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Les blasons de la mythologie et de l'histoire antique #09 : les Amazones et les Preuses, 2ème partie

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📚 Suite de la série consacrée aux personnages de la mythologie : grecque, romaine, moyen-orientale, asiatique, etc... ainsi qu'aux acteurs ou héros de l'Histoire antique et du haut Moyen-Âge (période antérieure à l'an 1000) auxquels ont été attribué des armoiries dans les manuscrits ou armoriaux médiévaux et renaissance. Revoir l'épisode précédent  → ICI

Le Blason des Armoiries par Hiérosme / Jérôme de Bara - page 125 (fragment)  -  édition : Rolet  Boutonné, 1628 - Google Books (books.google.fr/)

ANTIOPE ou CYNOPE  :
- blason selon Jérôme de Bara : "De sable à trois têtes de femmes ornées et couronnées à l'antique d'or , à la bordure du même".

il faut tout d'abord préciser qu'il existe au moins deux personnages de la mythologie grecque qui portent le nom d'Antiope. La première est la fille de Nyctée, roi de Thèbes.Aimée pendant son sommeil par Zeus ayant pris l’apparence d’un satyre, elle s’enfuit enceinte à Sycione, où elle épouse le roi Épopée. Atteint par cette disparition, Nyctée se suicide après avoir demandé à son frère Lycos de le venger et de punir Antiope. Celui-ci envahit Sycione avec l’armée thébaine, met à mort Épopée et fait prisonnière Antiope. Sur la route de Thèbes, elle donne naissance à des jumeaux, Amphion et Zéthos. Lycos les abandonne sur le mont Cithéron et donne Antiope comme esclave à sa femme, Dircé. Enfermée pendant de longues années, Antiope réussit à s’échapper et trouve refuge sur le mont Cithéron, auprès d’un berger, le père nourricier de ses enfants. L’ayant reconnue, ces derniers vengent leur mère en tuant Dircé et Lycos.
texte : "Orithie fut fille de Mapesie & ensemble avec Anthiope qui fut sa soeur selon lopinon davains furent roynes des 
Amazones..." - Orythie et Antiope, reines des Amazones : miniature et lettrine extraites de " De Claris Mulieribus" de
 Boccace - manuscrit Fr. 599 - folio 18v. - BNF - Paris _
 cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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La seconde Antiope est une Amazone. Elle est la fille d'Arès et la sœur de Mélanippe, d'Hippolyte et probablement d'Orithye, reines des Amazones.  Antiope fut l'épouse de Thésée et ainsi la seule Amazone connue pour s'être mariée. De leur union naquit un fils nommé Hippolyte, du même nom que la sœur d'Antiope. Il existe plusieurs versions expliquant sa relation avec Thésée.
blason de Sinope ( de gueules à trois têtes de femmes
 couronnées d'or),  une des des Neuf Preuses,
 détail de la fresque du château de Manta - Piémont, Italie
Selon une des versions, Thésée, roi d'Athènes et compagnon d'Hercule lors de la bataille de Thémiscyre, durant le neuvième de ses douze travaux, enleva Antiope et la ramena chez lui. Selon Philochore, Hercule donna Antiope à Thésée comme part du butin.
   Selon Pausanias le Périégète, Antiope tomba amoureuse de Thésée et quitta volontairement les Amazones.  Les Amazones attaquèrent Athènes afin de sauver Antiope et de récupérer la ceinture d'Hippolyte. Elles connurent la défaite lors d'une bataille près du mont d'Arès. Durant cette bataille, connue sous le nom de bataille d'Attique, Antiope est tuée accidentellement par une Amazone nommée Molpadia, qui à son tour est tuée par Thésée. Les tombes d'Antiope et de Molpadia sont à Athènes.

 ⬗ Certains auteurs, comme Bara ici, associent Antiope avec "Cynope" (ou Sinope, Sinopé, Synoppe), comme s'il s'agissait de la même personne. Mais ce sont en réalité de deux héroïnes distinctes de la mythologie grecque, et de plus, la seconde n'est pas une Amazone.  Sinopé est une nymphe, fille du dieu fleuve Asopos et de Métope. Elle a notamment laissé son nom à la ville de Sinope (en Turquie) qui elle-même est à l'origine du terme "sinople", qui caractérise l'émail vert en héraldique.
 Rétive à l'amour, Sinopé est cependant enlevée par Zeus, qui la transporte sur la côte assyrienne. Pour lui être agréable, le dieu lui promet d'exaucer un de ses vœux, n'importe lequel. Or la nymphe demande de rester vierge, se jouant ainsi de Zeus. Par la suite, elle éconduira de même Apollon et le dieu fleuve Halys.
  Il s'avère néanmoins que le nom de Sinope ou Sinopé est contenu dans la liste des "Neuf Preuses" comme citée par Thomas de Saluces (1356-1416), dans roman du "Chevalier Errant". Et en temps que tel, elle a reçu ses propres armoiries, qui se sont répandues dans les armoriaux médiévaux et dans les représentations artistiques contemporaines.
Sinope, détail de la fresque des Neuf Preuses de la salle baronniale
 du château de Manta, près de Saluces (Saluzzo en italien)
province de Cuneo, Piémont, en Italie ( voir description → ICI)
Synoppe (Sinope), une des Neuf Preuses - fragment
d'une enluminure ornant le folio 125v. du manuscrit
de Thomas de Saluces : "Le Chevalier errant" (1394)
 cote :  Français 12559 - BNF Paris
 Sinope, version germanique -  une des Neuf Preuses
extrait du manuscrit "Sammelband mehrerer wappenbücher" (Augsbourg -
 Bavière - vers 1530) -  BSB Cod. Icon 391 - Bayerische St.Bibl. Munich


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 Regina (reine) Penthesilea , version germanique -  une des Neuf Preuses
extrait du manuscrit "Sammelband mehrerer wappenbücher"(Augsbourg -
 Bavière - vers 1530) -  BSB Cod. Icon 391 - Bayerische St.Bibl. Munich


 • PENTHÉSILÉE :
- blason selon Jérôme de Bara ( voir tout au début de cette page) : "D'azur, et par quelques-uns, de sinople, à une bande de sable, chargée de trois têtes de femmes ornées et couronnées à l'antique d'or, bordée de même, accompagnée de six grillets d'argent".
- autre blason : "de gueules à l'écusson d'azur semé de grillets d'or, accompagné de neuf têtes de femmes de carnation aux cheveux blonds, en orle".

⬧le terme héraldique de "grillet" , qui est un vieux mot français se rapporte aux petites sonnettes ou grelots, ordinairement mis autour du cou des chiens ou aux pattes des oiseaux de proie employés pour la chasse.
texte : "Panthasilée vierge fut royne des Amazones et succeda a Orithie et Anthiope roynes dicelluy pays des Amazones...."
on remarquera la fameuse position de chevaucher "en amazone" , les deux jambes du même côté, sans doute plus aisée pour tirer à l'arc ! 
Penthésilée, reine des Amazones : miniature et lettrine extraites de " De Claris Mulieribus" de Boccace - manuscrit Fr. 599 - folio 27v. - BNF - Paris


• Elle est la fille d'Arès et d'Otréré. Selon Quintus de Smyrne, elle est la sœur d'Hippolyte, ce qui pose un problème de chronologie, attendu qu'Hippolyte, selon la tradition, a combattu Héraclès ou Thésée : elle est donc plus âgée d'une ou deux générations.

Penthésilée, Am (Amazone) - médaillon
 issu du livre iconographique :
 "Promptuarii Iconum Insigniorum...."
  de Guillaume Rouillé publié à Lyon en 1553.
Penthesillée, une des Neuf Preuses - fragment
d'une enluminure ornant le folio 125v. du manuscrit
de Thomas de Saluces : "Le Chevalier errant" (1394)
 cote :  Français 12559 - BNF Paris
Les traditions ne s'accordent pas sur le motif pour lequel elle vient, après la mort d'Hector, aider les Troyens. Selon certains auteurs grecs, elle est poussée par son amour du combat. Selon Diodore de Sicile et Apollodore, elle vient se faire purifier par Priam, après le meurtre accidentel d'Hippolyte au cours d'une partie de chasse. Cette dernière version peut surprendre, puisque le roi troyen avait combattu contre les Amazones aux côtés des Phrygiens (Iliade, III, 188-189).

Penthésilée arrive à Troie avec douze autres Amazones. Elle se distingue par ses nombreux exploits devant la ville assiégée puis succombe devant Achille. Celui-ci tombe amoureux d'elle en la voyant mourir. Thersite se moqua alors de cette passion, assimilée à de la faiblesse, mais Achille tua ce dernier d'un magistral coup de poing.. Diomède, parent de Thersite, jeta alors le corps de l'Amazone dans le Scamandre, par vengeance. Selon d'autres versions, Achille enterra son corps sur les rives du Scamandre. Quintus de Smyrne nous apprend que les Troyens, en son honneur et celui de son dieu protecteur Arès, sont allés chercher sa dépouille auprès des Grecs et lui accordent une crémation plein d'égard à son rang.
  La mythologie attribue enfin au moins un fils à Penthésilée, qu'elle aurait eu plus tôt avec Achille, nommé Caÿstros, et un petit-fils : Éphésos.

Penthésilée est aussi régulièrement citée comme une des plus importantes héroïnes guerrières dans la liste des Preuses, qu'elles soient neuf ou plus.

Penthésilée, avec cette fois des armes différentes  "de sable au cygne d'argent, becqué et membré
de gueules", que l'on a déjà vues précédemment pour identifier Otréré ou Orythie (voir → ICI)
encore ici, la cavalière richement habillée, comme une reine du début du XVe siècle, monte "en amazone"
 Petit armorial équestre de la Toison d'or - manuscrit MSS/Clairambault 1312 (v1460/1470)
 folio 248 - département des manuscrits - BNF Paris



📗 sources textuelles :
- encycl. Encarta Microsoft Corporation
- mythologica.fr
- fr.wikipedia.org


 A bientôt pour la suite des Amazones :



            heraldos  dicos







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Top 15 des plus grandes villes des États-Unis d'Amérique avec leurs blasons

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Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

  Nous avons laissé l'Amérique du Sud, pour nous rendre en Amérique du Nord et coller encore avec l'actualité, suite aux dernières élections présidentielles, je veux parler des: États-Unis d'Amérique.




Voici donc les 15 plus grandes villes, en terme de population (chiffres : 2015 [estimations]).

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1 - NEW YORK / New York City

- ancien nom de fondation hollandaise : Nieuw-Amsterdam (Nouvelle-Amsterdam)
ville de l'état de New York (State of New York) -  8 550 405 habitants









2 - LOS ANGELES

- ancien nom de fondation espagnole : El Pueblo de Nuestra Señora la Reina de los Ángeles
ville de l'état de Californie (California)  -  3 971 880 habitants




 cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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3 - CHICAGO

ville de l'état de l'Illinois  -  2 720 550 habitants








4 - HOUSTON

ville de l'état du Texas  -  2 296 220 habitants





5 - PHILADELPHIE / Philadelphia

ville de l'état de Pennsylvanie (Pennsylvania) -  1 567 440 habitants







6 - PHOENIX

capitale de l'état d'Arizona  -  1 563 025 habitants






7 - SAN ANTONIO

- anciens noms de fondation espagnole : Misión San Antonio de Valero ou Misión de El Álamo et El Presidio de San Antonio de Béjar
ville de l'état du Texas  -  1 469 845 habitants









8 - SAN DIEGO

- anciens noms de fondation espagnole : Misión de San Diego de Alcalá et El Presidio Reál de San Diego
ville de l'état de Californie (California)  - 1 394 928 habitants






9 - DALLAS

ville de l'état du Texas  -  1 300 090 habitants






10 - SAN JOSE

- ancien nom de fondation espagnole : El Pueblo de San José de Guadalupe
ville de l'état de Californie (California)  -  1 026 910 habitants






11 - AUSTIN

capitale de l'état du Texas  -  931 830 habitants







12 - JACKSONVILLE

- anciens noms coloniaux, successivement : français, espagnol, britannique : Fort Caroline, San Mateo, Cow Ford
ville de l'état de Floride (Florida)  -  868 030 habitants








13 - SAN FRANCISO

- anciens noms de fondation espagnole : Misión de San Francisco de Asís et El Presidio Reál de San Francisco
ville de l'état de Californie (California)  -  864 820 habitants








14 - INDIANAPOLIS

capitale de l'état de l'Indiana  -  853 170 habitants








15 - COLUMBUS

capitale de l'état de l'Ohio  -  850 110 habitants







empreinte d'un sceau de la ville de New York datant de 1764
on peut déchiffrer tous les éléments encore présents sur le
 "city seal" moderne, exceptée la dénomination en latin :
"SIGILLUM CIVITAT(is). NOV(um). EBORAC(um)."
(le Sceau de la Ville de New York)
 • Armoiries ou logos ? Héraldique ou art graphique ? ce sont les premières questions que l'on peut se poser pour qualifier les emblèmes territoriaux et institutionnels des États-Unis d'Amérique. Je parle des grands sceaux (seals), circulaires qui font la spécificité du pays. Si le blason, c'est à dire le langage qui permet de décrire simplement en quelques mots les armes, indépendamment des styles de dessin et des nuances de couleurs, est primordial, alors, pour les puristes, les sceaux américains ne sont pas, dans l'absolu, tous, du domaine de la science héraldique.
  Et c'est pour cette raison que j'ai mis en tandem, quand le cas se présentait : quelques rares armoiries, et le sceau de ville (city seal), bien davantage utilisé par les municipalités américaines, et très fréquemment représenté en monochromie.
 D'ailleurs, cette forme monochrome nous rappelle la véritable origine des sceaux, qu'ils soient personnels ou communautaires : une empreinte de cire appliquée sur un acte, un document officiel (cf New-York, ci-contre) pour authentifier sa provenance, et qui existe depuis la haute Antiquité, mais qui s'est largement développée au Moyen-âge.
   Toutefois, quelques-unes de ces marques circulaires ou ovales, et bien évidemment celles qui identifièrent les premiers territoires colonisés en Amérique du Nord ou les plus anciennes fondations, militaires, religieuses, agricoles, qui deviendront les futures villes, les futures institutions du pays, découlent de l'héritage et des connaissances apportés par les premiers colons européens qui se sont établis sur le sol américain, et plus particulièrement dans les colonies anglaises. Quelquefois ce sont les propres blasons de ces colonisateurs, à titre personnel, ou dédiés à leurs dirigeants : princes, rois et commandants, qui ont essaimé et sont devenus des emblèmes de cités ou de territoires entiers, après la Révolution américaine et l'Indépendance (par exemple : Washington DC, Maryland, AlabamaPittsburgh).
ancien sceau de la ville de Norfolk - Virginie (1913)
• Parmi les symboles les plus communs hérités de l'histoire de cette colonisation des terres du nord : nous avons les bateaux à voile (villes n°3, 5, 8, 13 et 15); les ailes de moulin hollandais (ville n°1); les charrues et les gerbes de céréales ( villes n° 3, 4, 5, 10 et 13); les bâtiments des missions catholiques (villes n°7 et 8) .
   Les hommes sont souvent représentés: des marins (villes n° 1 et 13) , des pionniers (n° 13) , des amérindiens (n°1 et 3), un militaire qui est devenu président des États-Unis : Andrew Jackson (ville n°12). Les deux seules femmes de cette sélection (ville n° 5) sont des images allégoriques de la Paix et de l'Abondance.

• Héraldique ou art graphique du logo ? il y a une troisième voie qui mettra peut-être tout le monde d'accord : la sigillographie (l'étude des sceaux). Mais une évolution moderne de la sigillographie, réactualisée avec les outils d’aujourd’hui : les supports numériques,  la transmission dématérialisée des documents ayant remplacé le parchemin et le papier, et l'art graphique et le dessin assisté par ordinateur ont succédé au crayon, au pinceau et aux poinçons du graveur.

Parmi les plus anciennes armoiries de villes américaines : voici celles de Philadelphie (établies en 1789)
ici représentées sous forme d'un tableau. Peinture réalisée vers 1821 par un artiste nommé Thomas Sully.
(Le sceau a été créé bien plus tard en 1874, reprenant l'image des armoiries (voir plus haut)) 
  propriété de l'Independence National Historical Park,  à Philadelphie - Pennsylvanie

• Une remarque particulière concerne l'emblème de la ville de Phoenix  (n°6) : ici nous avons bien un vrai logo dont la forme, la ou les couleurs, l'utilisation, sont réglementées par une charte graphique et des droits de reproduction ( voir → ICI) . Dans un cas général,  toutes les créations graphiques sans exception sont sous la protection des lois sur la propriété intellectuelle et soumis à des droits d'utilisation ou de reproduction accordés par leurs auteurs et/ou leurs propriétaires.
 Pour la ville n°12, c'est encore un autre cas d'étude : nous avons un logo en couleurs à gauche inspiré par le sceau monochrome, à droite ! 


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🗽Si vous désirez encore en savoir plus sur le pays : les États-Unis (U.S.A) et ses emblèmes, c'est →ICI

A bientôt , pour un nouveau pays ...


Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI




          Herald Dick
 








Armorial des provinces françaises sous le règne de Louis-Philippe Ier (1831-1848)

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📚  Au milieu du XIXe siècle, plus exactement durant le règne de Louis-Philippe Ier, le premier roi des Français (et non plus roi de France, après la révolution des trois Glorieuses en juillet 1830, qui avait fait vaciller une nouvelle fois la monarchie), est sorti un ouvrage important pour l'Héraldique civique française. Il s'agit de " l'Armorial National de France, avec notices et descriptions historiques, recueil complet des armes des villes et provinces du territoire français", réunies pour la première fois, dessiné et gravé par Henri Traversier, avec des notices descriptives et historiques par Léon Vaïsse. Il y eut plusieurs éditions dans les années '1841/1847.

🔍 Cet ouvrage intéressant se divise en quatre séries : la première se compose des armes des chefs-lieux de département; la seconde comprend, avec les variantes et les supports de ces armes, les blasons des cinquante villes les plus importantes parmi celles qui ne sont pas chefs-lieux. Les deux dernières séries sont consacrées aux armes des anciennes provinces et à celles des villes de second ordre. On y trouve également, intercalées entre les chapitres,  des armoiries de provinces de Belgique et quelques armoiries de villes attribuées sous le Premier Empire. Un traité et une histoire du blason, et des diverses armoiries historiques de la France complètent ce travail à la fin.
  J'ai déjà eu l'occasion de vous donner à voir quelques-unes de ces armoiries, parfois insolites, avec ma série de 6 sujets : "Les départements français et les blasons des préfectures à la fin du XIXe siècle" (voir le premier volet → )


Frontispice de l'Armorial National de France, édition 1842, avec tout au sommet de l'arc en ogive :
les armoiries de la France du moment : "d'azur à la charte de 1830 d'or" (voir détail ci-dessous)
 cette charte étant la constitution établie sous la Monarchie de Juillet 1830.
Page titre de l'Armorial National de France, édition 1842,
avec au centre :  les armoiries de la ville de Paris

📍 Et voici donc les armoiries des Provinces françaises, telles qu'on peut les admirer dans ce  magnifique livre, avec ce style artistique très pompeux, chargé, on pourrait dire : "kitsch", qui correspond bien à l'époque :

Armoiries de la Flandre,  avec anciens blasons féodaux du Comté de Flandre, à droite et à gauche.

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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Armoiries de l'Artois
Armoiries de la Picardie
Armoiries de la Normandie
Armoiries de l'Île-de-France
Armoiries de la Champagne
Armoiries de la Lorraine
Armoiries de l'Alsace, avec à gauche : "d'azur à l'aigle bicéphale de sable" qui sont les armoiries attribuées à l'Alsace par
 Charles-René d'Hozier, dans le précédent "Armorial Général de France", établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries de la Bretagne
Armoiries du Maine et de l'Anjou, d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier dans l'Armorial Général
 de France, établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries de la Touraine et de l’Orléanais, d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier dans l'Armorial
 Général de France, établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries du Berry et du Nivernais
Armoiries de la Bourgogne
Armoiries de la Franche-Comté, d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier dans l'Armorial Général
 de France, établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries du Poitou, d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier dans l'Armorial Général de France,
établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries du Limousin, d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier dans l'Armorial Général de France,
établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries de la Marche et du Bourbonnais
Armoiries de l'Aunis, de la Saintonge et de l'Angoumois, les dernières d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier
 dans l'Armorial Général de France, établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries de l'Auvergne
Armoiries du Lyonnais et du Dauphiné
Armoiries de la Guyenne et de la Gascogne
Armoiries du Béarn
Armoiries du Languedoc
Armoiries du Comté du Foix et  du Roussillon, les dernières d'après celles attribuées par Charles-René d'Hozier dans
l'Armorial Général de France, établi en application de l'édit royal de 1696.
Armoiries de la Provence


📎Les provinces de la Corse et du Comtat Venaissin (et celui d'Avignon), bien que décrites brièvement dans le livre par Léon Vaisse, n'ont pas eu l'honneur d'avoir des armoiries représentées en 1842, ce qui peut nous paraitre assez étrange. Pour la première, la raison est que, selon les auteurs : les véritables armoiries de la Corse ne sont pas bien identifiées et fixées. Pour la seconde, ils prétendent que l'ancien territoire de l'Église catholique ne possède pas d'armoiries propres (voir textes extrait de l'ouvrage, ci-dessous). Celles que nous connaissons aujourd'hui sont donc une invention récente, basée sur celles des États de l'Église (le Vatican), sans la tiare papale.



 

🔎 Pour finir, ne demandez où sont passées les armoiries de la Savoie et du Comté de Nice : ces provinces n'étaient pas encore françaises à cette date ! Elles faisaient encore partie de l'ancien  Royaume de Piémont-Sardaigne, jusqu'en 1860... année de rattachement à la France, et suite à l'unification de l'Italie.


Vous pouvez feuilleter l’intégralité de l'Armorial National de France en cliquant sur →  🔖



               Herald Dick  

Philatélie et héraldique - nouveauté 2017 : les 9 länders d'Autriche sur timbres, avec de vrais morceaux d'armoiries !

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📯  Il y a quelques semaines, j'avais mis en avant une initiative intéressante de la poste finlandaise en 2016, sur le sujet de l'héraldique civique nationale (cliquer→ ICI). Eh bien, ce début d'année 2017 commence très bien, avec une autre démarche, à la fois artistique, héraldique et ludique, en Autriche, cette fois. Personnellement elle m'a séduit, et c'est pour cette raison que j'en fais un sujet spécifique. L'Autriche nous a habitué, depuis très longtemps et régulièrement, à orner ses timbres-poste d'armoiries, souvent accompagnant un monument, une vue touristique, ou bien pour illustrer un évènement quelconque, et plus rarement en sujet principal. Mais jusqu'à présent ces productions ne présentaient aucune fantaisie particulière. Du très classique, donc, et sans renier la grande qualité des productions philatéliques de cette agence postale nationale.

  Mais voici que cette année 2017, la Poste autrichienne est sortie des sentiers battus et a choisi d'illustrer l'héraldique nationale au travers de ses 9 Länder (ou länders, les deux formes de pluriel sont acceptées dans la langue française), c'est à dire les 9 états fédéraux formant la République d'Autriche, sous une forme très originale. L'origine de certains de ces blasons remonte au XIIe siècle: c'est donc une sacrée opération de rajeunissement qu'ils prennent d'un seul coup !
   C'est une artiste designer graphiste du nom d'Anita Kern, qui travaille beaucoup pour la Poste de son pays, qui signe ces images, inhabituelles pour notre œil, mais qui cependant nous sont familières. Le principe est simple et très malin : basé sur des "zooms" prélevés sur chacun des blasons provinciaux, mettant en valeur un détail précis du dessin héraldique. Des morceaux d'armoiries, comme je l'ai annoncé dans le titre de ce sujet, en parodiant le slogan d'une pub célèbre pour cette marque de yaourts : avec "de vrais morceaux de fruits dedans".
  L'idée n'est néanmoins pas complètement révolutionnaire : il y avait déjà eu un travail similaire réalisé par une autre graphiste nommée Tessa Gerster pour la Poste suisse en 2015, mais à partir des armoiries de trois cantons seulement, sur les 26 existants (voir → ICI). Ici, le concept est plus abouti, car il touche la totalité des états composant la fédération. Par contre, le choix du nombre de 15 timbres pour présenter 9 Länder est étonnant. Une décision qui semble arbitraire, voire injuste, pour trois d'entre eux qui n'ont droit qu'à un seul timbre dans la série, alors que les autres en ont deux !  Le format carré donne une force à la dimension esthétique indéniable de l'ensemble. Les échelles du zoomage sont différentes, sur la même armoirie parfois, et d'une armoirie à une autre. Les timbres sont conditionnés et vendus en carnets, en rouleaux, en paquets sous blister (voir ci-contre), contenant un nombre variable du même timbre, et par conséquent pour un prix total de vente lui aussi, très variable ! ( voir lien vers le site de la Poste tout en bas de cette page)
  Voilà pour la présentation du "produit", succincte, et maintenant  : place à la  présentation spécifiquement héraldique.

Land de Burgenland

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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Land de Carinthie (Kärnten)




Land de Basse-Autriche
 (Niederösterreich)








Land de Haute-Autriche 
(Oberösterreich)














Land de Salzbourg (Salzburg)






Land de Styrie (Steiermark)





Land du Tyrol (Tirol)





Land du Vorarlberg





Land de Vienne (Bundesland Wien)




💶 Petite précision sur les différents nombres affichés sur chaque timbre : il s'agit bien évidemment de la valeur faciale d'affranchissement, exprimée en centimes d'Euros. Un système de numération inhabituel et différent des autres pays de la zone Euro, dont l'Autriche fait partie. En effet la majorité utilisent des unités avec deux décimales après la virgule, exemple : 2,50 € au lieu de 250 cents.



carte des États fédéraux (Länder) d'Autriche


📌  Vous pouvez visiter la boutique du site de la Poste autrichienne (langues DE / EN) et commander ces timbres en cliquant  sur → 📦

📓Crédits :
origine armoiries : de.wikipedia.org/wiki  (zooms : carrés délimités par HD) 
timbres ( © Österreichische Post ) :  austria-forum.org/
image carnet :  wopa-stamps.com/
carte :  www.populationdata.net/



             Herold Dieck

Visite des armoriaux des Ordres de Chevalerie du Danemark : l'Ordre de l'Élephant - #01

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armoiries du Royaume de Danemark
👑 La Cour royale du Danemark a numérisé et mis en ligne depuis le 16 février 2017, sur son site internet plusieurs volumes des superbes armoriaux des ordres de chevalerie danois sous le titre : De Kongelige Ridderordeners Våbenbøger.
page titre du premier registre de l'Ordre de l’Éléphant :
fin XVIIe - fin XVIIIe siècles - Copenhague (Danemark)

📍 Pour l'Ordre de l'Éléphant : 3 des 4 livres sont disponibles, et pour l'Ordre de Dannebrog : 10 sur 11. Les tous derniers livres, qui sont en cours d'utilisation, ne sont pas encore accessibles.  Je vous donnerai le lien à la fin du sujet, pour les feuilleter tranquillement, grâce à un système de flip-books très confortable et amusant.  Les armoiries des chevaliers y sont représentées page après page, classées dans l'ordre chronologique: c'est normal, puisque les registres sont alimentés au fil de l'eau, par les nouveaux titulaires, et ce depuis la fin du XVIIe siècle !

timbres danois de 2015 commémorant les deux grands ordres danois  :  rubans et  médailles
dessin représentant un fragment de la chaîne et le pendentif du collier de l'Ordre de l'Éléphant, qu'on peut voir dans le manteau des armoiries du Danemark, plu haut, en compagnie du collier de l'Ordre de Dannebrog où pend une Croix latine.
collier de l’Ordre de l’Éléphant
🐘 L’Ordre de l’Éléphant (en danois : Elefantordenen) est l’ordre de chevalerie danois le plus ancien et le plus important. Il est l'équivalent de l'Ordre de la Toison d'Or (Bourgogne ⇉ Espagne), de l'Ordre du Saint-Esprit (France, ancien régime) ou de l'Ordre de la Jarretière (Angleterre ⇉ Royaume-Uni).  Il fut fondé par le roi du Danemark Christian I en 1462, et approuvé par le pape.  L’ordre était toujours actif à l’époque de Christian II (1513-23), mais s’éteint peu après ; cette institution d'inspiration catholique ne pouvait pas être maintenue juste avant la Réforme luthérienne (1536).
🐘 Le roi Christian V rétablit l’ordre avec de nouveaux statuts en 1693, fixant le nombre maximum de chevaliers à 30, en dehors du roi et des princes danois. Ces statuts furent amendés en 1958 par une ordonnance royale de Frédéric IX, de sorte que toutes les femmes aient accès à l’ordre de la même manière que les hommes.
🐘 Les pendentifs primitifs n'existent plus mais on sait qu'ils étaient composés d'une Vierge à l'Enfant. L'éléphant, considéré comme l'attribut de la chasteté, de la pudeur et de la dévotion, remplaça finalement cette iconographie mariale. Une théorie veut que cette distinction de l’Éléphant remonte à Knut IV, roi du Danemark de 1080 à 1086, et à la 1ère Croisade, pour perpétuer le souvenir de la bravoure d'un croisé danois qui, dans une bataille contre "les Sarrasins", avait tué un éléphant utilisé comme animal de guerre.
 🐘 L’ordre possède une classe unique : chevalier de l’Ordre de l’Éléphant. Il est essentiellement réservé aux chefs d’états et aux princes danois et étrangers ; en dehors de la famille royale, seuls un ou deux danois en font partie (par exemple : le professeur Niels Bohr, physicien nucléaire, en 1947, ou Arnold Mærsk Mc-Kinney Møller, l'armateur et homme d'affaires danois [le groupe MÆRSK, c'est lui]  en 2000). Le maître de l'Ordre est toujours le souverain du Danemark en titre : actuellement la reine Marguerite II (Margrethe 2.).

🐘 Voici donc le premier volet consacré à l'armorial des chevaliers de l’Ordre de l’Éléphant, parmi ceux qui sont le plus mondialement célèbres, lesquels ont reçu cette distinction entre les années 1980 et 1996. C'est un choix personnel qui s'attache à montrer les plus belles armoiries, et les plus surprenantes, entre autres celles de chefs d'états qui ne sont pas des monarchies au sens strict du terme.  Ces pages proviennent de l'armorial royal : Elefantordenens Våbenbog tome III, 1878-1996.

Juan Carlos Ier, roi d'Espagne de 1975 à 2014 -  fait chevalier le 17 mars 1980
  armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 244
cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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Sophie (Sofia), reine d'Espagne de 1975 à 2014,  née : princesse de Grèce et de Danemark,
épouse de Juan Carlos Ier - faite chevalier le 17 mars 1980  
armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 245

Nagako, impératrice Kōjun (1903-2000), impératrice consort de 1926 à 1989 puis impératrice douairière
du Japon, épouse du défunt empereur Hirohito (1901-1989) et mère de l'actuel empereur Akihito
 faite chevalier le 21 avril 1981 - armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 248 

François Mitterrand (1916-1996), alors président de la République française de 1981 à 1995
fait chevalier le 28 avril 1982 -  armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 249

Fahd ben Abdelaziz Al Saoud (1921-2005), roi d'Arabie Saoudite de 1982 à 2005  - fait chevalier
1e 18 mars 1984 -  armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 251

Hosni Moubarak, alors président de la République arabe d'Égypte , de 1981 à 2011 - fait chevalier
le 19 février 1986 - armoiries peintes par Aage Wulff - Elef. Våbenbog tome III, page 255

Hassan II (1929-1999), roi du Maroc de1961 à 1999 - fait chevalier le 15 février 1988
 armoiries peintes par Aage Wulff -  - Elef. Våbenbog tome III, page 257
Birendra Bir Bikram Shah Dev (1945-2001), roi du Népal de 1972 à 2001 - fait chevalier
le 17 octobre 1989 -  armoiries peintes par Aage Wulff - Elef. Våbenbog tome III, page 259


Haakon, prince héritier du royaume de Norvège - fait chevalier le 20 juillet 1991 -
armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 260
Lech Walesa, leader du mouvement Solidarność de 1980 à 1990, puis président de la république
de Pologne de 1990 à 1995 -  fait chevalier le 5 juillet 1993-
 armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 263
Oscar Luigi Scalfaro (1918-2012), alors président de la République italienne de 1992 à 1999
fait chevalier le 19 octobre 1993 -   armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 264

Paola, alors reine des Belges de 1993 à 2013, épouse du roi Albert II qui régna de 1993 à 2013
mère de l'actuel roi Philippe de Belgique - faite chevalier le 16 mai 1995
  armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 267

Nelson Mandela (1918-2013), alors président de la République d'Afrique du Sud de 1994 à 1999
fait chevalier le 18 février 1996 -   armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 271

Algirdas Brazauskas (1932-2010), alors président de la République de Lituanie de 1992 à 1998
fait chevalier le 9 octobre 1996 -   armoiries peintes par Ronny Andersen - Elef. Våbenbog tome III, page 272



🐘 A bientôt pour la suite de la découverte de nouvelles belles armoiries ....




👑 Vous pouvez donc feuilleter tous les armoriaux numérisés actuellement mis à disposition par la Cour royale du Danemark sur le site officiel → ICI

○ Je tiens à remercier chaleureusement M. Ronny Andersen, peintre et héraldiste de la Cour du Danemark qui m'a gentiment autorisé à publier des extraits de ces merveilleux armoriaux, et qui, dans ce volet, sont pour la plupart de sa main.
Vous pouvez admirer par ailleurs son travail sur son site personnel :
- www.arsheraldica.dk/  ( langues : DAN / DE / ENG)

Crédits autres images :
passer la souris sur les images pour lire l'info-bulle.



                   Herald Dick





Les blasons des métiers et corporations #10 - la Communauté des Jardiniers - 1ère partie

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blason de la corporations des jardiniers de Paris :
trois lis de jardin et un soleil en chef
carte n°1306Q de la  maison Barre & Dayez
(d'après dessin de Charles-René d'Hozier) 
🌷Je promène à mon nouveau mon "panier d'Hozier" dans cet extraordinaire réservoir que sont ces 35 registres d'armoiries, constitués à la fin du XVIIe siècle. Je vous invite à consulter les précédents volets → ICI afin de comprendre pourquoi on a attribué des blasons à des communautés d'hommes et de femmes en fonction de leur métier et pourquoi on les a répertoriés aussi précisément.

🍆Pour compléter l'inventaire des métiers et corporations constituées et recensés dans l'Armorial Général de France tenu par Charles d'Hozier, juge d'armes et généalogiste du roi Louis XIV, voici donc quelques corporations de jardiniers venant des quatre coins de la France, parmi les armoiries figuratives, car d'autres existent, mais avec des figures abstraites ou attribuées de manière aléatoire, donc sans intérêt pour cette thématique.

Communauté des maîtres jardiniers d'Abbeville (Picardie)  : asperges, poireau et raisin, au naturel
Communauté des maîtres jardiniers d'Autun (Bourgogne): le rateau !
Communauté des maîtres jardiniers de Brest (Bretagne): un oranger dans son bac de bois, accompagné d'un couteau
et d'une serpette
Communauté des maîtres jardiniers de Paray-le-Monial (Bourgogne): un arrosoir d'époque ...
Communauté des jardiniers de Redon (Bretagne) : cinq arbres placés en sautoir : trois en bande et deux en barre,
accompagnés de quatre fleurs (œillets)
Communauté des maîtres tailleurs et jardiniers de Salon-de-Provence, drôle d’association de métiers, si éloignés :
des ciseaux pour les tailleurs et un râteau pour les autres !
Communauté des jardiniers de Haguenau (Alsace) : trois raves ou navets
Communauté des maîtres jardiniers de Strasbourg (Alsace) :  armes de Strasbourg (d'argent à la bande de gueules) augmentées de deux roses tigés elles-même posées en bande
Communauté des jardiniers de Tarascon (Provence) : une pelle-bêche d'argent emmanchée de gueules : simplicité !
Communauté des jardiniers de Tréguier (Bretagne) : deux râteaux en sautoir accompagnés de deux roses et deux œillets


Nous l'avons déjà observé précédemment,  certaines communautés ont décider de faire figurer le saint patron catholique de leur corporation :  le plus souvent Marie-Madeleine, reconnaissable vase à parfum qu'elle tient dans ses mains; mais on peut avoir sainte Dorothée, saint Fiacre, etc...

Communauté des maîtres jardiniers d'Aix-en-Provence
Communauté des jardiniers de  Bourges (Berry)
Communauté des maîtres jardiniers de Toulon (Provence)


Communauté des jardiniers de Reims (Champagne) :  saint Benoit tenant une bêche  !
Communauté des maîtres jardiniers de Dijon (Bourgogne): sans doute saint Fiacre , dont la bêche est l'attribut habituel.


Communauté des jardiniers de Perpignan (Roussillon) : non ce n'est pas Adam et Eve habillés, autour du pommier fruité !
c'est le Christ lui-même, à dextre... avec une bêche à la main, et Madeleine agenouillée à senestre "en forme de jardinier". Vous ne le croyez pas ? ci-dessous je vous le prouve avec le texte original du blasonnement correspondant, inscrit dans le
registre des textes et notices pour le Languedoc - volume II
Communauté des maîtres jardiniers de Marseille (Provence), idem Perpignan : le Christ, avec son petit panier en osier à la main, comme pour faire son marché, et Marie-Madeleine agenouillée.



🌳Pour finir, je vous invite à revoir mon sujet sur le grand Jardinier du Roi : André le Nôtre qui avait eu lui aussi l'honneur de figurer dans l'Armorial Général de France, cliquer sur le citron → 🍋




Crédits :
blasons extraits de l'AGF d'Hozier sur http://gallica.bnf.fr/



                     Herald Dick
 








l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Bretagne - les pays de Rennes et de Saint-Malo

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 S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →


 Nous avons quitté le Gouvernement de Picardie et ses additions (voir l'épisode précédent → ). Nous allons basculer vers le grand ouest de la France de la fin du XVIIe siècle pour une nouvelle région qui nous promet de belles surprises : le Gouvernement de Bretagne. La province correspond encore, à cette époque, au contour de l'ancien Duché de Bretagne, et donc est un peu plus grande que la région administrative de Bretagne actuelle, dans laquelle le pays Nantais, par exemple, ne fait plus partie, car rattaché à la région "Pays de la Loire".
   Cette province fait l'objet de quatre chapitres du manuscrit regroupant des entités diverses et que l'auteur a eu du mal à constituer, car le découpage en sénéchaussées ou en bailliages qui avait cours partout dans le royaume de France devenait très compliqué en Bretagne où chaque bonne ville était un bailliage. Il lui a fallu donc regrouper des entités plus grandes mais disparates : sénéchaussées, diocèses, anciens pays ou anciennes principautés, etc... pour réaliser des ensembles cohérents, géographiquement et administrativement. Voici donc le premier de ces chapitres, composé de la sénéchaussée de Rennes et du diocèse de Saint-Malo :




Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir 












 Les fragments de manuscrits proviennent encore du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

  (*)  Armorial Général de France -   volume VIII  -  Bretagne 1ère partie  
         Armorial Général de France -   volume IX  -  Bretagne 2e partie  (BNF Paris)
 




Rennes (Ille-et-Vilaine)





Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

  Il est amusant de voir dans ces trois dessins d'armoiries, l'évolution dans le temps des figures. Les armes de Saint-Malo sont depuis 1591 composées d'un champ de gueules avec une herse d'or surmontée d'une hermine (l'animal) passante d'argent. La herse est un élément architectural de défense qui barrait le passage d'une porte de fortification ou d'un château, et qui était abaissée de manière très rapide, par un système de chaînes et de contrepoids ingénieux, pour protéger les défenseurs d'une place, contre une attaque ennemie imminente. Les pointes sont par conséquent logiquement situées en bas de la grille, car éventuellement elles pouvaient aider à trucider quelques malheureux assaillants bien téméraires en s'abattant sur eux ! Le dessin actuel, qui nous a été transmis ainsi, depuis la restauration des armes obtenue par lettres patentes le 14 décembre 1822, nous donne une herse avec les pointes en l'air ! ressemblant davantage à une palissade, ou une barrière, avec de plus les barres entrelacées comme un treillis. Aucune herse de porte médiévale ne ressemble à ce schéma !  Et que dire de la version de Charles d'Hozier, qui visiblement ne connaissait pas la fonction d'une herse !  Notre hermine est quant à elle montrée simplement colletée, ou sans collier, mais depuis 1822 elle est colletée d'or et porte "une cravate" d'hermine; l'hermine : la fourrure, cette fois ...

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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Dol-de-Bretagne 
(Ille-et-Vilaine)




Dinan (Côtes-d'Armor)




Fougères (Ille-et-Vilaine)



Vitré (Ille-et-Vilaine)



Ploërmel (Morbihan)

  Les armoiries actuelles de la ville de Ploërmel, dont le blason est : "d'hermine au léopard lionné de sable, couronné d'azur, tenant une bannière du même chargée de cinq mouchetures de contre-hermine d'argent" sont celles qui ont été rétablies par lettres patentes,  le 27 janvier 1816, au tout début de la période de la Restauration de la monarchie française, par conséquent. Mais quelle est leur origine ? les blasons antérieurs ne nous aident pas, bien au contraire : c'est carrément une énigme très intrigante, pour laquelle je n'ai pas trouvé d'explication.
   On peut remonter à la fin du XVIe siècle avec les armes figurant sur un armorial dédié à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (voir → ICI, folio 113v.) où figure dans un champ d'azur un animal étrange à corps de lion, muni d'ailes, sans tête mais pourvu de deux énormes cornes,  qui tient la bannière de Bretagne, surmonté d'un léopard passant : vraiment des armoiries énigmatiques. La Planche nous donne lui une autre version avec un griffon, dont la tête est couverte d'un heaume et lui aussi surmonté d'un lion.  Enfin, d'Hozier nous réserve encore une évolution surprenante avec, sur un champ d'hermine, un lion de gueules, dont le "visage" est absent, et portant une couronne fermée d'or. Seule constante : ils tiennent tous une bannière de Bretagne. Peut-être parce que la ville de Ploërmel était une ville importante au temps du Duché, en effet la réunion des États de Bretagne s'y est déroulée au moins treize fois entre 1240 et 1606. Mais pourquoi la bannière de Bretagne est-elle passée à l'azur contre-herminé d'argent en 1816 ?  Nul ne le sait .


Montfort -sur- Meu 
(Ille-et-Vilaine)

  Les armes "d'argent à la croix ancrée de gueules gringolée d'or"  relèvent des armes de la famille des Montfort-Gaël de souche bretonne, à ne pas confondre avec l'autre grande famille de Montfort (originaire d'Île-de-France, de Montfort-l'Amaury) dont certains membres devinrent Ducs de Bretagne, à la faveur d'une guerre de succession, après que d'autres se soient illustrés dans la Croisade contre les Albigeois.



Josselin (Morbihan)

  Comme le précise le Père de La Planche dans le texte, Josselin et son célèbre château était le siège de l'ancien Comté de Porhoët. A l'origine, une famille éponyme portait comme blason "de gueules au château d'or au franc-canton d'hermine". Au XIVe siècle, le comté passe à la grande famille de Clisson qui blasonne "de gueules au lion d'argent armé, lampassé et couronné d'or". Par la suite, par mariage, à partir de 1407,  le fief sera la propriété des Rohan, et de la branche des Rohan-Chabot avec son blason "écartelé : en 1 et 4, de gueules à neuf macles d'or, posées 3, 3, 3 (qui est de Rohan), et en 2et 3: d'or à trois chabots de gueules, 2 et 1 (qui est de Chabot)". On retrouve donc et on reconnait dans l'évolution des différentes armoiries ci-dessus, les blasons relevant de ces célèbres maisons bretonnes, même brisées ( comme le lion des Clisson sans couronne).



La Guerche -de- Bretagne 
(Ille-et-Vilaine)


  D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, mais sans blason ni mention s'y rapportant :  Cancale,  Saint-Méen (Abbaye, àSaint-Méen-le-Grand), Lohéac, Saint-Jean-des-Prés (Abbaye,à Guillac), Saint-Aubin-du-Cormier, Antrain, Combourg, Châteaugiron.  

 # cependant, quelques années plus tard, certains de ces lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Précision : pour Châteaugiron, c'est le blason de la famille éponyme, anciens seigneurs du lieu, qui està l'origine des armoiries de la commune actuelle. Ce n'est donc pas en tant que ville que ce nom avait été enregistré dans l'A.G.F.




Châteaugiron, commune
 (Ille-et-Vilaine)


# et pour être complet avec l'Armorial Général de France, on peut encore rajouter une dernière ville qui n'a pas été mentionnée dans le manuscrit de La Planche :
Hédé


Hédé-Bazouges, commune
 (Ille-et-Vilaine)



 A bientôtpour une nouvelle série ...


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à : armorialdefrance.fr/


  Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick  
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Russie : ses divisions administratives, ses blasons et emblèmes - le District fédéral Central - 2nde partie : Koursk • Voronej • Tambov • Riazan • Toula • Orel

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Emblème du Ministère des Transports
 de la Fédération de Russie
💯 Cette année 2017, est commémoré  le centenaire de la Révolution russe qui avait débuté en février/mars 1917, marquée par l'abdication du tsar Nicolas II en mars, puis suivie d'une longue période de guerre civile et de la chute de la monarchie impériale. Une autre phase de la Révolution en octobre/novembre 1917 se concrétisera par l'instauration du régime des bolchéviks. J'aurai sans doute l'occasion de revenir sur le sujet au cours de l'année, si l'inspiration me vient, en marge de mes sujets sur la Première Guerre mondiale. Ce conflit, très impopulaire, étant d'ailleurs une des causes majeures qui a fait basculer le peuple russe dans l'ère du socialisme.  

• Mais, avant cela, je reviens sur le périple entamé à travers la Russie en novembre 2016 (→ ), basé sur le trajet du mythique train Transsibérien, dont nous fêtions le centenaire de l'achèvement de la construction de la ligne, l'année dernière. Celui-ci m' a inspiré la carte du parcours du territoire de la Fédération de Russie en partant des régions occidentales, depuis l'ancienne cité fortifiée de Smolensk, puis en progressant plein est, vers le bout du monde sibérien et ses falaises glacées du cap Dejnev, sur le détroit de Béring qui sera la fin (théorique) du voyage.

train de la Compagnie des chemins de fer russes : R.J.D
 (en cyrillique :  РЖД : Российские железные дороги)
• Au niveau administratif, la Russie est divisée en 8 districts fédéraux, eux-mêmes subdivisés en 85 "sujets fédéraux": les principaux étant les oblasts (les plus communs, qui sont des unités dirigées par un gouverneur fédéral désigné et un pouvoir législatif élu localement) et les républiques (très autonomes et possédant leurs propres constitutions, un président et un parlement). Il existe également d'autres types de régions nommées kraïs, des districts autonomes, trois villes fédérales: Moscou, Saint-Pétersbourg et Sébastopol (depuis l'annexion de la Crimée en 2014) et un oblast autonome juif. Enfin, aux niveaux inférieurs figurent encore les okrougs, les raïons, les municipalités et les districts urbains ou ruraux. Mais nous allons nous arrêter avant ces derniers-là ....

 Nous continuons donc ce voyage dans le premier district fédéral, composé de 18 sujets fédéraux,  avec 17 oblasts (régions) + le territoire fédéral de la capitale : Moscou, déjà visité dans le précédent volet.

• le District fédéral du Centre  (en jaune clair, entouré d'un trait rouge, sur la carte ci-dessous) :


La gare de Koursk,  vue depuis Privokzalnaya Ploshchad ( Place de la Gare) - sa construction a débuté en 1868
  • Je rappelle que la zone d'exploration étant très dense, je l'ai scindée en deux parties. Nous terminons avec la zone sud découpée en 9 sujets fédéraux, qui sont 9 oblasts. Quatre d'entre eux ont une frontière avec deux pays : la Biélorussie et l'Ukraine.


Счастливого пути (Bon voyage....) !
accès principal de la superbe gare de Koursk avec son décor de style soviétique


Région n° 10 - Oblast de Briansk - Брянская область


• Les armoiries et le drapeau de l'oblast, ont été adoptés par l'assemblée régionale en 1998. Ce sont des créations pures, dont les auteurs sont Yuri E. Lodkin et  Anatoly Zuenko. Sur un fond azur, couleur de l'unité slave, un sapin d'or qui représente les immenses forêts de la région, est chargé en cœur des armoiries de la capitale (voir plus bas). Le bas de l'écu est scindé en trois parties par un pairle d'or aplati qui symbolise la position frontalière de l'oblast avec deux autres pays slaves à l'ouest : la Biélorussie et l'Ukraine. L'écu de type français, est soutenu par les branches de chêne englantées d'or, entrelacées de rubans : à gauche le ruban rouge de la médaille de l'Ordre de Lénine et à droite celui, vert de la médaille des Partisans de la Grande Guerre patriotique. L'écu est sommé de l'ancien emblème bien connu : le marteau et la faucille qui rappelle l’alliance indissoluble entre le monde paysan et celui des ouvriers, et la création de l'oblast durant le régime soviétique.
armoiries de la capitale : Briansk /Брянск
le blason de la ville est caractérisé par  un champ de gueules
avec un mortier sur son affut d'or,  posés sur une terrasse de
 sinople, accompagné par deux tas de bombes de sable
 empilées en pyramide : six à dextre, dix à senestre.
Déjà présentes dans un armorial russe de 1730, les armes de la ville
 ont été approuvées en 1781 pour l'Empire russe.
Elles ont survécu pendant  la période soviétique, car exemptes de
 signes religieux ou monarchiques, avec quelques modifications
néanmoins ,comme le rajout de plantes d'or semées
 dans la champagne de sinople .
Le conseil municipal
 les a récemment
 ré-officialisées en 2009, avec le maintien des plantes éparses,
et des boulets d'or  (ci-contre)
 puis les a restaurées dans leur état originel en 2016 (ci-dessus).
______________________________
Histoire de l'oblast de Briansk
L'oblast de Briansk a été créé en 1944 durant la période soviétique, en prenant des
territoires aux anciennes provinces impériales de Tchernigov et d'Orel.

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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Région n° 11 - Oblast de Koursk - Курская область



• Les armoiries et le drapeau de l'oblast, ont été adoptés par l'assemblée régionale en 1996. Le drapeau est une création pure.
Perdrix grises en vol : le blason dans la nature !
• Les armoiries sont elles, inspirées par celles en vigueur pour la province (Gouvernorat) dans l'Empire russe à la fin du XIXe siècle (voir plus bas). Blason "d'argent à la bande d'azur chargée de trois perdreaux d'argent volant , allumés de gueules". Le perdreau en langage vernaculaire, est une jeune perdrix. Dans les plaines de Koursk, elles s'appellent "Куропатками" : ce sont des perdrix grises (Perdrix perdix), bien connues partout en Europe.
  Les armoiries régionales ont gardé les ornements de l'ex-Empire : couronne et branches de chêne.

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armoiries de la capitale : Koursk /Курск
le blason actuel de la ville est dépourvu de tout ornement
 extérieur
______________________________
Histoire de l'oblast de Koursk


Une des premières représentations des armoiries de Koursk
 extraites de l'armorial de Minikh datant de 1730
armoiries du Gouvernorat de Koursk, dans l'Empire de Russie - 1878



Région n° 12 - Oblast de Belgorod - Белгородская область

• Le drapeau a été adopté en 2000, il reprend les couleurs et les formes historiques d'anciens drapeaux russes et notamment des bannières de régiments d'infanterie de la garnison de l'Armée de Belgorod, accordées par le tsar Pierre Ier en 1712.
• Les armoiries ont été officialisées en 1996. L'emblème du lion surmonté de l'aigle, qui devint plus tard l'emblème de Belgorod, est d'abord apparu dans de l'Armée de Belgorod (1712). Cette composition symbolise le courage et la bravoure des soldats de Belgorod (fusiliers et grenadiers) de ce régiment lors de la bataille de Poltava  entre l'armée russe victorieuse contre la Suède le 27 Juin 1709. L'aigle représente l'armée russe, poursuivant ou dominant le lion qui est l'armée suédoise de Charles XII.

armoiries de la capitale : Belgorod /Белгород
Nous retrouvons sous une autre forme, l'emblème de Belgorod
qui a traversé les siècles et tous les régimes depuis 1712.
Le lion est rampant, et non plus passant, courant ou couché,
survolé par l'aigle. Il est apparu en 1994 et le design actuel,
 avec une aigle montrée de profil, date de 1999.

______________________________
Histoire de l'oblast de Belgorod
L'oblast de Belgorod a été créé en 1954 durant la période soviétique
en prenant des territoires à l'ancienne province de Koursk.

reconstitution d'une bannière du régiment d'Infanterie de
l'Armée de Belgorod (1712)
armoiries de Belgorod extraites de l' armorial
de Minikh, datant de 1730



Région n° 13 - Oblast de Voronej - Воронежская область

• Les armoiries de l'oblast sont un condensé de l'histoire héraldique du territoire et de la capitale, elles ont été adoptées en 2005.
- Le blason (datant de 1781) : sur l'écu français : un vase renversé d'où s'écoule un flot, sur la pente d'une montagne évoque la rivière "Voronej", affluent du Don, qui traverse la grande ville du même nom.
- Les ornements : deux aigles posées sur deux canons provenant des anciennes armoiries du régiment de l'Armée de Voronej en 1712 ( voir historique, plus bas); le monogramme inscrit sur les bouches des canons est celui de Pierre Ier le Grand. Le ruban enroulé autour des canons est le ruban de la médaille de l'Ordre de Lénine. Les branches de chêne et la couronne des tsars proviennent des armoiries impériales de 1878 (voir plus bas).



• Le drapeau actuel de l'oblast a été adopté en 2005, en remplacement de celui de 1997, qui sur un fond rouge bordé à gauche d'une fine bande bleue, était frappé au centre d'une version moderne des anciennes armoiries impériales de 1878.

armoiries de la capitale : Voronej /Воронеж
 la municipalité a adopté tardivement en 2008 ces belles armoiries inspirées par
 celles attribuées en 1781 sous le règne de Catherine II de Russie avec un chef aux
 armes de l'Empire. L'écu français est timbré d'une couronne civique
et supporté par deux guerriers en armures, avec un manteau de gueules, l'un tenant
une épée abaissée et l'autre un bouclier en amande chargé des armoiries du
régiment de 1730, autour de l'écu sont disposés les rubans de l'ordre de Lénine
(à dextre) et celui de l'Ordre de la Guerre patriotique (à senestre).
Le tout est soutenu par une terrasse herbeuse de sinople.

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Histoire de l'oblast de Voronej


Premier emblème d'origine militaire (1712)
origine : bannière de l'Armée à Voronej,
le dessin provient d'armoiries rassemblées en 1730 :
une aigle posée sur un canon avec la devise :
"Ni l'un ni l'autre n'a pas peur"

Première armoiries accordées à la
ville en 1781.

armoiries du Gouvernorat de Voronej, dans l'Empire de Russie - 1878




Région n° 14 - Oblast de Tambov - Тамбовская область




• Les  armoiries de l'oblast, sous leur forme actuelle ont été approuvées en 2003 et le drapeau, qui les reprend au centre d'une partition rouge et bleue, date de 2005. La figure de la ruche et des trois abeilles est déjà connue en 1730, visible dans un armorial militaire. Ce blason a traversé les siècles et tous les régimes jusqu'à aujourd'hui, les seuls changements notoires étant dans les ornements extérieurs. On différencie néanmoins les armes de la province, de celles de la ville par le champ uni d'azur, la ruche et les trois abeilles sont d'argent et celles-ci sont posées, alignées, en fasce.
couronne de province russe
.

• L'écu est surmonté d'une couronne d'or, et encadré d'un ruban de l'Ordre de Lénine. Cette couronne atypique, avec ses pointes acérées est réservée aux provinces qui n'étaient pas historiquement, ni d'anciens royaumes, ni d'anciennes principautés (l 'oblast d'Orel, plus bas, présente cette même caractéristique). Ce système d'identification territoriale à l'aide des couronnes remonte à 1730 avec l'armorial de "Minikh" (voir cette page, en russe → ICI).



armoiries de la capitale : Tambov/Тамбов
le blason créé en 1730 a été officiellement approuvé pour la ville en 1781
sous le règne de Catherine II, mais déjà il était répertorié depuis 1730
(armorial de Minikh). Sur un champ d'azur, une ruche et trois abeilles
 posées en arc de cercle sont d'or ; la ruche est posée sur une terrasse de sinople.

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Histoire de l'oblast de Tambov


armoiries du Gouvernorat de Tambov, dans l'Empire de Russie - 1878

monuments du centre ville de Tambov  : tour-clocher du monastère de Kazan, 107 mètres de haut,  église Saint-Jean-Baptiste (rouge), église N-D-de Kazan (bleue) -  photo de Serguei Rudakov


Région n° 15 - Oblast de Riazan - Рязанская область


• Les armoiries de l'oblast de Riazan ont été adoptées par l'assemblée régionale en 1997, en reprenant l'écu des armoiries de la province impériale (goubernia)  en vigueur en 1866. Sur un champ d'or, un prince russe de carnation, barbu, en habit de velours de sinople fermé de brandebourgs d'or, les épaules couvertes d'un manteau de gueules au col doublé de zibeline, chaussé de bottes de gueules, coiffé d'un chapeau de sinople, fourré de zibeline, brandissant dans sa main dextre une épée d'argent et tenant de sa senestre son fourreau de sable orné de motifs d'or.
• En 1998, une nouvelle loi de la douma régionale contribuera au rajout d'ornement extérieurs : l'écu est supporté par deux chevaux blancs adossés, soutenu par des épis de blé entrelacés dans le ruban de l'Ordre de Lénine, lui-même passant derrière les chevaux. Le tout est placé dans un manteau de velours rouge doublé d'hermine avec franges, cordons et glands d'or, sommé d'une couronne princière, en mémoire de l'ancienne Principauté de Riazan (1129/1511).


 • le drapeau régional a été approuvé en 2000.
Rectangle au ratio 2:3, il est composé de trois bandes horizontales : blanche, jaune, rouge avec un rapport de proportion égal à 1:2:1. La bande centrale est chargée au centre de l’emblème héraldique: le prince russe des armoiries. La couleur jaune (or) symbolise la richesse, la justice, la générosité, et dans l'iconographie orthodoxe - une éternité et de la sainteté. Le rouge  : le courage, la bravoure, l'intrépidité, la puissance, la force de l'amour. Le blanc (argent):  la pureté, l'innocence, la paix mais aussi l'interprétation chrétienne de la spiritualité, de la lumière divine.
armoiries de la capitale : Riazan/Рязань
les grandes armoiries de la ville ont été fixées dans leur forme actuelle
en 2001, mais après que le blason, sans ornements, ait été rétabli en 1994.
Pendant toute la période communiste de l'URSS, le prince a été naturellement banni
comme toute symbolique rappelant la monarchie. Le prince représenté est identifié
 au Grand-Duc de Riazan, Oleg Ivanovich, qui régna dans la seconde moitié 
du XIVe siècle jusqu'en 1402. A la différence de la province, le personnage 
est ici habillé avec une tunique verte attachée par une ceinture, et un manteau-cape
 rouge par-dessus, concordant mieux avec l'époque médiévale. Il est légèrement tourné 
de trois-quarts à dextre, alors qu'il est de face dans les armes provinciales.
L'écu reprend celui de 1779  (voir ci-dessous), il est timbré d'une couronne de monomaque
 ceint de la chaîne et de la médaille de cérémonie de la ville de Riazan, en or,
supporté par un cheval d'argent à la queue et la crinière d'or à dextre et un griffon d'or 
semé de flammèches de gueules à senestre et soutenu par une banderole avec la devise de la ville :
"Славная история — достойное будущее" (Histoire glorieuse, avenir prometteur)
 statue du prince de Riazan : Oleg Ivanovich sur la place de la cathédrale dans la ville de Riazan

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Histoire de l'oblast de Riazan
un des premiers emblèmes de Riazan,
non héraldique, dans l' armorial
 impérial russe  "Titulyarnike" (1672)
emblème de Riazan, modifié
 selon les règles de l'héraldique
européenne, début XVIIIe s.
Le soldat à l'épée est décrit avec
des couleurs, mais non représentées
armoiries de Riazan approuvées
en 1779 : l'homme à l'épée, devenu
un Prince russe, se pare de ses couleurs


armoiries du Gouvernorat de Riazan, dans l'Empire de Russie - 1856




Région n° 16 - Oblast de Toula - Тульская область


médaille et ruban de l'Ordre de
 Lénine, la plus haute décoration
décernée par l'Union soviétique
• Le drapeau et les armoiries actuels de l'oblast de Toula ont été approuvés en 2005. Les armoiries basées sur le blason historique de la capitale avaient été rétablies en 2000 (voir plus bas) mais les ornements extérieurs ont été modifiés, avec le retour de la couronne des tsars au-dessus de l'écu et un ruban de l'Ordre de Lénine, rouge avec liserés jaunes, remplaçant les branches de chêne de l'ancienne province impériale.

• La ville de Toula, proche d'un bassin houiller et de mines de fer, est un centre métallurgique important en Russie. Forges et haut-fourneaux s'y sont installés depuis depuis plusieurs siècles. Pierre le Grand y fit bâtir une fabrique d’armes en 1712 et ce savoir-faire en terme de fabrique d'armes civiles ou militaires existe toujours de façon industrielle de nos jours. Voilà pour expliquer les armes et les marteaux de forge présents dans son blason.

armoiries de la capitale : Toula/Тула
les premières armoiries de Toula ont été accordées en 1777
pendant le règne de Catherine II et sont restées longtemps
inchangées sauf pendant le régime soviétique. Elles ont été
rétablies en 1992. Le blason représente sur un champ de gueules
deux lames d'épées d'argent en sautoir accompagnées
en chef et en pointe de deux marteaux d'or, et un canon d'arme
 à feu, avec l'extrémité senestre en forme de lame de
 baïonnette, d'argent, posé en fasce et brochant sur le tout.
 Ce canon de fusil est un apport nouveau par rapport
au blason historique qui comporte trois lames d'épée et qui
a été conservé sous cette forme pour l'emblème régional (oblast).
C'est donc ce détail qui permet de différencier les deux entités:
ville et région.

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Histoire de l'oblast de Toula

armoiries du Gouvernorat de Toula, dans l'Empire de Russie - 1878
Premier projet des armoiries de l'oblast de Toula en 2000 : inspirées
par celless de 1878, avec les branches de chênes et les rubans bleus
entrelacés, mais sans la couronne impériale. Elles seront remplacées en 2005.



Région n° 17 - Oblast d'Orel - Орловская область



• L'écu d'armoiries, et le drapeau qui les porte sur un fond rouge bordé en bas d'un bande bleue de 1/5 de la hauteur, datent de 2002. Les armoiries de l'oblast ont été modifiées récemment, en 2012, avec trois versions: un écu simple (choisi pour orner le drapeau), un écu surmonté d'une couronne d'or, et enfin l'écu avec couronne et encadré d'un ruban de l'Ordre de Lénine comme nous le voyons ici.
  • Le blason est basé sur celui des armoiries historiques de la province impériale en 1878 (voir plus bas),  avec quelques différences avec celles de la ville: la forme du château à trois tours est plus classique, et il est surmonté d'une aigle à deux têtes et trois couronnes identifiant la nation russe. La terrasse de sinople est en plus chargée d'un livre ouvert et deux gerbes de blé d'or.
armoiries de la capitale : Orel/Орёл
les armoiries actuelles d'Orel ont été rétablies en 1998, en reprenant
fidèlement le dessin établi pour les armoiries accordées en 1781.
Ce sont des armes parlantes : Orel ( Орлы en russe) signifiant "l'aigle".
Sur un champ d'azur,  la forteresse d'argent est vue en étrave de bateau avec sa
 terrasse herbeuse "au naturel". Elle est sommée d'une aigle de sable posée
 sur la tour centrale, tête tournée à dextre, couronnée d'or, l'aile dextre
déployée, la senestre rabattue.
 les armes parlantes illustrées par une construction monumentale érigée au centre
d'une place de la ville d'Orel (en russe : город ОРЕЛ)


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Histoire de l'oblast d'Orel


les armoiries du régiment Orlovsky (d'Orel)
dessinées en 1730 dans l'armorial de Minikh
armoires d'Orel extraites d'un très beau livre illustré d'images
montrant les uniformes d'officiers civils et armoiries de toutes les
 provinces, datant de 1794 (voir exemplaire numérisé → ICI
- Bibliothèque du Musée historique d'état de la Russie)

armoiries du Gouvernorat d'Orel, dans l'Empire de Russie - 1878



Région n° 18 - Oblast de Lipetsk - Липецкая область





• Ce n'est qu'en 2003 que l'oblast s'est pourvu d'armoiries et d'un drapeau régional, dont le descriptif est une déclinaison de l'emblème de la capitale: sur un champ de gueules, un tilleul d'or au sommet de cinq collines de sinople mouvant de la pointe. L'écu français est timbré d'une couronne à l'antique d'or et encadré du ruban de l'Ordre de Lénine. La couronne est une version modernisée de la couronne de province d'origine non princière, déjà vue plus haut.

armoiries de la capitale : Lipetsk/Липецк
le blason de la ville de Lipetsk est basé sur des armes parlantes:
Lipaétant le nom du tilleul en russe. Elles ont été rétablies
en 1996, mais leur origine
remonte à 1781, en tant que
district de la  province de Tambov, dont le symbole héraldique
 (la ruche) occupait le quartier supérieur (ci-contre), selon le
système héraldique de l'Empire russe de l'époque.
"Un écu français d'or avec un tilleul fûté de pourpre, sur une colline au
 naturel, mouvant de la pointe".
Tilleul commun , en russe : Липа ( Lipa)

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Histoire de l'oblast de Lipetsk
L'oblast de Lipetsk a été créé en 1954 durant la période soviétique en prenant des territoires au régions voisines de Voronej, Orel, Toula, Riazan et Tambov.


la curieuse architecture de la Gare de chemin de fer de Lipetsk (mise en service en 1994) : terminus de notre voyage

blason du district (raïon) de Kolpnyansky
(oblast d'Orel) adopté en 2008 : simple et beau !

• Ce second volet de ce voyage en Russie occidentale, si sa longueur inhabituelle ne vous a pas découragé, est maintenant terminé. Et malgré tout, il y aurait encore tellement à dire, car la créativité artistique dans le strict respect des règles héraldiques est une des qualités remarquables de la production russe, observée depuis la chute de l'Union soviétique. Le format du blog, qui implique un renouvellement permanent des sujets, ne permet pas d’approfondir davantage, à mon grand regret.

• Mais, si la lecture de l'alphabet cyrillique et accessoirement la langue ne représentent pas une barrière infranchissable pour vous, vous pouvez vous lancer dans l'exploration par vous même de cette héraldique et de l'histoire de la Russie en général, en commençant par les sites que je nomme plus bas, qui m'ont servi de base documentaire.





 💶 Crédits :
 📘 textes originaux, images d'armoiries ⛨ et de drapeaux 🏴 :
www.heraldicum.ru
http://geraldika.ru/

http://gerb-flag.ru/
https://ru.wikipedia.org/wiki/Категория:Гербы_России


🗺 cartes géographiques:
bidouillages de Herald Dick d'après des cartes prises sur : ru.wikipedia.org/wiki/

 📷 photos :
passer la 🖱 sur l'image pour 👁 l'adresse de la source 💽 documentaire.




Donc à bientôt...   до свидания ! (do svidania : au revoir).


           хералд дихк



Top 10 des plus grandes villes de Suède avec leurs blasons

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Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

  Nous revenons en Europe, à la rencontre du pays le plus peuplé de la Scandinavie : la Suède.



Voici donc les 10 plus grandes villes en terme de population, en-dehors des grosses aires urbaines, mais aussi des communes administratives du même nom qui regroupent plusieurs villes et localités ensemble (chiffres : 2010 / 2015).




1 - STOCKHOLM

capitale de la Suède, et du comté de Stockholm (Stockholms län) - 932 920 habitants


ancienneté des armoiries, avec cette figure : 1376 (sceau)



2 - GÖTEBORG

capitale (chef-lieu) du comté de Västra Götaland (Västra Götalands län) - 549 790 habitants


ancienneté des armoiries : 1607

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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3 - MALMÖ

capitale (chef-lieu) du comté de Scanie (Skåne Län) - 324 910 habitants


ancienneté des armoiries : 1437



4 - UPPSALA

capitale (chef-lieu) du comté d'Uppsala (Uppsala län) - 140 450 habitants


ancienneté des armoiries, avec cette figure : 1731



5 - ÖREBRO

capitale (chef-lieu) du comté d'Örebro (Örebro Län) - 115 765 habitants


ancienneté des armoiries : 1331 (sceau)




6 - VÄSTERÅS

capitale (chef-lieu) du comté de Västmanland (Västmanlands län) - 110 880 habitants


ancienneté des armoiries : 1307 (sceau)



7 - LINKÖPING

capitale (chef-lieu) du comté d'Östergötland (Östergötlands län) - 104 230 habitants


ancienneté des armoiries : 1300 (sceau)



8 - HELSINGBORG

ville du comté de Scanie (Skåne Län) - 97 120 habitants


ancienneté des armoiries : 1310 (sceau)



9 - JÖNKÖPING

capitale (chef-lieu) du comté de Jönköping (Jönköpings län) - 93 800 habitants


ancienneté des armoiries : 1370 (sceau)




10 - NORRKÖPING

ville du comté d'Östergötland (Östergötlands län) - 87 250 habitants


ancienneté des armoiries : 1367 (sceau)



le griffon : symbole héraldique de Malmö mais aussi
de toute la province de Scanie, et qui nous vient du
 Duché de Poméranie par Éric de Poméranie,
en tant que roi Éric XIII de Suède

• Ce qui caractérise l'héraldique civique suédoise est premièrement sa grande harmonie (voir ici → 🛡) :  dans la forme des écus, presque uniforme, normalisée dans le type "espagnol", donc rectangulaire avec la base arrondie, à de rares exceptions (Stockholm, Göteborg).  La majorité est composée d'écus basiques, sans couronnes, ni ornements extérieurs, sauf quelques communes éparses (Malmö, Landskrona, Halmstad). Les figures sont très simples, facilement identifiables et donc aisément "blasonnables", car puisées dans la nature, les activités humaines, l'histoire, la religion, le patrimoine et les traditions. Les partitions, également, sont simples, utilisées de façon raisonnable, astucieuse, sans accumulations. Enfin la règle d'association des couleurs pour les émaux est globalement bien respectée. La Suède est un royaume, bénéficiant d'une longue tradition héraldique, avec ses hérauts d'armes, et disposant d'instances académiques (tel le Kunglig Majestät) dispensant, sans les imposer, des conseils pour la confection d'armes. Depuis 1974, les armoiries territoriales suédoises sont protégées, comme des marques commerciales, contre les utilisations frauduleuses, et les détournements abusifs, par des brevets enregistrés par l'organismePatent- och registreringsverket (PRV). Tout ceci est donc très sérieux, très... "scandinave".

○  En matière d'administration territoriale, la notion de "villes", devenue obsolète, a laissé la place au cours du XXe siècle, aux communes qui se prévalent comme les plus petites entités dans le découpage du pays. Bien avant nous, la Suède a effectué sa réforme territoriale avec des fusions, des regroupements de territoires :  provinces (comtés) et communes, c'était en 1971. Et en 2007, la dernière commune suédoise qui était non pourvue d'armoiries, Härryda a clos le chapitre de l'identification des 290 communes que compte actuellement la Suède. Dans la pratique, et contrairement à de nombreux pays, telle que... suivez mon regard : la France, ces blasons sont largement utilisés dans leur communication par les municipalités, même si parfois, on les trouve sous forme logotypée (on ne peut échapper à la tentation du logo ! voir ci-contre).

ville de Kalmar, sceau de 1270
ville de Stockholm,
sceau de 1296
idem, sceau de 1426
• Du point de vue historique, vous pouvez constater dans l'échantillon des 10 villes présentées dans ce sujet, qui sont donc devenues des communes, que leurs blasons sont extrêmement anciens et un grand nombre d'entre eux ont des origines sigillaires, comme c'est le cas dans la plupart des pays d'Europe. Le sceau de ville le plus ancien connu qui s'est concrétisé par des armoiries est celui de Kalmar, qui date de 1270, mais Kalmar n'est pas dans notre Top 10. Celui de Stockholm apparait dans les années 1280, il représente d'abord un château et des murailles baignés par des ondes. Le futur blason avec le chef (la tête) du roi de Suède (et saint)Éricn'apparait qu'en 1376.

• Notre sélection de 10 villes, montre de fait un répertoire très classique dans le cadre des figures héraldiques : des lions (villes n° 2, 4 et 7), un griffon, enfin sa tête seulement (ville n°3), une aigle (ville n° 5) . A noter que le blason de la ville n° 2 relève des armes brisées de l'ancienne dynastie royale des Bjälbo / Folkung.  Les murailles et les châteaux forts, omniprésents dans les anciens sceaux ont survécu dans les blasons des villes n° 8 et 9. 
  Des personnages historiques, vénérés comme des saints sont visibles dans les armes de la ville n°1 (saint Éric, ou Éric IX, roi de Suède) et n°10 ( saint Olaf ou Olaf II, roi de Norvège).
  Toujours dans le thème de la religion chrétienne, catholique plus précisément (alors que les suédois qui ont adopté la réforme luthérienne en 1527, sont protestants), on aura une attention particulière au monogramme attribué à Marie, la mère de Jésus-Christ, avec fusion des initiales A et M pour "Ave Maria" dans le blason de la ville n° 6, caractéristique qu'elle partage avec la ville finlandaise de Turku (qui était à l'origine une possession des suédois, sous le nom d'Åbo). Le seul élément végétal : la rose, se rapporte aussi à Marie, elle figure pour certains, le Christ et ses vertus. La cathédrale de Västerås était dédiée à Sainte Marie et Saint Jean-Baptiste durant le Moyen-âge. Mais pour d'autres la rose évoque de manière purement phonétique (armes parlantes), avec le A majuscule,  qui donne en rébus "A-ros" en suédois: l'origine du toponyme Västerås : Westra Aros,Västra Aros, qui signifie en réalité "l'estuaire de l'ouest".





Si vous désirez en savoir plus sur le pays : la Suède et ses emblèmes, c'est → ICI

A bientôt, pour un nouveau pays ... 


Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI





          Herald Dick
 








Goteborg Malmo Orebro Vasteras Linkoping Jonkoping Norrkoping

L'héraldique et l'image des marques #02 : boire ou conduire ...

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 J e vous propose d'ouvrir un nouveau volet à ce thème que j'avais débuté en novembre dernier et en détaillant  l'idée de départ (voir ici → ). Il concerne ces innombrables symboles graphiques qu'on appelle logotypes, en abrégé: "logos", qu' on observe autour de nous sur toute sorte d'objets de la vie courante, et sur tous supports physiques ou virtuels.
tympan armorié d'une porte des chais Hennessy à Cognac (Charente)
    Ils permettent d'identifier visuellement, de façon immédiate une entreprise, une marque commerciale, une association, une institution, un produit, un service, un événement ou toute autre sorte d'organisations, dans le but de se faire connaître et reconnaître des publics et des marchés auquel il s'adresse et de se différencier des autres entités d'un même secteur.
   • Quelques-uns de ces logos, que parfois on regarde sans les analyser vraiment, sont composés partiellement ou totalement à partir d'écus d'armes ou d'armoiries. Ils attestent ainsi d'une certaine façon la filiation que certains spécialistes, héraldistes ou graphistes, leur confèrent: le logo est ou serait le prolongement moderne du blason, dépouillé de ses règles ancestrales, rigides et compliquées et abandonnant son langage ésotérique.  Le plus souvent, pour ces logos issus de blasons, ceux-ci sont remodelés à la sauce des artistes graphistes et des designers qui en extraient l'ADN de héraldique pour le transposer dans le registre du branding et du marketing qui lui aussi a ses règles : la charte graphique de l'entreprise ou de l'organisme. Beaucoup d'entre eux ont néanmoins une réelle origine historique liée à l'héraldique, parfois oubliée. Je vais tenter de vous la révéler. En voici deux nouveaux exemples, puisés dans notre environnement quotidien.

 L’emblème du n°1 du cognac est un bras tenant une hache de guerre. Le bras armé figure au cimier des armes de la famille (un cochon sauvage, voir plus bas), dont la devise "vi vivo et armis" signifie "je vis par la force et par les armes". Ce symbole a été reproduit sur les étiquettes dès le milieu du XIXe, séparé du sanglier, jugé moins commercial. Ce bras armé fait référence au passé militaire du fondateur de la maison : l’aristocrate irlandais Richard Hennessy (1724–1800), fils cadet du seigneur de Ballymacmoy. Richard, que la légende dit "brave et galant", avait combattu les protestants dans la brigade irlandaise de Louis XV. Ce symbole fort,  bien choisi, nous rappelle qu’Hennessy est une maison conquérante : aujourd’hui, près d’un cognac sur deux vendus dans le monde est un Hennessy.
↑ © Isabelle Louvier / DR ↑
 L'emblème ornant les murs d'un chai, noircis par la moisissure produite par les vapeurs d'alcool : la "part des anges".
A gauche : ancienne étiquette "vintage" de cognac Hennessy avec une fausse interprétation du symbole héraldique , ici inséré dans un écu d'armes !  et à droite : portrait du fondateur : Richard Hennessy : officier irlandais au service du Roi de France, il pressent l’extraordinaire potentiel commercial des eaux-de-vie de Cognac à l’international, établit sa propre affaire de négoce et fonde une dynastie. Depuis plus de deux siècles, huit générations de la famille Hennessy se sont succédé à la tête de la Maison pour la consolider, élargir son champ d’action et faire d’Hennessy un acteur majeur des spiritueux de luxe dans le Monde
Les "clans" irlandais et écossais, les lignages, se reconnaissent davantage par les cimiers (crests en anglais) que par les armes proprement dites, qui varient d'une branche à une autre. C'est une particularité de l'héraldique familiale britannique .
Le nom originel en gaélique s'écrit  "Ó hAonghusa" et signifie 'le fils d'Angus". Il a été anglicisé sous la forme : "Hennessy".

Pour en savoir plus sur l'histoire de cette marque, cliquer sur le verre → 🍷



Une automobile SAAB 9-3 (1998) et un avion de chasse SAAB JA-37 Viggen  :
deux fleurons de l'industrie suédoise sous la même marque
L`histoire de SAAB a commencé en 1937, avec la compagnie Svenska Aeroplan Aktie Bolaget ( SAAB ), qui s`est spécialisée dans la production des chasseurs et des bombardiers pour l’armée de l’air suédoise . Ce fait a joué un rôle crucial dans l’ascension de la marque. Mais après la Seconde Guerre mondiale, les besoins en avions ayant chuté, en 1947, l'entreprise s'est tournée vers la production d'automobiles tout en maintenant la production d'avions militaires, très renommés pour leurs grandes qualités, d'ailleurs, et encore aujourd’hui. Saab AB (armements) et Saab Automobile AB sont, depuis la reprise de la division automobiles par General Motors en 1990, deux entreprises distinctes, mais gardent une histoire commune. Ci-dessus vous avez une synthèse de l'évolution de l’emblème de la firme basé sur les armoiries de la province de Scanie (voir plus bas). Cependant, le tout premier logo Saab était représenté par les trois couronnes de la cocarde nationale de l'armée suédoise.
Un des derniers modèles de camion Scania modèle R et détail du logo photographié sur le capot avant d'un autre véhicule.
© photo: Camilla Segerberg  et  © 2008-2017 Brutalino - Deviantart
  Scania est un constructeur suédois de poids lourds et d'autocars ainsi que de moteurs industriels et marins. La marque tient son nom et son emblème de la province de Scanie dans le  sud de la Suède, là où son histoire a débuté. La maison Scania d'aujourd'hui descend directement de la société Vagnfabriks-Aktiebolaget i Södertälje (Vabis) fondée en 1891. En 1911, Vabis fusionne avec Maskinfabriksaktiebolaget Scania in Malmö et la marque devient « Scania-Vabis » En 1969, Scania-Vabis fusionne avec Saab, constructeur d'automobiles et d'avions militaires, pour donner naissance à Saab-Scania AB: la marque « Scania » apparaît pour les camions et les bus. En 1995, le groupe se sépare  en deux entités totalement distinctes, Scania AB et Saab AB.

armoiries  du Conseil régional de 
Scanie (en suédois :  Region Skåne)
"d'argent à la tête de griffon couronné d'or,
mouvant de la pointe"

armoiries de l'ancienne province historique
de Scanie  (Landskap Skåne en suédois)
dont la capitale est Malmö
"d'or à la tête de griffon arrachée de gueules,
 couronné et lampassé d'azur"
armoiries de l'actuel Comté de Scanie
(Skåne län en suédois) créé en 1997
"de gueules à la tête de griffon couronné d'or "
grandes armoiries de la ville de Malmö,
capitale historique de la Scanie
"d'argent à la tête de griffon de gueules,
 couronné d'or"














Si ce thème vous intéresse, faites-moi remonter vos commentaires, ou vos critiques, cela m'encouragera à m'améliorer, et à continuer, ou ... pas !!



Crédits :
passer votre souris sur les images pour lire la source documentaire de chacune 




          © Herald ® Dick ™
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Pause .....

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Herald Dick prend quelques jours de vacances ....
Revient dans quelques jours ... 

Les blasons des provinces françaises - la série 1294 des cartes postales des éditions Barré et Dayez - 1ère partie

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 E lles sont bien connues des passionnés d'héraldique surtout s'ils cumulent cette passion avec la fréquentation des bouquinistes, revendeurs et collectionneurs de cartes ou documents anciens.  L'éditeur parisien de cartes postales illustrées Barré et Dayez s'est fait une réputation depuis 1925 par la qualité et la beauté de ses réalisations en lithographie et en couleurs. Elles sont facilement reconnaissables grâce au logo ou monogramme de l’éditeur : les lettres BD entrelacées dans un rectangle, au bas du verso qui comporte également un numéro de série suivi d'une lettre (voir ci-dessous). La maison M. Barré & J. Dayez a édité de nombreuses séries thématiques : plats régionaux, les petits métiers, les villes, les blasons, la chasse à courre, les moulins à vent, les coiffes régionales, les costumes de nos provinces, les cartes géographiques, les mots historiques, les fables de La Fontaine, les mois de l'année, etc… La fabrication s’arrête au début des années '1970.
   Dans les années '1930/'1960, plusieurs séries de cartes postales à motifs héraldiques sont sorties de leur imprimerie et ont fait la joie des collectionneurs, dont je fais partie. J'en ai déjà montré pour illustrer mes articles et notamment j'ai consacré un sujet entier à deux séries complètes précédemment (les rois de France → ICI ; les métiers et corporations → ICI).

 Mais il est temps d'aborder les grandes séries phares des blasons, tellement prisées par les collectionneurs: celles des provinces et des villes de France (mais aussi un peu ailleurs : Belgique, Afrique du Nord, etc...). Plus précisément, entre 1945 et 1955 sont sorties plusieurs éditions et rééditions d'une première série de 24 cartes postales illustrées par les blasons des provinces françaises, et réunies dans la série numérotée 1294.
   Alors certains d'entre vous vont dire : oui, mais on les connait parfaitement ces séries de cartes, il n'y a rien de nouveau, donc rien à apprendre... Elles sont même déjà visibles en totalité ou presque sur quelques sites internet. Tout est dit ? en êtes vous bien sûrs ? Je suis certain que pour quelques-uns, vous allez devoir revoir vos certitudes. Car moi-même j'ai dû le premier revoir les miennes ! Mais il n'y pas de mystère, il suffit juste d'être attentif, curieux, observer et comparer.
   En effet, comme cela existe dans le domaine de la philatélie, avec des timbres apparemment identiques, ou également en numismatique avec les pièces de monnaie ou les billets de banque, il arrive que d'une édition à une autre, peuvent apparaître de petites différences, dans les couleurs, le dessin, les inscriptions, etc... On les appelle des "variétés" on dira plutôt pour notre cas: des variantes ou des variations. Il y aura aussi dans cette étude, qui sera prolongée sur plusieurs épisodes, de vraies corrections de blasons et aussi des réactualisations, réalisées par l'éditeur pour s'accorder à la vérité historique, et aussi sans doute par nécessité commerciale, en améliorant ainsi le produit. Je vous donnerai des exemples surtout dans le prochain épisode. Mais pour nous, les passionnés, aujourd'hui, ces premières éditions, incorrectes ou obsolètes, ont maintenant une certaine saveur, celle de l'insolite, et une valeur certaine : celle de la rareté.

📩  Quand vous avez une carte Barré & Dayez en main, au verso sont indiquées quelques informations données par l'éditeur (sauf si la carte a voyagé par la Poste, alors il est probable qu'un timbre-poste en masque une partie) :


🛡  Sur la partie illustrée, côté face, vous avez évidemment le nom de la province en caractères gothiques, plus exactement de type fraktur, et dans les premières éditions, en-dessous de la banderole, à droite, on découvre la signature de l'illustrateur, seulement connu par son pseudonyme : Jylbert (voir ci-contre à droite) .

📖 Je vous propose donc de découvrir ensemble  les  douze premières provinces de cette série n°1294 dans l'ordre croissant des lettres qui les identifient de A à L. Il faut préciser par ailleurs que cette série 1294 ne liste que des provinces du nord, de l'ouest et du centre-ouest de la France, limitée par une ligne virtuelle en diagonale allant de Saintes à Strasbourg en passant par Limoges, Nevers et Troyes.


1294 A - Flandre avec couronne comtale et 
encadrement "rubans"
1294 A - Flandre avec couronne comtale et 
encadrement "feuilles d'acanthe"
1294 A ( Flandre) - verso indiquant une date d'édition en 1955
cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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1294 B - Artois , premières éditions avec petite couronne et 
encadrement "rubans"
1294 B - Artois , éditions intermédiaires avec grande couronne et 
encadrement "rubans"
1294 B - Artois , dernières éditions avec grande couronne et 
encadrement "feuilles d'acanthe"
📍 Avec les précédentes armoiries, c'est donc trois versions différentes (au moins) qui ont été mises en œuvre par l'éditeur au cours de cette période d'une quinzaine d'années durant lesquelles ces magnifiques cartes postales héraldiques ont été commercialisées.

version "petite couronne" : année 1945 et suivantes - détail
version "grande couronne" : années 1950 à 1955- détail
✋Arrêtons nous un moment pour observer deux éléments, provenant du décor des illustrations, qui comportent des différences notables. Ces divergences permettent d'évaluer globalement la date des cartes avant de les retourner pour lire dans le marquage de l'éditeur, l'année précise de leur sortie d'imprimerie.
- Le premier détail réside dans la taille des couronnes qui "timbrent", c'est à dire qui sont posées sur l'écu des armoiries; le rapport est à peu de 2 pour 3 entre "petites" et "grandes" curonnes.
- Le deuxième repère se situe dans l'encadrement de l'écu, qui est formé soit d'un genre de parchemin avec des rubans qui débordent, soit d'un cadre agrémenté d'un décor végétal en forme de feuilles d'acanthe (cf ci-dessous).


version avec "rubans"
version avec "feuilles d'acanthes"


1294 C - Picardie avec couronne comtale

📌 Au passage avec le modèle précédent on remarquera aussi quelques variations dans le décor de fond imitant un mur maçonné : les lignes formant les joints sont très marquées dans les plus anciennes éditions et plus légères voire presque effacées dans les versions les plus récentes.


1294 D - Normandie avec petite couronne ducale
1294 D - Normandie avec grande couronne ducale

1294 E - Champagne avec petite couronne comtale
1294 E - Champagne avec grande couronne comtale

couronne des anciens comtés


couronne des anciens duchés

 
couronne de l'ancien royaume de France


✋Nous nous arrêtons une nouvelle fois pour observer et dénombrer les diverses couronnes qui timbrent les écus de nos provinces. Pour cela il faut se référer à l'Ancien régime, bien avant la Révolution qui supprima ce découpage en provinces pour le remplacer par les départements.

Elles relèvent du titre que portait le chef
et gouverneur de chacune, en général un prince de sang royal, quand celui-ci, pour certains ils étaient pairs de France, prêtait allégeance au souverain, le roi de France.

Dans l'ordre croissant d'importance, nous avons donc au premier rang : les couronnes de comtes, titulaires des anciens comtés, les plus nombreux. Viennent ensuite les couronnes de ducs pour marquer bien évidemment les anciens duchés. Et enfin, associée uniquement à la province d'Île-de-France, une couronne royale rappelant ainsi que l'origine du domaine royal est situé dans cette province, avec Paris comme capitale, et ce depuis le Xe siècle.






1294 F - Île-de-France , avec blason version "France ancien" , semé
 de fleurs de lis
1294 F - Île-de-France , avec blason version "France moderne" réduit à 
trois fleurs de lis, ici timbré d'une petite couronne royale
1294 F - Île-de-France avec une grande couronne royale


1294 G - Lorraine , écu timbré d'une couronne ducale et encadré de rubans
1294 G - Lorraine , écu encadré de feuilles d'acanthe

1294 H - Alsace , écu timbré d'une petite couronne ducale et encadré
 de rubans
1294 H - Alsace , écu timbré d'une grande couronne ducale et encadré de
 feuilles d'acanthe

1294 I - Vosges , sans couronne, remplacée par un décor mixte de
 rubans et d'acanthes
A nouveau , une petite pause "explication" s'impose. Nous sommes partis sur le postulat de départ qui était de recenser toutes les anciennes provinces historiques françaises. Et voilà que nous arrivons à deux exceptions qui rendent de fait notre série un peu incohérente : les Vosges et la Vendée, qui sont: pour la première, une région naturelle et l'ensemble deux départements créés en 1790 durant la Révolution française. Pourquoi donc l'éditeur a-t-il jugé bon de les isoler de leurs provinces historiques originelles : la Lorraine et le Poitou ? était-ce pour faire plaisir à un quelconque notable de l'époque ? ou bien apporter une petite note républicaine parmi toutes ces entités de l'ancien régime dont l'origine remonte à la féodalité ?  c'est un mystère pour lequel je n'ai pas la réponse.
armoiries du département des Vosges (vers 1950)
d'après le dessin original de Robert Louis
 Ce qui est sûr, c'est que ces deux blasons sont eux, tous nouveaux à l'époque de la publication de ces cartes postales. En effet, c'est notre grand héraldiste officiel Robert Louis (1902-1965) qui en est l'auteur, dans les dernières années de la décennie 1940, début 1950. Son nom est d'ailleurs mentionné sur la carte de la Vendée, à droite de la banderole. A l'époque, Robert Louis avait été chargé par le Ministère de l'Intérieur de donner un blason à chacun des 90 départements français, dans le but d'identifier les plaques d'immatriculations des véhicules, comme chez nos voisins suisses avec leurs cantons. Ce que l'artiste réalisa : ils existent, mais juste sur le papier, car le projet des plaques d'immatriculation armoriées sera abandonné et les blasons remplacés par les numéros des départements de 01 à 90. Dans la pratique, peu d'entre eux, moins d'une dizaine, seront utilisés officiellement par les administrations départementales, pour leur communication.

📌 Enfin pour être complet, le blason des Vosges ci-dessus, présente une anomalie assez grossière dans le chef. Celui-ci vient des armes de l'ancien duché de Lorraine : les trois oiseaux sont donc des alérions, oiseaux héraldiques caractérisés par l'absence de becs et de serres. Et ici nous voyons des aiglettes qui en sont pourvues. Voir le dessin original de Robert Louis, ci-dessus. Apparemment cette erreur n'a jamais été rectifiée.

1294 J - Vendée , sans couronne, remplacée par un décor mixte de 
rubans et d'acanthes

1294 K - Bretagne , écu timbré d'une petite couronne ducale et encadré 
de feuilles d'acanthe
1294 K - Bretagne , écu timbré d'une grande couronne ducale et encadré 
de feuilles d'acanthe

1294 L - Poitou , écu timbré d'une petite couronne comtale et encadré
 de rubans
1294 L - Poitou , écu timbré d'une grande couronne comtale et encadré 
de feuilles d'acanthe
1294 L - Poitou , écu timbré d'une grande couronne comtale et 
encadré de rubans

  Eh bien maintenant,comme je le pense, vous allez peut-être rouvrir vos albums, et si vous voulez obtenir les séries vraiment complètes pour votre collection, il va falloir vous remettre à leur recherche sur les sites de vente en ligne ou chez les bouquinistes spécialisés !!  Bonne chance ...

  Je vous donne rendez-vous très bientôt, pour poursuivre et terminer l'inventaire de la série 1294...
avec d'autres surprises, je l'espère.




             Herald Dick


Top 10 des plus grandes villes d'Autriche avec leurs blasons

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Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.


Nous revenons en Europe après une escapade en Amérique du sud et à la rencontre d'un pays vieux de mille ans, et très prisé pour ses paysages de montagne , surtout pendant cette période hivernale :  l' Autriche.





Voici donc les 10 plus grandes villes en terme de population, en-dehors des agglomérations (chiffres : 2016). 
  L'Autriche est un état fédéral divisé en 9 länders (états). Nous allons en visiter 8, par le biais des plus grandes villes, seul, le Burgenland ne figurera pas : sa capitale, Eisenstadt ayant moins de 15 000 habitants.





1 - VIENNE / Wien

capitale de l'Autriche, et du land de Vienne (Bundesland Wien) - 1 840 570 habitants


ancienneté des armoiries (apparition de la croix) : 1327 (sceau)




2 - GRAZ

capitale du land de Styrie (Steiermark) - 280 200 habitants


ancienneté des armoiries : 1261 (sceau)



3 - LINZ

capitale du land de Haute-Autriche (Oberösterreich) - 200 840 habitants


ancienneté des armoiries : 1242 (sceau)




4 - SALZBOURG / Salzburg

capitale du land de Salzbourg (Land Salzburg) - 150 890 habitants


ancienneté des armoiries : 1249 (sceau)



5 - INNSBRUCK

capitale du land du Tyrol (Tirol) - 130 890 habitants


ancienneté des armoiries : 1267 (sceau)



6 - KLAGENFURT / Klagenfurt am Wörthersee

capitale du land de Carinthie (Kärnten) - 99 110 habitants


ancienneté des armoiries : 1287 (sceau)



7 - VILLACH

ville du land de Carinthie (Kärnten) - 61 220 habitants


ancienneté des armoiries : 1240 (sceau)



8 - WELS

ville du land de Haute-Autriche (Oberösterreich) - 60 380 habitants


ancienneté des armoiries : 1295 (sceau)




9 - SANKT PÖLTEN / St. Pölten

capitale du land de Basse-Autriche (Niederösterreich) - 53 445 habitants


ancienneté des armoiries : 1538



10 - DORNBIRN

ville du land du Vorarlberg - 48 070 habitants


ancienneté des armoiries : 1655





sceau de Vienne en 1346 : l'aigle support
fait toujours partie des grandes armoiries
 de la ville, encore aujourd'hui.
La croix apparue cent ans après l'aigle
sur les sceaux de la ville, fait référence au
christianisme. Beaucoup de viennois ont
participé aux croisades, ce qui en fait une
hypothèse de justification pour les historiens.
• L'Autriche et l'héraldique, ce sont huit siècles d'amour et de fidélité sans faille. J'ai placé ostensiblement en dessous de chaque blason des dix villes les dates de naissance connues de leur armes, et c'est assez éloquent ! Et  l'histoire d'amour se poursuit toujours au XXIe siècle : les armoiries font partie intégrante du paysage, partout en Autriche, jusque dans les plus petits villages.

• On remarquera à nouveau l'utilisation fréquente des murs, portes de ville, tours et enceintes de fortifications, que l'on nomme improprement "châteaux" y compris dans le langage héraldique. Ils sont une caractéristique très présente dans l'héraldique municipale en Europe centrale, héritée des anciens sceaux de villes qui circulaient au Moyen-Âge (voir un de mes anciens articles → ICI).

anciennes armoiries de Linz
(avant 1965), avec une version
 plus élaborée, plus colorée,
et moins stylisée du château
• Mention particulière pour les armoiries d'Innsbruck (ville n° 5) pour lesquelles on peut de bonne foi s’interroger sur la symbolique. Alors imaginez que vous êtes un drone et que vous survolez la rivière Inn et vous passez au-dessus d'un vieux pont de bois posé sur des piles en pierres maçonnées: vous avez alors l'image du blason ! et d'après la forme en pointe des piles, le courant de la rivière va du haut vers le bas.  Ce sont des armes parlantes : Inns-bruck = le pont (Brücke) sur l'Inn, en allemand

• Au niveau des références historiques, on observe bien évidemment la forte récurrence des couleurs de l'ancien duché d'Autriche, et de la dynastie des Babenberg (de gueules à la fasce d'argent) : villes n° 1-3-5-8-9 et 10.
 - La très ancienne "panthère" héraldique (ville n°2) du duché de Styrie est apparue sur le sceau du margrave Ottokar III en 1160 !
 - Le loup de la ville n°9 vient des armes communes au puissant évêché et à la ville de Passau, au confluent du Danube et de l'Inn, à la frontière germano-autichienne, dont St. Pölten fut une dépendance.

version ancienne et plus complète de
 la "main d'aigle " des armoiries de Villach
avec même le rajout d'une langue de gueules
sortant à la jointure de l'aile et de la cuisse 
vignette album "Kaffee Hag"- année~1930
• Dans le bestiaire héraldique on revient à la fameuse panthère de Styrie, qui est une des curiosités spectaculaires de l'héraldique autrichienne. Elle n'a rien à voir avec la panthère, le grand félin tacheté ou noir qui vit dans la nature. Là, c'est une bête fantastique monstrueuse composée d’une tête de cheval, des cornes de taureau, d'un corps de lion rampant, des pattes avant munies de serres d’aigle, des pattes arrières de lion (ou de taureau), la queue d’un léopard, et elle crache des flammes. Dans le cas de notre ville n°2, les flammes sortent par tous les orifices ! par sa gueule, ses narines, ses oreilles , et... ailleurs, plus bas, aussi !!!
- Mais la ville n°6 n'est pas en reste avec cette créature volante bizarre que l'on pourrait prendre pour un simple dragon. Eh bien en fait, c'est un "Klag", "Klagen" au pluriel !  car ce sont ici encore des armes parlantes : Klagen-furt : le gué du (des) Klag en allemand. Le "Klag" est une créature locale hybride  au corps d'oiseau, avec une tête de loup et une queue de serpent. Cette bête légendaire protégeait le passage de la rivière ou des marais proches de la Wörthersee. Elle pouvait donc être aussi bien bienveillante que dangereuse.
- Enfin la ville n°7 présente une autre particularité et curiosité de l'héraldique germanique : la "main d'aigle" (Adlerfang ou Klauenflügel, en allemand) qui consiste en une patte d'aigle arrachée, de la serre jusqu'à la cuisse, qui est emplumée ou pas et qui est attachée à une aile de la même aigle, la plupart du temps déployée.

• Au titre des armes parlantes on peut encore mentionner le blason de ville n°10 : le mot allemand "Dorn", épine en français, qualifie aussi les arbustes ou arbres épineux  et "Birne" est la poire, le fruit. Nous avons donc au final un arbre portant des poires, mais pas forcément un poirier, qui n'a pas d'épines !


Si vous désirez en savoir plus sur le pays : l' Autriche et ses emblèmes, c'est → ICI

A bientôt, pour un nouveau pays ... ICI

Et pour revoir le pays précédent ...  → ICI





          Herald Dick
 



4 avril 1817-2017 : bicentenaire de la mort d' André Masséna, maréchal et prince d'Empire

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 Aujourd'hui, nous commémorons la mort d'un grand soldat de l'époque napoléonienne, André Masséna, niçois de naissance, ayant commencé sa carrière militaire sous l'ancien régime, il s’engagera dans la Garde Nationale sous la Révolution et lors de la campagne d'Italie, il sera sous les ordres du général Bonaparte. Surnommé par l'empereur Napoléon Ier« l'enfant chéri de la Victoire », cette Victoire va devenir son emblème héraldique. Il tombera plus tard quelque peu en disgrâce, à cause de ses revers militaires et en gardera une certaine amertume.


armoiries d'André Masséna, maréchal d'Empire,
 duc de Rivoli, prince d'Essling
 " d'or, à une Victoire ailée de carnation, vêtue d'argent,
 tenant dans sa main dextre une palme et dans la sénestre
 une couronne d'olivier, le tout de sinople,
accompagnée en pointe d'un chien couché de sable ;
au chef des ducs de l'Empire".
portrait d'André Masséna peint  par Edme-Adolphe
 Fontaine et Antoine-Jean Gros (vers 1853)






André Masséna

(• Nice 1758 - † Paris 1817)

  André Masséna, maréchal d'Empire, duc de Rivoli, prince d'Essling, pair de France (pendant les Cent Jours).
• né à Nice, dans le Comté de Nice, à l'époque faisant partie du royaume de Sardaigne, le 6 mai 1758.
• mort à Paris, malade de la tuberculose, le 4 avril 1817.

armoiries successives de Masséna, maréchal d'Empire, Duc de Rivoli et prince d'Essling -  extraits de l'Armorial du premier Empire
(planche n°77) - auteurs Vicomte Révérend et Comte E. Villeroy - éd. H. Champion - Paris (1911)
on notera que le chien couché n'apparait qu'avec le titre de prince d'Essling

portrait équestre de Masséna : Général en Chef de l'Armée d'Italie , estampe éditée "chez Jean"à Paris (v1797~1798)
 réserve de la BNF Paris, département estampes et photographies.

Engagé dans l'armée d'Italie, André Masséna fut nommé lieutenant-colonel, puis général, et se distingua lors de la victoire de Rivoli en janvier 1797. Commandant en chef sous le Consulat, il remporta la victoire de Zurich, et Bonaparte lui confia alors l'armée d'Italie. Élevé au grade de maréchal en 1804, il conquit le royaume de Naples et remporta les victoires d'Eckmühl, d'Essling et de Wagram. Chargé de reconquérir le Portugal en 1810, il fut arrêté par Wellington et ne reçut pas des autres maréchaux le soutien qu'il espérait. Très mécontent, Napoléon Ier le confine alors, jusqu'en mars 1814, dans le commandement de la division militaire de Marseille, fonction que lui conserve Louis XVIII.
timbre émis en 2008 par la poste monégasque
 pour commémorer le 250e anniversaire de la naissance
 d'André Masséna (au passage, on notera que la poste
 française n'a rien prévu pour son bicentenaire, cette année !)

Durant les Cent-jours, il se rallie sans enthousiasme à l'Empereur, qui le nomme Pair de France le 8 juin 1815 mais ne lui confie aucun commandement. Après Waterloo, Joseph Fouché, devenu président du gouvernement provisoire, lui offre cependant celui de la Garde nationale. A ce poste, il parvient à se rendre utile une dernière fois en maintenant l'ordre à Paris durant cette période troublée.

Après la seconde Restauration, il fait partie à son corps défendant du conseil de guerre que le roi charge de juger le maréchal Ney mais qui se déclare incompétent. Il doit alors faire face à une dénonciation qui l'accuse d'avoir favorisé par son inaction l'avance de Napoléon après son débarquement. Le sachant gravement malade, il est atteint de la tuberculose, le gouvernement royal laisse la procédure s'enliser jusqu'à la mort du maréchal.

Il meurt le 4 avril 1817 dans son hôtel parisien de la rue de Bourgogne, où il était le locataire du maréchal Mortier. Son imposante tombe se trouve à Paris, au cimetière du Père Lachaise, division 28.






             Herald Dick
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Histoire parallèle : 6 avril 1917-2017 -les États-Unis entrent dans le conflit en déclarant la guerre à l'Allemagne

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  Voici maintenant quelques mois que nous ne sommes pas allés en repérage sur les différents fronts de ce gigantesque conflit planétaire. C'est l'entrée en guerre de nouveaux belligérants, et non des moindres, qui relancent la poursuite de notre sujet sur les symboles de la Première Guerre mondiale, avec toujours le même challenge : utiliser des documents d'époque.

drapeau (à 48 étoiles) des États-Unis d'Amérique en 1917
 (extrait du livre américain  Flags of the World de Byron
 McCandless et G.H. Grosvenor, National Geographic Society - U.S.A - 1917)
Armoiries des États-Unis, version Hugo Gerard Ströhl (extraites d'une planche
 du dictionnaire Meyers Großes Konversations-Lexikon - 1909)
drapeaux de guerre et marchand de l'Allemagne en 1917 (extraits du livre américain  Flags of the World de Byron
 McCandless et G.H. Grosvenor, National Geographic Society - U.S.A - 1917)


cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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• 18 décembre 1916 :  Les États-Unis amorcent une tentative de médiation entre les belligérants lorsque le président, réélu en novembre 1916, Woodrow Wilson transmet une note proposant d'entamer des négociations de paix sur la base du "ni vainqueurs, ni vaincus".

• 26-30 décembre 1916 : Les gouvernements des Empires centraux semblent accepter le principe de la médiation Wilson. Une conférence est ouverte à Londres pour discuter la proposition américaine. Finalement, l'Entente fait connaître sa position: pas de négociations avec les Puissances centrales, dont le flou de leur réponse sème le trouble et fait penser qu'ils veulent juste gagner du temps pour se réarmer.

• 19 janvier 1917 :  L'affaire du "télégramme Zimmermann" révélée, provoque un séisme dans la vie des américains, réveillant chez eux le spectre d'une menace directe sur les frontières nationales. Le ministre des Affaires étrangères allemand Arthur Zimmermann adresse à l'ambassade allemande à Mexico des instructions secrètes pour négocier, en cas d'entrée en guerre des États-Unis, une alliance avec le Mexique pour attaquer ceux-ci. Le message est intercepté et déchiffré par l'Entente qui le transmet à Washington. On saura plus tard que le Mexique, déjà en proie aux évènements de la Révolution sur son propre territoire, a refusé toute alliance militaire qui l'aurait conduit inéluctablement à une guerre suicidaire contre les États-Unis.

armoiries et drapeaux des États-Unis - carte cadeau publicitaire d'époque
 • 22 janvier 1917 :  Le président des États-Unis, Woodrow Wilson en appelle encore aux pays européens en guerre à faire "une Paix sans vainqueurs ". Il ne sera bien évidemment pas entendu.

•  3 février 1917 :  En réaction à la reprise de la guerre sous-marine des Allemands, dans l'Océan Atlantique, parfois très près des côtes américaines, qu'elle avait abandonné en 1915, sous la pression de la menace de l'entrée en guerre des États-Unis, Washington rompt ses relations diplomatiques avec Berlin. Les stratèges allemands pensent que les États-Unis ne seront pas prêts logistiquement pour partir en guerre avant trois ans.

•  25 février 1917 :  Le paquebot Laconia de la compagnie britannique Cunard Line est torpillé par le sous-marin U-50 de la Kaiserliche Marine à six milles (11 kilomètres) à l'ouest du rocher de Fastnet, alors qu'il revenait des États-Unis vers l’Angleterre avec 75 passagers et un équipage de 217 hommes.Une première torpille l'atteint sur tribord à hauteur de la salle des machines, mais le navire ne coule pas ; vingt minutes plus tard une deuxième torpille frappe à nouveau la salle des machines, également sur tribord, et le Laconia coule vers 22 h 20. Douze personnes trouvent la mort, six matelots et six passagers britanniques et américains.

• 28 février 1917 :  Le torpillage du Laconia fit grand bruit aux États-Unis, malgré le faible nombre de victimes, mais cumulé avec l'affaire du télégramme Zimmermann déchiffré et traduit, le scandale est amplifié dans la presse américaine. L'accumulation de ces divers évènements contribua largement à retourner l'opinion publique américaine jusqu'alors très largement isolationniste. Ce climat influença naturellement la politique en haut lieu.

6 avril 1917 : Les États-Unis déclarent la guerre à l’Allemagne.
Le Sénat américain, par 82 voix contre 6, et la Chambre de Représentants par 373 voix contre 50 entérinent la décision du président Wilson d'entrer en guerre aux côtés de l'Entente. Officiellement, le pays ne fera pas partie d'aucune alliance, pour garder sa liberté politique et diplomatique tout en affichant un statut "d'associé de l'Entente".

portrait de Woodrow Wilson (1856-1924), président (démocrate) des États-Unis
 durant le premier conflit mondial, encadré d'une couronne de lauriers
( il recevra le Prix Nobel de la Paix en 1919) , drapeau américain,
silhouette du Capitole à Washington et poème- carte postale américaine d'époque


Le débarquement des troupes américaines à Saint-Nazaire en 1917 -  photo : ecpad.fr

différents drapeaux officiels et militaires en 1917 ( planche extraite du livre américain  Flags of the World de Byron McCandless et G.H. Grosvenor, National Geographic Society - U.S.A - 1917)
Récapitulation des forces alliées de l'Entente en 1917 avec les drapeaux, de gauche à droite : Monténégro, Belgique, États-Unis, Empire britannique, Italie, France, Russie, Japon, Roumanie et Serbie. Carte postale d'époque.
(ont été oubliés dans la liste des alliés : Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Afrique du Sud, Portugal)



                 Herald Dick


Histoire parallèle : 7 avril 1917-2017 -Cuba et Panama déclarent la guerre à l'Allemagne

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  Le jeu des alliances, qu'elles soient soumises à l’exécution d'un traité ou qu'elles découlent d'une influence politique, à la limite du déni de souveraineté, se mettent à nouveau en marche. Suivant la déclaration de guerre faite la veille à l'Allemagne par les États-Unis d'Amérique, les pays sous influence politique et militaire des américains, comme l'étaient Cuba et Panama à l'époque, s’exécutent à leur tour.

drapeaux d'états et pavillons de la marine de Cuba en 1917 (extraits du livre américain  Flags of the World de Byron
 McCandless et G.H. Grosvenor, National Geographic Society - U.S.A - 1917)

Armoiries de Cuba et de Panama dessinées par Hugo Gerard Ströhl (extraites d'une planche du dictionnaire
Meyers Großes Konversations-Lexikon 1909)
drapeau d'état de Panama en 1917 (extraits du livre américain  Flags
of the World de Byron McCandless et G.H. Grosvenor,
 National Geographic Society - U.S.A - 1917)

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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drapeaux de guerre et marchand de l'Allemagne en 1917 (extraits du livre américain  Flags of the World de Byron
 McCandless et G.H. Grosvenor, National Geographic Society - U.S.A - 1917)

armoiries de l'Empire allemand en 1917 - fragment d'une carte postale allemande d'époque




7 avril 1917 : Les états de Cuba et de Panama déclarent la guerre à l’Allemagne.

📌 Les déclarations de guerre de Cuba et de Panama furent purement symboliques : ces états ne combattirent pas et n'en avait pas l'intention. Toutefois Cuba avait programmé d'envoyer un corps expéditionnaire de 25 000 hommes en France en 1919, décision annulée lorsque l'armistice du 11 novembre 1918 la rendit inutile.



drapeau d'état et pavillon de marine de Cuba - page extraite du livre en anglais
 "Drawings of the flags in use at the present time by various nations" (Londres-1916)
drapeau d'état du Panama - fragment d'une page extraite du livre en anglais
 "Drawings of the flags in use at the present time by various nations" (Londres-1916)
carte postale patriotique américaine avec les drapeaux et les fleurs nationales de quelques-uns des alliés y compris un des derniers en date : Cuba.
carte postale patriotique américaine "United for Victory" avec aigle américain
 posé sur un bouclier aux couleurs du drapeau américain et une
 farandole de drapeaux alliés dont ceux de Cuba et Panama tout en bas à gauche
A noter : le drapeau du Portugal (sous le drapeau américain) qui est erroné , c'est celui
de l'ancien royaume qui a été aboli en 1910 et remplacé par la République.




                    Herald Dick

Philatélie - avril 2017 (archives)

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Nouvelle synthèse à propos des thèmes associés de l'héraldique et de la philatélie: voici un récapitulatif, que je ne prétend pas être exhaustif, des derniers timbres et autres produits philatéliques parus ou signalés à la fin de l'année 2016, tous pays confondus.


Ordre souverain de Malte : timbre avec
 surtaxe au profit des victimes du tremblement
 de terre du centre de l'Italie
Ordre souverain de Malte : bloc-feuillet commémoratif du 50e anniversaire de la Poste Magistrale de l'Ordre
 Souverain Militaire Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem de Rhodeset de Malte

France : 100e anniversaire de la naissance du président François Mitterrand avec le symbole
 héraldique qu'il avait choisi pour se représenter :  un arbre mi-chêne, mi-olivier - à droite :
 les armoiries créées pour son admission en 1984, comme chevalier de l'Ordre de Séraphin, en Suède.
cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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République Tchèque : centenaire de la lutte pour un état tchèque indépendant
 pendant la première Guerre mondiale- drapeaux et symboles héraldiques
Hongrie et Croatie : émission commune commémorant le 450e anniversaire du siège de Szigetvár
 ou bataille de Sziget (1566) où les forces hongroises et croates ont arrêté la progression des
 armées turques de Soliman vers Vienne.. - deux blocs-feuillets avec sur le timbre de droite les
 armoiries de la ville hongroise actuelle de Szigetvár (plus lisibles ci-dessous)
Szigetvár ( comitat de Baranya, Hongrie)


Russie : Service fédéral des douanes de Russie - détail armoiries à droite


Philippines : Commission pour la sécurité des échanges commerciaux -
 sceau/armoiries du pays
Philippines : tourisme : ville de Lal-lo - détail de l'emblème ci-dessous
ville de Lal-lo , province de Cagayan (Philippines)
Philippines : investiture du président Rodrigo Roa Duterte -
 détail du sceau présidentiel à gauche et armoiries nationales à droite

Norvège : 200e anniversaire de la banque nationale avec 
une pièce de monnaie frappée des armoiries de l'époque

Vatican : 800e anniversaire de la mort du Pape Innocent III 
 détail de ses armoiries ci-dessous
armoiries du pape Innocent III

Italie : Académie nationale de musique Sainte-Cécile à Rome
Italie : la ville de Mantoue, capitale de la 
Culture 2016 - portrait du poète Virgile, 
natif de la ville, il figure aussi dans
 les armoiries de la commune (détail ci-contre)

Ukraine   : blocs-feuillets avec emblèmes de la poste (Ukrpost), blason national et rubans aux couleurs du drapeau

 PMR (République moldave du Dniestr / Transnistrie) : 25e anniversaire de la création du pays : emblème nationaux - timbres, feuilles et enveloppe premier jour ci-dessous :

D.N.R (République populaire de Donetsk) :  troisième série d'armoiries de la région des rebelles pro-russesdu Donbass (en fait réémission des timbres de 2015): les villes de Gorlovka et Chakhtarsk

Portugal : héraldique militaire portugaise : armoiries de diverses unités  (détail des blasons ci-dessous) et enveloppe premier jour 


Portugal : commémoration des 500 ans du premier service de courrier au Portugal sous le règne
 de Manuel Ier (armoiries d'époque, voir en-dessous) -  série de quatre timbres et un bloc 
armoiries du roi du Portugal en 1509  représentées
 sur les timbres (extrait de l'armorial Armeiro mor)
Togo : 75e anniversaire de la mort du fondateur du mouvement des Scouts : 
Robert Baden-Powell (1857-1941) avec ses armoiries familiales (ci-dessous)
armoiries de Baden-Powell
Pays-Bas : bloc-feuillet sur les villages et villes de pêcheurs , avec leurs drapeaux municipaux , de gauche à droite : 
Arnemuiden, Urk, Scheveningen, Zoutkamp et Volendam


Roumanie : série touristique, la région historique de Munténie, aussi appelée
 Grande Valachie, divers monuments et armoiries (détail ci-dessous) 
 série de quatre feuillets 








Liberia : élections américaines 2016 - portraits du nouveau président Donald Trump, avec son épouse 
et de sa concurrente Hillary Clinton -blocs commmémoratifs  
(emblème de la présidence des États-Unis, détail) 




Royaume-Uni : célébration du 950e anniversaire de la Bataille d'Hastings  - feuillet illustré par des extraits de la Tapisserie de Bayeux   +    ci-dessous divers produits philatéliques (et numismatiques) dérivés

 

Jersey : timbres autoadhésifs d'usage courant avec armoiries d'état et dédicace spéciale
 pour le 950e anniversaire de la bataille d'Hastings
Jersey : célébration du 950e anniversaire de la Bataille d'Hastings  - feuillet illustré par des
 photos de reconstitutions historiques sur fond de carte des lieux
Île d'Aurigny : célébration du 950e anniversaire de la Bataille d'Hastings illustrée en mode Bande dessinée - carnet de timbres ci-dessus, couverture du carnet, feuillet et enveloppe premier jour ci-dessous

Russie : bicentenaire de la naissance du métropolite de Moscou (évêque de l'église orthodoxe russe) Makaria Bulgakov (Macaire en français) - emblème personnel à gauche
Kirghizistan : 25e anniversaire de l'indépendance , bloc : statue de Manas, héros national kyrgiz
drapeau et emblème national à droite (détail ci-dessous)

Kirghizistan : idem avec aigle , drapeau et emblème à gauche (détail ci-dessous)
République du Kirghizistan


Biélorussie : émission commune avec le Pakistan , parcs nationaux - drapeaux et emblèmes nationaux respectifs (détails ci-dessous)

Biélorussie : série touristique , la ville de Sloutsk - détail armoiries à droite

Biélorussie :  25e anniversaire du Service des Douanes de la
 République de Biélorussie - emblème héraldique

Biélorussie : 26e réunion du Conseil de coordination des procureurs généraux des États participants de la CEI - emblèmes de la CEI (à gauche) et du Bureau des représentants biélorusses à gauche - enveloppe premier jour ci-dessous :

Biélorussie : "12 septembre / Jour de l'Officier d'Investigation préliminaire" - insigne de service,
 avec armoiries nationales - feuillet et timbre isolé ci-dessous


Biélorussie : 25e anniversaire de de la création de la Communauté 
des États Indépendants (C.E.I) qui succéda à l'ex U.R.S.S. dissoute 
( emblème de la C.E.I. à gauche )




Vous pouvez consulter les dernières nouveautés → ICI


A bientôt...



            Phila Dick
 






Histoire parallèle : 9/12 avril 1917-2017 -offensive des troupes britanniques et des canadiens en Artois

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  Jusqu'à ce jour, dans ce thème des symboles de la Première Guerre mondiale, je n'ai pratiquement pas eu l'occasion d'évoquer l'engagement du Canada, dont les troupes sont pourtant présentes depuis le début du conflit au sein des unités britanniques, sur les fronts du nord de la France et en Belgique. Il est temps de réparer cette anomalie, d'autant plus que le 9 avril 2017 ont commencé des commémorations importantes, avec notamment la venue du premier ministre canadien M. Justin Trudeau et de François Hollande, sur les lieux même des batailles où il y a cent ans les troupes canadiennes se sont illustrées de manière héroïque.

drapeau du Canada en tant que dominion britannique en 1917
drapeau du Royaume-Uni (Union Jack)

armoiries du Canada en 1917

drapeau de l'Empire allemand en 1917
drapeau de guerre allemand en 1917



 9/12 avril 1917 : Les Canadiens lancent une offensive à Vimy, en Artois.
En soutien à l'offensive du général Nivelle qui se prépare (et qui aboutira dans quelques jours au carnage sur le Chemin des Dames), les troupes Britanniques attaquent en Artois. Les soldats du corps Canadien du général Julian Byng attaquent la crête de Vimy pour la reprendre aux Allemands. Cette bataille est une victoire pour les Canadiens, qui réussissent à prendre la cote 145 et à réaliser tous leurs objectifs, au prix de 3 598 morts. Cette victoire, là où les armées britanniques et françaises avaient échoué pendant plus de deux ans, donne aux troupes canadiennes le statut de troupes d'élite, permet au Canada d'avoir une position indépendante lors de la signature du traité de Versailles, et marque l'émergence de la nation canadienne.
cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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carte postale patriotique canadienne d'époque montrant un rare drapeau
canadien bleu "Blue enseign".

La bataille de la crête de Vimy /  The Battle of Vimy Ridge  -  peinture de Richard Jack - Musée canadien de la guerre

authentique drapeau canadien (Canadian red ensign) d'époque, en tissu, qui aurait pu flotter sur la crête de Vimy en 1917
 collection de l'Imperial War Museum à Londres (Royaume-Uni)

Drapeau de Terre-Neuve en 1917 -  A l'époque, l'île de Terre-Neuve n'est pas
 encore une province du Canada (ce ne sera effectif qu'en 1949), mais un dominion
autonome de la couronne britannique, comme le Canada tout entier, par ailleurs.
 En 1914, Terre-Neuve entra en guerre aux côtés de la mère-patrie (le Royaume-Uni),
comme toutes les dépendances de l'Empire britannique l'ont fait, par obligation.
 Le petit état insulaire  procéda à l'envoi en Europe d’un corps d’armée qui sera décimé
à la Bataille de la Somme, en 1916. Les habitants de l''île canadienne, si éloignée, méritent
donc eux aussi l'hommage et la reconnaissance de la France et de ses alliés du moment.
badges  qui pouvaient orner les pavillons "Red ensign" des différentes provinces du Canada, comme ceux du Canada ou de Terre-Neuve,
visibles juste au-dessus, ou encore sur des drapeaux "Blue ensign" avec un fond bleu - pages extraites du livre en anglais
 "Drawings of the flags in use at the present time by various nations" (Londres-1916)

Le blason que la commune de Vimy (Pas-de-Calais) a adopté
(cf cette image provenant du site www.infomairie. net/62-vimy )
porte dans le quartier inférieur à droite, une branche et des feuilles d'érable
en l'honneur des soldats canadiens tombés pour libérer le territoire.




                    Herald Dick

Centenaire de la mort de Ferdinand von Zeppelin

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 Voici une commémoration que j'avais involontairement laissé passer en mars dernier, concernant un homme dont le nom de famille est devenu un nom commun : consécration suprême ! et surtout un des plus grands pionniers de l'aérostation mondiale : Ferdinand von Zeppelin, dont le nom et la marque existent toujours de nos jours ! Certes, ce n'est pas lui qui a inventé le ballon dirigeable, mais il l'a considérablement amélioré, expérimenté, pour en faire un extraordinaire engin volant pour des usages divers : militaires et voyages commerciaux.  Bien après son décès, l'Allemagne nazie en fera un vecteur de propagande politique de premier ordre, mais cette aventure finira par une catastrophe mémorable imprimée dans toute les mémoires car elle avait été filmée en direct à Lakehurst aux États-Unis.

armoiries originelles de la maison von Zeppelin
(originaire du Mecklembourg):
"d'azur à une tête et un col d'âne d'argent"
couronne de comte - cimier : une tête et un col d'âne d'argent,
soutiens : deux aigles regardantes d'argent , becquées
 et membrées d'or, lampassées de gueules.
L'âne est parfois représenté pourvu d'une langue (langué) de gueules
 portrait de Ferdinand von Zeppelin en 1915
 photo Nicola Perscheid - Staatsbibliothek zu
 Berlin - Preußischer Kulturbesit
Un portrait "jeune", en uniforme de capitaine
du royaume de Wurtemberg durant la guerre de 1870-1871 






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Ferdinand von Zeppelin

(• Konstanz 1838 - † Berlin 1917)


Ferdinand Adolf August Heinrich von Zeppelin

• né à Konstanz (Constance), à l'époque dans le Grand-Duché de Bade (en Allemagne du sud),  le 8 juillet 1838.
• mort à Berlin, capitale de la Prusse, le 8 mars 1917.

timbres allemands de poste aérienne, émis pour le bicentenaire de la naissance du comte Zeppelin, en 1938
(ces très beaux timbres sont malheureusement "pollués" par la présence des svastikas, emblèmes du régime hitlérien)
cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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  Ferdinand, comte von Zeppelin (1838-1917), fut un officier militaire et un industriel allemand, qui développa le dirigeable rigide, connu sous le nom de zeppelin. Né à Constance, Zeppelin fit ses études à l'École des cadets de l'armée de Ludwigsburg et à l'université de Tübingen. Entré dans l'armée prussienne en 1858, il se rendit aux États-Unis en tant qu'observateur à la guerre de Sécession (à partir de 1863) afin d'y étudier les techniques militaires dans l'armée de l'Union. Zeppelin fut aussi observateur durant la guerre austro-prussienne (en 1866) et enfin il servit pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Il est commandant de régiment à Ulm entre 1882 et 1885, puis il est envoyé du Württemberg à Berlin. Il prit sa retraite en 1890 avec le grade de général de brigade. En 1906, il est promu général de cavalerie.
essai du dirigeable LZ 2 sur le lac de Constance en 1905.

un dirigeable Zeppelin en action de bombardement
 sur la ville d'Anvers (Belgique), la nuit du 24 au 25
août 1914, durant la Première Guerre mondiale
À partir de 1894, il se consacra entièrement à la conception et à la construction de dirigeables, la lecture de l'ouvrage d'Heinrich von Stephan, Poste mondiale et navigation aérienne, l'ayant fortement influencé. En 1900, le premier dirigeable rigide sortait des ateliers. Malgré de nombreux échecs, Zeppelin continua ses recherches et, en 1909, l'un de ses dirigeables effectua le premier service aérien commercial ouvert aux passagers. Pendant la Première Guerre mondiale, les zeppelins furent utilisés dans des raids aériens allemands, malgré leur vulnérabilité.

Le comte von Zeppelin mourut en 1917, peu avant la fin de la Première Guerre mondiale. Il n'a donc pas connu la provisoire mise en sommeil du projet Zeppelin due au traité de Versailles, ni le second âge d'or de ses aéronefs sous son successeur Hugo Eckener.

Après la Première Guerre mondiale, les dirigeables retrouvèrent leur utilisation première : le transport de passagers. Finalement, des problèmes de sécurité (chute et incendie du Hindenburg à  New-York en 1937) mirent fin provisoirement à la popularité du zeppelin.

les véritables armoiries des Comtes de Zeppelin (Wurtemberg) ,
faits Comtes du Saint-Empire le 18 sept.1792 (source J.B. Rietstap) :
Parti : au 1er, de sable à une bannière d'or, posée en bande, chargée d'une aigle de sable
becquée et membrée d'or (à cause de la charge de porte-étendard héréditaire du St.-Empire)
au 2e d'azur à une tête et un col d'âne, au naturel, coupée de gueules.
Couronne de comte -  Cimier: une tête et un col d'âne - Supports: deux aigles regardantes
gravure signée Von Tyroff - éditée à Nuremberg, Bavière (1833)
A noter, sur d'autres armoriaux, le 1eret le 2 sont inversés dans l'écu parti
carte postale allemande datée de 1914 avec le portrait dessiné du Comte Zeppelin
et en haut à droite, le blason simplifié du Royaume de Württemberg.


L'âge d'or et la tragédie des zeppelins...
Le dirigeable LZ 127 "Graf Zeppelin" au-dessus de la région de Berlin en 1928 pour un vol d'essai
timbres américains de 1930 représentant le LZ 127 "Graf Zeppelin" sur l'océan
pour un voyage transatlantique à destination des États-Unis et autour du monde
La catastrophe du LZ 129 "Hindenburg", amarré à son pylône sur la base navale de Lakehurst, New Jersey aux États-Unis,
le 6 mai 1937 : les réservoirs d'hydrogène, gaz hautement inflammable, explosent et entraînent la mort de 35 personnes et de nombreux blessés. Ce sera la fin des vols commerciaux des dirigeables gonflés à l'hydrogène.

le seul porte-avions allemand construit pour la Kriegsmarine, mis à l'eau en 1938; il avait été baptisé du nom de Graf  Zeppelin,
il ne sera jamais terminé ni armé et ne participera pas aux combats de la Seconde Guerre mondiale, il finira sabordé deux fois : en 1945
à Stettin (aujourd'hui Szczecin, en Pologne) , et en 1947 où il sera définitivement coulé au milieu de la Mer Baltique.
dessin d'artiste pour modélistes : vue de face de la proue du
porte-avions "Graf  Zeppelin",
 avec le blason d'armoiries navales attribuées au navire.



plaque d'armoiries navales du porte-avions
 "Graf Zeppelin", reprenant les armes de la
famille des comtes von Brandenstein-Zeppelin,
descendants de Ferdinand von Zeppelin, par sa fille Hella, qui participa d'ailleurs à la cérémonie du lancement en 1938, à Kiel.






Zeppelin dans l'héraldique civique ...

  Il existe quelque part en Allemagne, dans le land de Hesse, non loin de l'aéroport international de Francfort, une petite localité fondée en 1935 et portant le nom de Zeppelinheim, soit en gros : "le village, le hameau des Zeppelins". En effet ce lieu servit de base d'accueil des grands dirigeables commerciaux  LZ 127 , LZ 129 et LZ 130, durant leur exploitation commerciale à la fin des années '1930. Les personnels techniques et les équipages étaient logés à proximité dans ce qui deviendra plus tard la commune de Zeppelinheim. Le terrain sera occupé par la suite, par la base aérienne militaire américaine Rhein-Main Air Base, jusqu'en 2005. Un musée qui est consacré à l'épopée des dirigeables a ouvert ses portes en 1988 dans la ville : le Zeppelin Museum .

armoiries de la localité de Zeppelinheim,
 partie de la commune de Neu-Isenburg, dans le district
 d'Offenbach, land de Hesse (Allemagne).
"D'argent au globe terrestre d'azur, quadrillé du champ par les
 méridiens et parallèles de l'hémisphère nord, se rejoignant au pôle,
chargé d'un zeppelin du champ, posé en fasce".







              Herald Dick



l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Bretagne - la sénéchaussée de Nantes

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S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier ! Voir la description initiale : →

  Nous poursuivons avec la découverte du "livre" (c'est l'appellation donnée à une section d'un manuscrit, qui est lui-même divisé en chapitres) consacré au Gouvernement de Bretagne. Après le premier chapitre consacré aux pays de Rennes et de Saint-Malo qui correspondait grosso modo au département actuel de l'Ille-et-Vilaine augmenté d'un morceau du Morbihan, nous allons nous diriger vers le pays de Nantes.  En effet notre deuxième chapitre va explorer les principales villes de la sénéchaussée de Nantes, dont le contour géographique correspond exactement au département actuel de la Loire-Atlantique auquel on ajoutera au nord le petit territoire bordant la rive gauche du fleuve "la Vilaine", jusqu'à son embouchure. Ce petit pays autour de la Roche-Bernard, est rattaché au département du Morbihan, depuis la création de ceux-ci en 1790.


     Revenir à l'épisode précédent →




Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir 

 





 Les fragments de manuscrits proviennent encore du Volume I. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

  (*)  Armorial Général de France -   volume VIII  -  Bretagne 1ère partie  
         Armorial Général de France -   volume IX  -  Bretagne 2e partie  (BNF Paris)


Nantes (Loire-Atlantique)
  Le blason de la ville de Nantes, comme beaucoup d'autres, provient des premiers sceaux utilisés par la cité depuis le XIVe siècle ( voir → ICI). On pourra admirer la finesse du trait et le goût du détail dans le dessin de La Planche, concernant cette belle frégate du XVIIe siècle: les haubans, les vergues, les postes de vigie, les sabords, la dunette du gaillard arrière, avec le drapeau royal, et même le gouvernail : tout y est !

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite:
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Châteaubriant (Loire-Atlantique)

  Les armoiries proposées par le père de La Planche (de gueules semé de fleurs de lis d'or) sont celles de la famille de Châteaubriant, d'ancienne chevalerie, concédées par Saint Louis. Elles figurent toujours en écusson au cœur du blason actuel de la ville.
 Celles enregistrées dans l'Armorial Général de France appartiennent à la maison de Condé qui a reçu la baronnie de Châteaubriant, par l'intervention du roi Louis XIII, qui avait confisqué tous les biens de Henri II de Montmorency, précédent titulaire, condamné et exécuté, pour avoir conspiré contre le cardinal de Richelieu et contre la couronne de France. Nous retrouvons les armes des Condé à dextre, à côté de celles de Bretagne dans le blason actuel.




Ancenis (Loire-Atlantique)


Le blason de la ville d'Ancenis, relève des armoiries de l'ancienne maison d'Ancenis, barons d'Ancenis au Moyen-âge, et dont le nom s'éteint à la fin du XIVe siècle.




Clisson (Loire-Atlantique)

 La famille de Clisson (de gueules au lion d'argent armé, lampassé et couronné d'or) était, avec celles des Rohan et des Laval, une des maisons nobles les plus puissantes du duché de Bretagne au Moyen Âge. Elle doit son nom aux fief constitué autour de la cité de Clisson et de son énorme forteresse. La Planche a donné à la ville le blason seigneurial mais sans couronne et sans griffes ni langue d'or. Charles d'Hozier,n'a pas donné d'armoiries à la ville mais nous avons celles d'un représentant de la famille de l'époque. Plus tard la municipalité a finalement adopté les armes pleines de la maison éponyme.




Guérande (Loire-Atlantique)

 Le blason actuel de Guérande, qui n'est pas "d'hermine plain", contrairement aux apparences, mais "d'argent à quinze mouchetures d'hermine, ordonnées 5, 4, 3, 2 et 1", a été rétabli par lettres patentes du 11 décembre 1829, sous le règne du roi Charles X.
  Rétabli, de l'ancien régime, avant la Révolution, mais comment était-il avant ? Les manuscrits que nous avons ici ne nous aident pas beaucoup. D'où viennent ces anciennes armes ? je n'ai pas trouvé d'information . Les armes "de gueules à deux lions passant d'argent, l'un sur l'autre" correspondent aux anciennes maisons de l'Isle-Bouchard, venant de Touraine, ou bien de La Guerche (de Bretagne), mais sans avoir pu établir un lien avec la cité de Guérande. Je n'ai pas trouvé non plus de traces de ces marquis de Guérande, mis à part dans la fiction, avec le film de Jean-Paul Rappeneau : Les Mariés de l'an II (1970), avec un rôle interprété par Sami Frey.





Machecoul (Loire-Atlantique)

  Ici encore, les armes de la cité découlent de l'histoire du lieu, de son château, et de ses anciens seigneurs. Et il y a en a eu beaucoup qui se sont succédé, les plus célèbres ayant été de la maison de Retz (ou Rais : d'or à la croix de sable). Toutefois, c'est un personnage historique bien précis qui a laissé son blason à la ville:  Olivier de Dreux dit "Olivier de Braine" seigneur de Machecoul (1231-1279), avec un écu "d'argent à trois chevrons de gueules". Notre auteur du manuscrit nous le présente avec les émaux inversés.



[_)-(_]


  D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, mais sans blason ni mention s'y rapportant :  Abbaye de Buzay (à Rouans, détruite), Bourgneuf (-en-Retz), Abbaye de Pornic(à Sainte-Marie-sur-Mer, commune de Pornic, disparueAbbaye de Geneston(à Geneston, partiellement détruite), La Roche-Bernard, Pont-Château, Abbaye de Blanche-Couronne (à La Chapelle-Launay), Abbaye de Saint-Gildas-aux-Bois (à Saint-Gildas-des-Bois).

 # cependant, quelques années plus tard, certains de ces lieux (en gras, ci-dessus) ont été enregistrés et blasonnés dans l'Armorial Général de France. Pour certains établissement monastiques, leur blason s'est retrouvé transféré au cours du XXe siècle à la commune sur laquelleils était localisés, pour un temps seulement à Saint-Gildas-des-Bois avant un récent changement.   


Sainte-Marie-sur-Mer,
 ancienne commune rattachée
 à celle de Pornic
 (Loire-Atlantique)

Geneston, commune
 (Loire-Atlantique)


La Roche-Bernard, commune
 (Morbihan)


Saint-Gildas-des-Bois, commune (Loire-Atlantique),
ancien et actuel blason


 A bientôtpour une nouvelle série ...


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à : armorialdefrance.fr/
et pour certains à :  www.ngw.nl/


  Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly : www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick  
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