetman , avant d'être absorbé dans l'Empire de Russie..
            ,
            armoiries des Cosaques zaporogues (XVIIe s.)
            drapeau du Hetmanat cosaque (1649-1764)



            Région n° 5 -Oblast de Donetsk 
            Донецька  область (ukrainien) - Донецкая область(russe)


            armoiries de l'oblast de Donetsk
             (depuis aout 1999)
            drapeau de l'oblast de Donetsk (depuis aout 1999)







            voici le sujet représenté sur le blason régional : il se nomme "Palma Mertsalova "
             un faux palmier, sculpture forgée à partir d'un seul rail, à la fin du XIXe siècle
            par le forgeron Alexei Ivanovich Mertsalov qui a reçu pour cette oeuvre un
            Grand Prix à l'Exposition Universelle de Paris en 1900.
            drapeau de la "République de Donetsk" en russe : Донецкая Pеспублика,
             "état" autoproclamé le 7 avril 2014 par un mouvement séparatiste pro-russe,
             comme le montrent les couleurs et les armoiries, en vue d'organiser
            un référendum pour le rattachement de la région à la Fédération de Russie (voir ICI ).
             On notera que l'écusson central se réfère à Saint Michel, patron de Kiev,
             la capitale ukrainienne, et non pas Saint Georges comme sur les armoiries
            de la Russie ou de Moscou.

            grandes armoiries de la capitale : Donetsk / Донецк
            " coupé d'azur et de sable , au poing fermé tenant un marteau 
            d'or mouvant de pointe, accompagné d'une étoile d'or en chef à senestre"
            un style très "soviétique"   qui a son charme, contrastant avec les
             emblèmes de l'oblast plus conformes au design du XXIe siècle !


            petites armoiries de Donetsk




            Région n° 6 -Oblast de Louhanskou Lougansk (nom russe)
            Луганська область (ukrainien) - Луганская область(russe)
            armoiries de l'oblast de Louhansk (depuis mai 1998)



            armoiries de l'oblast de Louhansk (depuis 1998)
            Dans le quartier n° 4 figure une marmotte dont je n'ai pas trouvé l'explication, puisque la région est exempte de montagnes. L'écusson central reprend le blason de la ville mais le haut-fourneau est remplacé par un morceau de charbon enflammé.

             armoiries de la capitale : Louhansk / Луганськ
            " D'or au haut-fourneau de sable maçonné du champ, allumé 
            de flammes de gueules, accosté de deux marteaux de forge
             de sable, au canton aux armes de l'ancienne province d'Ekaterinoslav".


            _________________________
            Histoire des oblasts de Donetsk et de Louhansk

            Cette partie du bassin du Donets, un affluent du Don, (nommée : le Donbass) est traditionnellement le pays de l'industrie lourde et son énorme bassin houiller, à cheval sur l'Ukraine et la Russie. La plupart des métropoles de cette région sont nées des exploitations industrielles développées à la fin du XIXe siècle. A cette époque la région était située dans la Province (Gouvernorat) d'Ekaterinoslav.

            armoiries du Gouvernorat d'Ekaterinoslav, dans l'Empire de Russie - 1878
            (Ekaterinoslav, nom donné en honneur de l'impératrice Catherine II, dont on voit le chiffre
             au centre du blason [ E II ], est l'ancien nom de Dniepropetrovsk jusqu'en 1926)
            la date de 1787 est bien sûr l'année de formation de la province
            les neuf étoiles représentent les neuf "Sich" de Cosaques, qui étaient pour simplifier
             des armées non régulières : des mercenaires au service des pays voisins : la Russie surtout.



            Région n° 7 -Oblast de Kharkiv ou Kharkov (nom russe)
            Харківська область (ukrainien) - Харьковская  область(russe)


            armoiries de l'oblast de Kharkiv
             (depuis mai 1999)

            variations du drapeau de l'oblast de Kharkiv( 1999)

             armoiries de la capitale : Kharkiv / Харкiв
            " de sinople à la corne d'abondance d'or remplie de fruits au naturel
             et au caducée d'or ailé d'argent,  entrelacé par deux serpents du même,
             les deux passés en sautoir, l'écu bordé d'une filière d'or". 
            Ce motif héraldique est très ancien (1767)
             



            les armoiries soviétiques de Kharkov
            (1968) montraient une roue dentée,
            un atome et un épi pour symboliser
            l'industrie, la science et l'agriculture,
            motifs que l'on retrouve dans les
            armoiries régionales ci-dessus.

            ______________________________
            Histoire de l'oblast de Kharkiv / Kharkov

            armoiries du Gouvernorat de Kharkov, dans l'Empire de Russie - 1878
            la tête de cheval arrachée, aux yeux rouges a pendant un très court moment remplacé
             les armes anciennes de Kharkov qui les a retrouvées en 1887 (ci-dessous)
            changement d'armoiries du Gouvernorat de Kharkov - 1887
            (reconstituées ci-dessous)



            Région n° 8 -Oblast de Dnipropetrovsk 
            Дніпропетровська область (ukrainien) - Днепропетровская область(russe)

            grandes armoiries de l'oblast de Dnipropetrovsk (depuis mars 2002)
            petites armoiries de l'oblast de Dnipropetrovsk
            drapeau de l'oblast de Dnipropetrovsk ( 2002)
            cosaque zaporogue du XVIIIe siècle


            Nous retrouvons les neuf armées (Sich) Cosaques avec les étoiles d'or dans le quartier supérieur d'azur et séparant la partie inférieure du tranché : une bande de vagues d'azur représentant le Dniepr, et une bande de flammes d'or symbolisant le métal fondu de l'industrie métallurgique. 


             armoiries de la capitale : Dnipropetrovsk / Дніпропетровськ
            " d'azur au sabre cosaque et une flèche passés en sautoir,
            surmontés de trois étoiles à sept branches : 2 et 1, le tout d'argent".


            Dans ce premier volet, on voit surtout revendiqué l'héritage de la nation Cosaque et son ascendance slavo-mongole, ainsi que quelques survivances de l'Empire des tsars ou de la période de l'Union soviétique. Les références héraldiques typiquement ukrainiennes sont les couleurs bleu et jaune du drapeau, et le "trident" national au sommet des armoiries de la région de Dnipropetrovsk, ci-dessus. Mais en réalité, ce trident, il est historiquement associé à la Rus de Kiev, principauté fondatrice de la future Russie. Finalement, beaucoup de symboles ramènent à la Russie.


            A bientôt pour la deuxième partie de la visite héraldique de l'Ukraine  ...
            до побачення ! (do pobachennya : au revoir).



             

            Crédits :
            www.heraldicum.ru
            http://geraldika.ru
            http://dic.academic.ru
            http://ru.wikipedia.org/wiki



                       хералд дихк

            l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Bourgogne - Bailliages de Dole, d'Amont et de Besançon

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             S   uite de la visite du plus ancien manuscrit répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies  à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !   Voir la description initiale : →
                                                             Revenir à l'épisode précédent →

             À ce stade du manuscrit, nous arrivons à un cahier nommé "Addition au Gouvernement de Bourgogne" comme on peut le lire dans l'extrait ci-dessous, en tête de page. Il s'agit de la description de la Province de Franche-Comté. Anciennement nommée "Comté de Bourgogne",  on ne doit pas la confondre avec le "Duché de Bourgogne", dont la capitale était Dijon. Les deux entités étaient réunis jusqu'au XVe siècle dans les États de Bourgogne, avec les Pays-Bas, la Flandre, l'Artois, la Picardie, etc..
             Nous allons découvrir en deux parties cette province qui, à l'époque est en cours de conquête militaire par le roi de France Louis XIV face à l'Empire des Habsbourg d'Espagne.  En effet la Franche-Comté, depuis le démantèlement des États de Bourgogne, a été convoitée, puis souvent envahie, prise puis restituée à plusieurs reprises par les rois de France successifs.Elle ne sera rattachée définitivement (sauf la Principauté de Montbéliard ) à la couronne de France qu'en 1678 par le Traité de Nimègue. Pour Montbéliard, principauté des Ducs de Wurtemberg, il faudra attendre son annexion en 1793 pendant la Révolution française.

            Au passage , on s'étonnera du blason attribué d'office par les scribes de Charles-R. d'Hozier ! on peut se demander si ces personnes avaient vraiment une quelconque culture historique en terme d'héraldique, pour méconnaître à ce point le blason de la Franche-Comté ?

            Par ailleurs, revenons au manuscrit de La Planche,  il faut que je fasse part de constatations importantes, qui me troublent, tout en n'étant pas un expert en matière de manuscrits anciens. Les historiens attribuent à cette œuvre la date de 1669, voir la note du Musée de Chantilly qui détient un original : source : http://www.bibliotheque-conde.fr/:
            • XVIIe siècle  :  Pierre de La Planche, La Description des provinces et des villes de France,1669.  Manuscrit sur papier, rédigé en 1669, deux volumes.  Dédicacé au roi Louis XIV.  Reliure française, XVIIe siècle, basane brune, décor à la Du Seuil.   
              Pierre de La Planche (1610-1684), prêtre et bibliothécaire de l’Oratoire, à qui l’on doit plusieurs catalogues de cette bibliothèque, a composé deux armoriaux fondamentaux consacrés aux villes et aux provinces françaises. L’un est daté de 1646, l’autre de 1669. Le premier comprend 1100 blasons et le second, plus restreint mais plus exact, 560. Ces deux manuscrits peints ont l’intérêt de procurer non seulement les tracés des armoiries, mais aussi leurs couleurs. Tous deux conservés par la bibliothèque du château de Chantilly, ils demeurent inédits.    La Description des provinces et des villes de France de 1669, mentionnée et utilisée par les érudits du XIXe siècle, en particulier Girault de Saint-Fargeau et Malte-Brun, était tenue pour disparue depuis la fin du XIXe siècle. Le livre réapparaît cependant en 1950 : l’héraldiste Jacques Meurgey en fait l’acquisition puis en fait don à la bibliothèque du château de Chantilly.         .../...

            Or, quand on lit le texte de présentation (extrait ci-dessous) de la province de Franche-Comté, de la main de La Planche, il rappelle le contexte historique que j'ai présenté sommairement plus haut et cite des événements avec dates postérieures à 1669 :  1674 et 1675. Très étrange, car la numérotation des pages
            suit son cours normal entre la Bourgogne et la Champagne , etc... donc il ne s'agit pas d'un rajout en fin de livre comme cela se faisait parfois dans les copies de manuscrits, en particulier sur certains armoriaux.  Une explication serait que, si la rédaction du manuscrit a commencé en 1669, elle a du se poursuivre pendant plusieurs années après, au moins jusqu'en 1675 ! Ou bien l'auteur a rajouté ce paragraphe à postériori dans un blanc que la page comportait juste avant la description de la ville de Dole.



            Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre premier volet:
            Vous pouvez cliquer sur les images
            pour les agrandir




            Les fragments de manuscrits proviennent du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier,  et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

             (*) Armorial Général de France - volume VII - Bourgogne Comté - Généralité de Besançon ( BNF Paris)


            Dole (Jura)





            Gray (Haute-Saône)

            Les trois flammes rappellent les trois incendies accidentels ou actes de guerre, qui ravagèrent la ville (en 1324, 1477 et 1479). La devise est "triplex victoria flammis" : trois fois victorieuse des flammes. Source texte: Nicolas Vernot





            Vesoul (Haute-Saône)





            Champlitte (Haute-Saône)

            Des pioches, des pics ou des houes, d'argent ou d'or ... un champ de sable, d'azur ou parfois de gueules, telles sont variations selon les époques.





            Besançon (Doubs)

            Anciennement Vesontio, capitale des Sequanes, la ville fut soumise par César en 58 av.JC et connut alors une ère de prospérité avant d'être ravagée par les invasions barbares et de passer sous la domination des Burgondes. Évangélisée au début du IIIe siècle, Besançon devint le siège d'un évêché, puis d'un archevêché, reconnut, dès 1033, la suzeraineté de l'empereur et devint ville libre impériale en 1291. L'archevêché avait déjà une aigle dans son blason, et lorsque l'empereur Charles-Quint, en 1526, octroya à la ville le droit de battre monnaie, il lui donna en même temps pour armoiries l'aigle impériale (qui était bicéphale) entre deux colonnes, allusion aux colonnes d'Hercule qu'il avait adoptées pour lui-même comme emblème, ainsi que sa devise "plus ultra" ( plus outre = encore au-delà... ). Prise par Condé en 1668, restituée, puis reprise en 1674 après un long siège, Besançon fut rattachée à la France.  source texte :http://www.labanquedublason2.com/







            D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :

            Mont-Rolland (monastère), Pesmes, Baume-les-Nonnes (Baume-les-Dames ), Faucogney (-et-la-Mer), Gy, Montbozon, Luxeuil (-les-Bains).


            # cependant, quelques années plus tard, certains lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France :
















            A bientôt pour une nouvelle série... 




            Crédits :
            parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
            http://armorialdefrance.fr/
            http://labanquedublason2.com/ (dessins :  Jean-Paul Fernon)
             Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly :  http://www.bibliotheque-conde.fr/


                         Herald Dick

             

            Capitales du monde : Bamako

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             E  t nous sommes de retour pour la huitième fois en Afrique pour ce thème des capitales du Monde. Encore une fois nous allons exploiter un symbole prépondérant : ici, le crocodile, comme carte d'identité de la ville.

             


             

            Le blason de Bamako est décrit ainsi : "de gueules aux trois caïmans d'or posés en pal".

            Le terme de "caïman", utilisé fréquemment pour le blason de Bamako, se rapporte aux crocodiliens d'Amérique centrale ou d'Amérique du Sud et est donc inapproprié en Afrique. Et dans le langage de l'héraldique on préfère le crocodile. Ce sont d'ailleurs bien des crocodiles du Nil (Crocodylus niloticus) qui peuplent les rivières du Mali.  
            La date de création des armoiries est difficile à préciser, elles semblent apparaître dans les années '1950 pendant la période d'administration française. Puis elles se sont imposées par l'usage, et sont assez couramment utilisées par les services de la métropole africaine, voir plus bas.



            20 - Bamako


            Bamako est la capitale du Mali. Elle est traversée par le fleuve Niger, située dans le sud-ouest du pays, très excentrée.

            Population  :  2 309 106 hab. (2012)

            Pour certains, le nom de la ville vient de « bàma-kɔ̌ », ce qui en Bambara signifie : « la rivière des caïmans ». Or, si aujourd’hui les "caïmans" (crocodiles) ont disparus du fleuve au niveau de la ville, il y a fort à parier que le Niger était infesté par ces reptiles lorsque la ville fût fondée vers la fin du XVIe siècle. Aujourd’hui encore, trois "caïmans" (crocodiles) ornent le blason de Bamako. Une autre version désigne Bamba Saganoko (ou Sanoko), un chasseur venu de la localité de Kong dans l’actuelle Côte d’Ivoire, comme le père fondateur de la capitale malienne. Le nom Bamako serait donc une déformation de « Bamba Kong », autrement dit « Bamba venu de Kong ».
            Ce qui semble aujourd’hui avéré, c’est que la ville de Bamako s’est constituée vers 1650 comme un point de rencontre entre les Maures et les populations subsahariennes pour commercer. Cependant, Bamako n’est qu’un village fortifié de 600 âmes lorsqu’ elle est conquise par les soldats français en 1883. La France va utiliser ce site privilégié pour y créer un centre administratif qui va progressivement gagner en importance. En 1904 est achevé le dernier tronçon du chemin de fer Dakar-Bamako, qui constitue dés lors un axe majeur se prolongeant jusqu’au confins du continent par la fleuve Niger. En 1920, Bamako accède au rang de capitale du Soudan français. Sous l’influence coloniale, Bamako va croître de manière exponentielle : 2500 habitants en 1884, 37 000 en 1945, près de 100 000 en 1960….
            la ville, traversée par le Niger
            Village de commerçants et d’agriculteurs à l’origine, puis avec la colonisation centre administratif et ville marchande, Bamako devient en 1960 la capitale du Mali indépendant. En 1998, la ville franchissait le million d’habitant, et certains experts avancent que l’agglomération approcherait désormais les trois millions d’habitants… Avec un taux de croissance annuelle de 4.6 %, Bamako représente la plus forte croissance urbaine en Afrique (la sixième au monde)..        source : http://bamako-cest-chaud.net/

            Le blason de Bamako, sous toutes ses formes :

             insigne (pin's) avec armoiries de Bamako
            Le crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) est encore bien présent dans le fleuve Niger (aire maximale de distribution de l'espèce à droite). Autrefois vénérée, aujourd’hui mal aimée, cette espèce souffre d’une pêche intensive dans les rivières, de la pollution et de la destruction de ses zones de ponte.
            insigne de la Base aérienne française BA 162
            stationnée à Bamako
            insigne du Groupement Aérien Mixte d'Outre-Mer :
            GAMOM 80 à Bamako (1960-1961)

            timbre du Mali (1961) montrant les armoiries
            timbres du Mali (1967 et 1972) dont le sujet est extrapolé des armoiries
            timbres du Mali (1980 et 1981) montrant les armoiries
            timbres sur timbre du Mali (1982) réunissant les armoiries de Bamako et de Paris pour une Exposition philatélique
            dernier timbre en date du Mali (1991)
            montrant les armoiries
            armoiries parues dans "le Grand Livre de
             l'Héraldique" d'Ottfried Neubecker (1977)
            armes ornant le mobilier urbain

            Armoiries de pierre sur un monument public
            Une poubelle armoriée : insolite

            logo du club de foot :  "Stade Malien"



            capitaleprécédente →  Bakou
            capitalesuivante     →  Bandar Seri Begawan


             

            Nouvelles "armoiries" officielles au Liban

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            Lu dans la presse internationale de langue française, en l’occurrence le website du quotidien libanais "L'Orient - le Jour" datée d'hier, le 17 avril 2014,  je cite :

            "Une initiative de Sleiman" : les armoiries de la présidence de la République

            À quelques semaines de l'expiration de son mandat, le président (du Liban) Michel Sleiman a pris une initiative, certes symbolique, mais qui contribue dans une certaine mesure à renforcer le prestige de la présidence de la République. Il a laissé ainsi comme legs symbolique à son successeur, entre autres, la conception des armoiries de la présidence de la République. C'est la première fois depuis l'indépendance du Liban que la présidence de la République est dotée d'armoiries qui serviront de toile de fond au cours des points de presse à la présidence et dont la reproduction en petite dimension constituera l'ornement officiel des cachets utilisés dans la correspondance officielle du chef de l'État et des services de la présidence de la République.


            Les armoiries ont été conçues et dessinées par la société libanaise « Quantum Group », établie à Beyrouth. Le groupe Quantum a tenu à faire figurer sur ces armoiries les principaux symboles qui caractérisent le Liban, son patrimoine, son héritage culturel et sa vocation à travers les âges. Sur les armoiries figure ainsi un cèdre planté au-dessus d'une montagne enneigée, symbole de pureté et de fierté nationale. Le cèdre est surplombé par des rayons de soleil. À droite du cèdre, un rameau d'olivier, symbole de paix, et à sa gauche, l'image d'un navire phénicien, représentant la culture du lien, le patrimoine historique et l'exportation de l'alphabet. Également à gauche du cèdre, parallèlement au rameau d'olivier, un dessin représentant des vagues, symbole de la mer, du littoral libanais et de l'ouverture sur le monde extérieur.
            Enfin, entre le rameau d'olivier et le dessin représentant les vagues, un écusson aux couleurs du drapeau libanais parachève la conception symbolique de ces armoiries, lesquelles ont été produites en deux versions, l'une en arabe et en français, et l'autre en arabe et en anglais, portant l'inscription « Présidence de la République libanaise ». Des armoiries identiques ont également été conçues par le groupe Quantum au nom du «Président de la République libanaise».


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            Il faut rappeler que le Liban (voir mon sujet sur la fête nationale :)  figure au nombre des rares pays n'ayant pas d'armoiries officielles, en tant qu’État, de même que la France ou l'Italie.  Mais ces derniers ont tout de même un emblème pour la Présidence de la République (plus récemment pour la France, imposé par Nicolas Sarkozy pendant son mandat → ◙).
             Le nouvel emblème du Liban se rapproche néanmoins davantage des great seals très en vogue aux États-Unis, plutôt que des armoiries classiques de facture purement héraldique. Mais on pourra apprécier la belle qualité graphique et évocatrice du "produit fini", puisqu'il s'agit donc d'une conception provenant des bureaux d'étude d'une société commerciale.



            Consulter l'article d'origine :  L'Orient - Le Jour


            L'héraldique abordée dans le Journal de 20h00 de TF1 !

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            C'est tellement rare ! un sujet sur l'héraldique à la télévision. Et sur une chaîne qui n'est pas réputée pour ses programmes culturels, qui plus est ! Donc saluons le mérite de TF1 d'avoir abordé ce sujet quelque peu ésotérique pour beaucoup de personnes .

            Voici le replay de l'émission visible encore quelques jours , il faut vous caler à 22' 25" pour le début du sujet .  Il est possible que les internautes étrangers ne puissent pas visionner la vidéo pour des raisons techniques imposées par la chaîne de TV.  Et je suis désolé pour la pub, on ne peut pas y échapper !!





            Voici l'extrait de 2' 50" qui intéresse les amateurs d'héraldique, et les autres aussi, mais toujours avec la pub, malheureusement.
            J'espère néanmoins que cette vidéo sera visible par tous les internautes même hors de France ! sinon, je m'en excuse auprès d'eux :








                    

            20 avril 1314 - 700e anniversaire de la 1ère manifestation de «la Malédiction des Templiers»

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            Le 18 mars 1314, Jacques de Molay, dernier Grand Maître du Temple entend le jugement de la commission pontificale devant Notre Dame de Paris qui le condamne, ainsi que ses compagnons à la prison à perpétuité. Furieux, épuisé, après sept ans d'interrogatoires incessants, d'emprisonnements et de sévices, alors qu'il attendait un verdict plus léger,voire une libération de la part du Pape, il conteste le jugement et remet en cause tout ce qu'il avait avoué, en arguant qu'on lui a extorqué par la force, par la ruse et dénonce les machinations à l'encontre de son Ordre. Grosse erreur: il devient ainsi relaps (coupable de retour à l'hérésie qu'il avait d'abord abjurée ) pour la justice séculaire : celle du roi Philippe IV, qui n'attendait que cela pour se débarrasser des Templiers et s'emparer de leur trésor, détenu au Temple de Paris !  Le soir même, il est emmené de force sur l'île aux Juifs, tout au bout de l'île de la Cité, est attaché sur le bûcher où il mourra en compagnie d'autres dignitaires Templiers.

            C'est alors que, commençant à brûler vif, il se serait écrié : "Pape Clément, Roi Philippe, avant un an je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races".
            Certains chroniqueurs précisent même : "Toi Clément à 40 jours, et toi Philippe dans l'année".
             Cette invocation a-t-elle été vraiment prononcée, personne ne peut plus en attester. Mais c'est en tout cas le point de départ d'une fantastique légende qui va passionner toutes les générations qui suivront et parmi eux: historiens, écrivains, peintres, cinéastes, pendant des siècles jusqu'à aujourd'hui encore à la télévision ou dans les jeux vidéo.

            La première "victime" désignée par Molay dans les flammes est le Pape, il décède 33 jours seulement après la sentence de mort ! Troublant ...

            Pape Clément V

            Château de Villandraut ( France, Gironde), possession de la famille de Goth,  forteresse construite entre 1306 et 1312 à l'époque du pontificat du pape Clément V qui était né dans l'ancien château familial, en 1260.

            Clément V (v. 1260-1314), pape de 1305 à 1314, né Bertrand de Got, en France, il étudia le droit canon à Orléans et à Bologne. Après avoir été nommé évêque de Comminges (1295-1299), puis archevêque de Bordeaux (1299-1305), il fut élu pape grâce aux manœuvres politiques du roi de France Philippe IV le Bel. Il est connu pour avoir été le premier "pape d'Avignon".
            blason de la famille de Got ou Goth

            Carte Premier Jour en l'honneur de Clément V (armoiries épiscopales dans le cachet) pour son passage à l’évêché de Saint-Bertrand-de-Comminges .  En 1304,  il lance la construction de l'actuelle église gothique et en 1309 en tant que pape, il y transporte lui-même les reliques de saint Bertrand. Il favorise ainsi le culte du saint, faisant de son tombeau le centre d'un grand pèlerinage en Europe.
            timbre de 2009 montrant le nouveau Palais des Papes d'Avignon, qui a été construit quelques décennies après la mort de Clément V. Mais c'est lui qui avait décidé d'installer la papauté à Avignon, dans un couvent, afin d'éviter Rome qu'il craignait à cause des intrigues et violences entre Guelfes et Gibelins. Avignon, avait l'avantage d'être rattachée en 1348 au Comtat Venaissin (Carpentras, Vaison-la-Romaine, Cavaillon, etc...)  qui appartenant déjà  à l’Église,
            Après avoir siégé un moment à Poitiers, en 1309, Clément prit la décision de s'installer en Avignon afin d'échapper aux troubles politiques qui agitaient Rome. Cette situation eut pour conséquence de placer Clément V sous la coupe de Philippe IV. Les nominations aux postes ecclésiastiques qui suivirent, surtout celles des cardinaux, furent ainsi particulièrement favorables aux Français. De plus, en 1312, Philippe IV, qui avait besoin d'argent pour mener la guerre en Flandres, força Clément V à dissoudre l'ordre des Templiers, dont il convoitait les biens, lors du concile de Vienne (1311-1312). En revanche, Clément s'opposa à la tentative de Philippe le Bel de déclarer Boniface VIII hérétique de manière posthume pour le seul motif qu'il lui avait résisté avec force.
            Le Pape Clément et le Roi Philippe IV devant les Templiers -  
            enluminure du Maître de Boucicault - XVe siècle - BNF Paris
            armoiries pontificales de Clément V
            Feuillet philatélique émis en 2012 par la Bulgarie pour commémorer le 700e anniversaire
            de la bulle papale « Vox in excelso » actant la dissolution de l'Ordre du Temple.

            Par ailleurs, Clément V fonda l'université de Pérouse en 1307 et institua des chaires de langues orientales à Paris et à Oxford. Il promulgua en 1311 les Constitutiones Clementinae, un ensemble de décrétales qui marquèrent le développement du droit canon.
            le Demi-gros, monnaie du pape Clément V : 1305-1314
            gravure sur la page de garde d'un livre ancien
             Malade depuis plusieurs années, il désire se rendre dans sa Guyenne natale. Ses médecins décident alors d'avoir recours à l'ultime remède capable de le sauver, connu, à l'époque, pour son efficacité : un plat d'émeraudes pilées, destiné à le guérir. Malheureusement, Clément V s'intoxique avec son "remède".

            Le pape Clément V meurt le 20 avril 1314 à Roquemaure (Gard) , dans la demeure du chevalier Guillaume de Ricavi qui l’avait hébergé, soit un mois après l'exécution de Jacques de Molay, le grand maître de l'Ordre du Temple. Son tombeau se trouve dans l'église collégiale à Uzeste , près de Bordeaux (Gironde).



            Nous reviendrons certainement sur d'autres personnages dans le courant de l'année. 


                       Herald Dick
             

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