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1er Mai : jour du muguet , le lis des vallées ...

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blason communal de Kleinheppach
(Allemagne - Bade-Wurtemberg)
blason communal de Boppelsen
(Suisse - canton de Zürich)


"Lily of the valley" (lis de la vallée) est le très joli nom du muguet chez nos amis Anglais, son nom latin est Convallaria majalis (c'est moins joli) Il est beau, il sent divinement bon, mais c'est du poison! C'est bizarre qu'on levénère autant : si vous le mangez, ou buvez l'eau où il trempait : vous pouvez mourir... et les animaux aussi : chats, chiens, etc... Allez, bon muguet quand même !


armoiries de Marcenat(France - Allier)
deux plants de muguet en chef
une tête de chevreuil en pointe
blason d'Appenwihr(France - Haut-Rhin)
la ramure de cerf provient des armes des 
ducs de Wurtembergqui en comporte trois




blason communal d'Aumont
(Suisse - canton de Fribourg)
blason communal de Mellerud 
 (Suède - comté de Västra Götaland)

blason communal de Šatės (Lituanie)
blason communal de Lunner(Norvège)


blason de Saint-Sébastien-sur-Loire
 (France - Loire-Atlantique)
un plant de muguet en pointe à senestre

blason de Martillac(France - Gironde)
deux tiges de muguet dans le 4è quartier











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blason communal de Escheburg
(Allemagne - Schleswig-Holstein)
blason communal de Weilar
(Allemagne - Thuringe)



famille Mayo - Pays Basque / Basse-Navarre
"de gueules au mantel d'argent chargé de trois 
clochettes de muguet au naturel, mal ordonnées"












Héraldique et Art Nouveau #5, vers 1900 : les provinces d'Espagne, 3ème partie

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ncore une fois, nous retournons en Espagne, plus exactement à Barcelone vers l'an 1900 pour poursuivre cette belle série de cartes postales à motifs héraldiques et dans le style du "Modernisme catalan", connu aussi sous le nom d'"Art Nouveau" en France et ailleurs en Europe.

Ces cartes, fabriquées avec le procédé de la lithographie à partir de l'année 1899, ont été éditées par la maison barcelonaise  Hermenegildo Miralles (1859-1931), et illustrées par José Triadó Mayol (1870-1929), bien connu des amateurs d'ex-libris.  Elles rassemblent toutes les provinces d'Espagne et sont numérotées de 1 à 50.

 Voici le troisième volet concernant les cartes héraldiques allant du N° 26 au N°38 (voir le volet précédent ici → ) :                      

province des Baléares 
province de Albacete (Castille La Mancha)
province de Guadalajara (Castille La Mancha)
province de Logroño (La Rioja)
province de Malaga(Andalousie)
province de Cadix (Andalousie)
province de Zamora(Castille et León)
province de Cordoue (Andalousie)
province de Biscaye(Pays Basque)
province de Teruel (Aragon)
province de Grenade (Andalousie)
province de Orense (Galice)
province de Murcia 



la carte territoriale d'Espagne pour situer les 13 provinces décrites dans le sujet ( avec le nom encadré ).

voici le dos des cartes réservé à l'inscription du nom du destinataire, comme il est indiqué en espagnol en bas à gauche car en effet
 à cette époque on écrivait le message sur le côté lithographié !  heureusement beaucoup de cartes nous sont parvenues, intactes,
 limitant ainsi le gâchis.




A bientôt, pour la suite et la fin des Provinces d'Espagne....




               Herald Dick

Héraldique analogies #06 - les blasons de la numérologie, les chiffres de 1 à 9 et aussi le zéro...

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 Après les lettres (voir le précédent chapitre → ), voici tout logiquement les chiffres : un nouveau chapitre dans cette série liant objets, signes, symboles divers avec des figures héraldiques par analogie. Si l'exercice était relativement facile pour recenser les blasons utilisant des lettres de l'alphabet (hormis l'alphabet grec), il est bien plus ardu avec les chiffres "arabes" comme on les appelle. Du moins si l'on cherche des chiffres seuls : alors les résultats sont vraiment rarissimes. Oui, car pour les groupes de chiffres : nombres et dates, millésimes, ils sont relativement plus courants. J'en ai réunis quelques exemples dans ce sujet, au début et à la fin pour illustrer notamment le chiffre "zéro" qui est totalement introuvable seul !
  Contrairement aux chapitres précédents où j'avais limité le "bassin de recherche"à l'héraldique civique ou territoriale, qui est mon domaine de prédilection, j'ai dû cette fois puiser dans l'immense réserve de l'héraldique familiale. Et ne vous étonnez pas de voir des signaux routiers, il font partie aussi d'une sous-catégorie insoupçonnée de l'héraldique : celle appliquée à la signalétique (par les formes et figures) !  

commune des Planchettes
(Suisse - canton de Neuchâtel)
 La date de 1812 correspond à l’année où la 
paroisse a été érigée en "commune" 
par un acte signé le 25 mai 1812.
 source : les-planchettes.ch/content/88/32/historique
commune de Mikulášovice
(République Tchèque)
 L' année 1916, le1er février exactement, marque
 la date où la commune a reçu ses armoiries par 
une charte de l'empereur Charles Ier d'Autriche.
  source : www.mikulasovice.cz/historie.html

1234567890123456789012345678901234567890123456789012345678901234567890123456789012345678901234567890123456780123456789012345678901234567

famille de Duysentdaelders  (Hollande)
(armorial JB Rietstap)
 le chiffre 1 d'argent surmonte trois Thalers d'or,
le thaler est une ancienne monnaie des Pays-Bas




 Highway 22 - Ontario (Canada)
  panneau routier d'une importante route provinciale




 ville de Bad Zurzach  
(Suisse - canton d'Argovie)
 "d'argent au chiffre 3 de sable" mais plus exactement
(petite tricherie de ma part, mea culpa  ...) :
 "d'argent à la lettre gothique [ou grecque] Z de sable"
Z comme Zurzach bien sûr




commune de Minversheim  
 (France - Bas-Rhin)
 "d'azur au chiffre 4 d'or posé en bande"
Le chiffre 4 proviendrait d'un jeu de mot sur le nom en
 alsacien de la commune prononcé «Memfershe» où fer
 est assimilé à vier qui signifie quatre. source : Wikipedia




famille Martini (Tyrol) - (armorial JB Rietstap)
  un écusson de gueules chargé d'un 5 d'argent,
brochant sur le tout d'un écartelé...






 Route 66 (États-Unis)
  panneau routier de la célèbre route reliant
 Chicago (Illinois) à Santa Monica (Californie)

localité de Siebenhirten
 (Autriche - agglomération de Vienne)
 "de gueules au chiffre 7 de sable"
le toponyme signifie : "sept bergers"




commune de Laupersdorf
(Suisse - canton de Soleure)
 "de gueules au chiffre 8 d'argent"
Ce blason a une origine militaire ancienne,
parmi les insignes des régiments de milices
 armées du district de Thal, dans le canton de Soleure
  source : de.wikipedia.org



famille Serrot(Lorraine) - (armorial JB Rietstap)
  quatre 9 d'or accompagnant une croix recroisetée du même





municipalité de Cotobade
 (Espagne - Galice)
La date de 1809 commémore plusieurs actes de guerre
victorieux des milices locales contre les troupes françaises
d'occupation napoléoniennes, commandées par le maréchal Ney
défaites dans le secteur de Pontevedra, en cette année 1809.
source : www.concellodecotobade.org














ville de Plesná(République Tchèque)
La communauté d'habitants a été érigée en ville en 1900.
  source : www.mestoplesna.cz





Rendez-vous pour un nouveau chapitre consacré aux analogies, à bientôt...





              Herald Dick










 Mikulasovice Plesna

Hommage à Eugène Labiche

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Aujourd'hui le 6 mai 2015, on célèbre le 200e anniversaire de la naissance du célèbre  dramaturge français, auteur de très nombreux vaudevilles et comédies à succès durant le second Empire.


armoiries de la commune de  
Souvigny-en-Sologne (Loir-et-Cher) : 
"Écartelé : au 1 de gueules à un chapeau de paille d'or
 orné d'un ruban de sinople, posé en barre et cantonné
 en chef à dextre d'un E majuscule, et en pointe à senestre
 d'un L majuscule , tous deux d'or ; au 2 d'azur à une fleur
 de lys d'or surmontée d'un lambel d'argent ; au 3 d'or
à 2 roseaux de sable, le premier en pal, le second penché
à senestre, feuillés chacun d'une pièce de sinople et issant
d'une onde du champ agitée de sable ;
au 4 de pourpre à une église d'or".
auteur du dessin du blason ci-dessus: Jean-Paul Fernon
(précision : Eugène Labiche  n'avait pas d'armoiries
 personnelles) 
Portrait de Eugène Labiche
 par Marcellin Gilbert Desboutin
Musée national des châteaux de Versailles
et de Trianon - Versailles (France)
 photo de Félix Nadar




























 

Eugène Labiche

(• Paris 1815 - † Paris 1888) 


le "château" de Launoy à Souvigny-en-Sologne , ancienne propriété d'Eugène Labiche


Eugène Marin Labiche
• né à Paris, le 6 mai 1815
• mort à Paris, le 22 janvier 1888.


monographie imprimée d'époque, fin XIXe siècle
auteur : M. Michel - éditeur : Michel-Lévy frères (Paris)
  Eugène Labiche est le fils d'un industriel enrichi. Après des études de droit, le nécessaire voyage en Italie d'une jeunesse libérale et des débuts comme journaliste à la Revue du théâtre, il accède au succès en proposant à diverses scènes parisiennes ses pièces comiques, souvent courtes, et qui, au départ, relèvent du genre du vaudeville (Monsieur de Coyllin, ou l'homme infiniment poli, 1838 ; Embrassons-nous, Folleville, 1850). Désireux cependant d'accéder à la « grande comédie », Labiche écrit, à partir d’Un chapeau de paille d'Italie (1851), de plus en plus souvent des comédies de mœurs ou de caractères en cinq actes. Ayant ainsi trouvé sa formule (montrer les mésaventures conjugales, sociales, financières, d'un bourgeois enrichi à la bêtise crasse), Labiche multiplie les créations : l'Affaire de la rue de Lourcine (1857), le Voyage de Monsieur Perrichon (1860), la Poudre aux yeux (1861), la Cagnotte (1864), Célimare le bien-aimé (1863), et bien d'autres, puisqu'il est l'auteur, seul ou avec des collaborateurs, de plus de cent soixante-dix pièces. Avec ces œuvres des années 1860, il obtient, outre un succès public jamais démenti, la reconnaissance sociale : après le théâtre du Palais-Royal, le théâtre du Gymnase, les Variétés ou les Bouffes-Parisiens, Labiche voit jouer ses pièces à la Comédie-Française à partir de 1864, puis est élu, en 1880, à l'Académie française.
personnages et acteurs de la pièce  "le Voyage de Monsieur Perrichon"
dessinés par Yves Marevéry (1906)

  Labiche se maria le 25 avril 1842 avec une riche héritière de 18 ans, Adèle Hubert ; il acheta en 1853 le château de Launoy à Souvigny-en-Sologne, avec 900 hectares de terre qu’il exploita lui-même. Il n’aura qu'un seul enfant le 12 mars 1856.

le village de Souvigny-en-Sologne , armoiries et église , carte postale artistique à rabat - détail armoiries, ci-dessous
blason de Souvigny-en-Sologne : Le premier quartier évoque avec les initiales
 E et L le souvenir d'Eugène Labiche qui  fut maire de la commune de 1868 à 1878
et dont la pièce de théâtre la plus célèbre est "Le chapeau de paille d'Italie" ; le champ de
 gueules symbolisant le rideau du théâtre. Le deuxième quartier rappelle que Souvigny
 appartenait  au Duché d'Orléans. Le troisième montre des roseaux massettes (Typha latifolia)
 emblème naturel de la Sologne. Enfin au quatrième quartier est représentée l'église
Saint-Martin de Souvigny, célèbre par son caquetoire. Création : A. Dubois - F. Petit-Soisic (1987)
  Il fut nommé maire de Souvigny en 1868. À cette occasion, il déclara modestement qu’il avait été nommé (les maires n'étaient pas élus) parce qu'il était le seul de la commune à posséder et à utiliser un mouchoir. Il restera maire jusqu'en 1878.
  Il s'était déjà aventuré en politique en avril 1848 comme candidat républicain à l'assemblée constituante. Battu, il s'était par la suite rallié à Louis-Napoléon Bonaparte et avait été l'un des premiers, dans le monde du spectacle, à approuver son coup d’État en 1851. Ce soutien au prince-président, puis à l'Empereur lui permit alors de bénéficier de nombreux appuis pour promouvoir son œuvre théâtrale. En 1858, il présente ainsi devant Napoléon III et son épouse au palais de Compiègne sa pièce "un Gendre en surveillance".

sculpture en hommage à Eugène Labiche dans un jardin
public de la commue de Souvigny-en-Sologne.






         Herald Dick
 

8 Mai 1945-2015 - 70ème anniversaire de la Victoire sur l'Allemagne nazie - la chute du Reichsadler

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  Il est inutile, je pense, de rappeler ce que représente le symbole du 8 mai, qui est la date officielle de la capitulation allemande, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
aigle impérial nazi de la Neuen Reichskanzlei (Chancellerie) à Berlin, brisé et
gisant au sol, à côté des soldats de l'Armée Rouge.
photo © Deutsches Historisches Museum, Berlin
 C'est en effet une date consensuelle, car la capitulation allemande fut signée une première fois à Reims le 7 mai, à l'initiative du général américain Dwight Eisenhower, puis de nouveau le 8 mai, à Berlin, sur l'insistance de Staline, furieux, car le représentant soviétique présent à Reims, un général subalterne, n'avait pas été officiellement mandaté par le Kremlin. Et aux yeux de Staline, c'est le plus haut gradé de l'Armée Rouge qui avait gagné la bataille de Berlin, le maréchal Joukov, qui devait être présent pour signer l'acte final de la défaite allemande. Après ce gros couac militaro-diplomatique qui annonce déjà des futures relations tendues entre occidentaux et soviétiques, la date du 8 mai est devenue définitivement la date officielle de la victoire sur le nazisme pour les nations alliées. Sauf en Russie, car l'heure de signature qui était le 8 mai à 23:01, heure de Berlin, correspondait à  01:01, le 9 mai,  à l'heure de Moscou. Donc la Russie fête la "victoire de la Grande guerre patriotique" le 9 mai !...


sur les deux photos ci-dessus les soldats russes capturent et s’apprêtent à charger leur trophée dans un camion : l'aigle impérial nazi qui ornait les murs de la Neue Reichskanzlei ( la Chancellerie) à Berlin.
bombardements de Munich en 1945

  Parmi la multitude d'images évoquant la chute du régime nazi, à travers la défaite militaire de l'Allemagne, figurent les destructions des symboles héraldiques avec les éléments architecturaux encore en place parmi les ruines : en premier lieu les swastikas, aussi nommées "croix gammées" et les Reichsadler (aigle impérial).
vestige nazi à Berchtesgaden (voir plus bas)
 Ces images de croix et d'aigles de pierre ou de métal, décrochés et se fracassant au sol, mises en scène pour la postérité, ont fait le tour des actualités filmées et des photos de presse dans le monde entier. Une des plus connues de ces séquences  est le dynamitage de l'immense swastika du stade Zeppelin (Zeppelinfeld) à Nuremberg, l'immense complexe architectural, situé au sud-est de la ville de Nuremberg, qui a accueilli, de 1933 à 1938, les congrès annuels du NSDAP, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands, avec ces défilés militaires gigantesques (vidéo ci-dessous).
 La croix gammée a été utilisée comme symbole par Adolf Hitler et le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) en raison de son association avec les peuples « aryens » dont ils se réclamaient. Ce symbole est très répandu dans les pays de culture hindouiste, mais pas seulement  (voir ici → )



L'aigle aux ailes déployées tenant dans ses serres une couronne de branches de chêne encadrant la swastika (ci-dessous) est celui qui est considéré comme les armoiries de l'état allemand (Troisième Reich / Deutsches Reich ) entre 1935 et 1945. On pourrait penser qu'il aurait dû être le seul à pâtir de la colère des nations victorieuses.

Aigle en bronze de la Neue Reichskanzlei (Chancellerie) conservé à l'Imperial War Museum de Londres.
Au second plan : la célèbre photo du soldat de l'Armée Rouge accrochant le drapeau soviétique sur le Reichstag à Berlin,
 le 2 mai 1945, durant la bataille de Berlin. 



Reichsadler de la capitulation décroché à Jever (Basse-Saxe) avec un soldat polonais portant un uniforme britannique
  photo © Archiv Hartmut Peters
L'aigle héraldique est le symbole de l'Empire germanique depuis Charlemagne, qui lui-même l'avait empruntée aux aigles romaines portées par les enseignes des légions des empereurs romains dans l'antiquité. Son âge vénérable et son antériorité sur la courte période hitlérienne (historiquement parlant : 10 ans contre plus de 1000 ans) ne l'a pas empêché de faire les frais de destructions inutiles voire injustifiées, sur de nombreux monuments, toutes époques confondues, n'ayant rien à voir avec le nazisme, souvent par ignorance. Mais comme le dit bien la maxime : malheur aux vaincus !
  Enfin, il faut relativiser : ce ne sont que des objets ou des œuvres artistiques sans vie, peu de chose à côté des exactions et crimes abominables qui ont été commis par et sur les êtres humains pendant toutes ces années de guerre au nom de l'idéologie représentée par ces symboles.
façade du terminal de l'aéroport de Tempelhof à Berlin, surmonté du Reichsadler,  inauguré en 1923, donc bien avant le règne du National-Socialisme, par conséquent. D'ailleurs il est posé sur un globe terrestre (photo ci-dessous) et ne tient pas de swastika. Ce n'était donc pas un symbole nazi. Pourtant il a dû descendre de son perchoir comme les autres !
1945 : soldats américains posant pour la postérité, en
rajoutant les armoiries des États-Unis au pied de l'aigle
 de l'aéroport de Tempelhof (rappelons que le symbole
héraldique des U.S.A. est aussi un aigle pygargue)
la tête de l'aigle qui surmontait le terminal de Tempelhof
 a été conservée en souvenir et placée sur un socle de granite
 dans un square, devant les bâtiments de l'aéroport qui est
 aujourd’hui désaffecté .

   A l'inverse, de nombreux "aigles nazis" ont survécu à la profanation vindicative des vainqueurs ou du désir des allemands de tourner la page eux-mêmes. Ils sont toujours visibles sur les murs ou des monuments divers à travers l'Allemagne et même présents dans des bâtiments publics, un comble !  Tristes souvenirs laissés, soit par négligence, mais peut-être délibérément par une nostalgie mal placée, dans certains cas. Les croix gammées ont été en général toutes martelées pour ne laisser qu'un rond vide mais il est évident que la forme générale de l'emblème ne fait aucun doute sur son origine historique. Sauf quelques cas exceptionnels de conservation dans un but mémoriel, la plupart auraient dû disparaitre logiquement du paysage urbain.

Aigle nazi "résiduel" sur la façade d'un bâtiment de Berchtesgaden, ville bavaroise près de laquelle se situait le fameux
 "Nid d'aigle" d'Adolf Hitler  dans les montagnes environnantes. Ce bâtiment, conservé, était la Reichskanzlei Dienststelle,
la Chancellerie du district de Berchtesgaden pendant le Reich. En principe, l'aigle tournant la tête vers la droite était celui du parti nazi NSDAP (Parteiadler), alors que celui de l'état allemand tourne la tête à gauche (Reichsadler).
photos © www.tracesofevil.com/



D'ailleurs, si votre étonnement est incomplet avec les photos ci-dessus, vous pouvez visiter ces sites intéressants (en anglais) et aucunement pro-nazis, qui répertorient méticuleusement et parfois avec de drôles de trouvailles, toutes les traces résiduelles des symboles nazis encore visibles à travers les villes et villages d'Allemagne  → ICI  ou encore → ICI . Étonnant et édifiant...
vestige de l'aigle nazi toujours visible à Jüterborg  près de Berlin

Tout savoir sur les actes de la capitulation allemande : → ICI


       Herald Dick

Il Giro d'Italia 2015 - le Tour d'Italie en blasons - le départ en Ligurie

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drapeau de la Région de Ligurie, pour le grand départ du Giro
Depuis l'ouverture de mon blog en juin 2011,  j'ai pris l'habitude de vous faire découvrir l'héraldique civique à travers les étapes des plus grands épreuves sportives en commençant par le cyclisme : le Tour de France, la Vuelta pour l'Espagne et le Giro pour l'Italie. Je sais que cet exercice rencontre beaucoup de succès chez les internautes et il a même été repris par mes collègues et amis blogueurs, à leur manière, ce qui est pour moi une forme de reconnaissance de qualité pour l'idée initiale.
  Le Giro d'Italie, né en 1909, est tout aussi difficile et passionnant que le Tour de France ou la Vuelta, avec son caractéristique et pourtant peu viril "Maillot Rose" du vainqueur ! De plus il se déroule à une saison encore précoce dans l'année, où les conditions climatiques peuvent être apocalyptiques, comme en 2013 dans les Alpes du Haut-Adige, où, à cause des fortes chutes de neige, une étape a été annulée.
  Encore plus fantasque que le Tour de France ou la Vuelta, le tracé sort quelquefois très très loin des frontières nationales, jusqu'en Belgique, au Pays-Bas, au Danemark et même en Irlande, l'année passée (→) ! Cette année 2015 sera beaucoup plus raisonnable, avec juste une petite incursion derrière la frontière chez la voisine, la Suisse...
  Autre spécificité du Tour d'Italie par rapport à ses homologues français et espagnol, il ne se termine jamais systématiquement dans la capitale : Rome. Cette année ce sera à Milan que le vainqueur montera sur le podium final. L'Italie démontre ainsi que toute la nation n'est pas centrée sur sa capitale. Précisément, Milan est considérée comme la capitale économique et grande rivale de Rome depuis le fin du processus d'unification de l'Italie en 1870.

Voici la carte générale du parcours :







Je vous propose donc de suivre virtuellement, par le biais de l'héraldique territoriale et municipale, le parcours des coureurs, étape par étape, avec le premier secteur, tout le long de la Riviera italienne, dans la belle région de Ligurie. Le mot "riviera" qui qualifie les côtes propices aux bains de mer, en général, est d'ailleurs d'origine génoise ou ligure et signifie: "le rivage". Donc nous sommes ici sur la véritable, l'authentique Riviera...



Région de Ligurie
 Regione Liguria
Région de Ligurie :  l'emblème représente une caravelle génoise stylisée, la voile rectangulaire est frappée des armes de la ville de Gênes (d'argent à croix de gueules) avec quatre étoiles à six branches désignant les quatre provinces de Gênes, Imperia, La Spezia et Savone. Cet emblème rappelle que l'ancienne République de Gênes a été un empire maritime très important du XIIIe au XVe siècle, en concurrence avec sa rivale, Venise, et que sa flotte militaire et commerciale était sa principale force.


1èreétape - Samedi 9 Mai 2015 : 
San Lorenzo al Mare - Sanremo / San Remo
 (étape contre la montre par équipe)

Province d' Imperia = IM
 (Région de Ligurie)

Province d' Imperia : Le blason est composé des blasons de trois villes importantes de la Province, mi-parti à senestre  : Sanremo / San Remo ; à dextre, coupé, en 1 : Porto Maurizio / Port-Maurice ; en 2 : Oneglia / Oneille.


Sanremo / San Remo (IM)

San Lorenzo al Mare (IM)


San Lorenzo al Mare : écu français écartelé ; en 1 : bandé de gueules et d'argent; en 2 : d'or à une fasce d'azur ; en 3 : d'azur à une fasce d'or ; en 4 : de gueules à quatre tours crénelées d'argent, maçonnées de sable, posées 1-2-1.

San Remo : écu français, de gueules au palmier au naturel posé à dextre, terrassé de sinople, senestré d'un lion appuyé contre le fût de l'arbre, sommé d'une couronne de marquis d'or.



2eétape - Dimanche 10 Mai 2015 : Albenga  - Genova / Gênes

Province 
de Savone / Savona = SV
 (Région de Ligurie)

Albenga (SV)

Province de Savone : blason non héraldique, champ bleu ciel, une caravelle génoise au naturel toutes voiles dehors, arborant au centre une croix de Malte d'or, les mâts sommés de divers pavillons aux couleurs argent et gueules, et voguant sur une mer d'azur aux reflets d'argent.

Albenga : écu en tiers-point avec pointe en chef : d'or à la croix de gueules.


Genova / Gênes(GE)
La ville de Gênes : écu en tiers-point avec pointe en chef : d'argentà la croix de  gueules,timbré dela couronne ducale, sommé d'une tête de Januscouronnée, et supporté par deux griffons, le tout d'or.
  Le blason de la ville et ancienne république, très ancien, a subi de nombreux changementsdansson histoire pour arriver à la forme actuelle. A sa baseil y a la coque d'unnavire romainen bronzesoutenu pardeux têtes desanglierqui remplacela représentationinitialede Janus, symboledesorigines de la ville, selon la légende. Le nom de Genova dériverait * par le latin Ianua, de celui du dieu romain à deux visages : Janus. Gênes présente en effet "deux visages", l'un tourné vers la mer, l'autre vers la montagne. L'ensemble du navire romain est chargé d'une coquille et de feuilles d'acanthes, le tout est d'or.
(*) il y a beaucoup d'autres hypothèses étymologiques pour expliquer l'origine du nom.
 Città metropolitana di Genova /
ville métropolitaine de Gênes = GE
 (Région de Ligurie)

Ville métropolitaine de Gênes (site internet) : cette nouvelle entité administrative remplace l'ancienne Province de Gênes depuis le 1er janvier 2015, c'est donc tout récent !  L'emblème est pratiquement identique à celui de l'ex-province, mais se différencie des armes de la ville de Gênes par l'écu de forme "français", une couronne murale à sept tours et le rajout d'un listel portant la devise "Libertas" (liberté).


3eétape - Lundi 11 Mai 2015 : Rapallo  - Sestri Levante

Sestri Levante (GE)


Rapallo (GE)

Rapallo : D'azur au monogramme de la Vierge Marie (A M pour Ave Maria), soutenu avec la patte supérieure par deux griffons affrontés, surmonté d'une couronne sommée d'une croix latine, le tout d'or. Ornements extérieurs propres à la ville : cadre sculpté, listel portant le nom de la commune, couronne murale, draperies, branches de laurier .

Sestri Levante : blason non héraldique (deux nuances de bleu): champ d'azur, une île rocheuse entourée de la mer, le tout au naturel, sommée de deux tours crénelées de gueules.



4eétape - Mardi 12 Mai 2015 : Chiavari  - La Spezia


 à venir.



Pour suivre en temps réel la course, je vous invite à consulter le site officiel (langues : En/It) → ICI


Rendez-vous mercredi prochain pour la suite ....


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Crédits :
cartes : www.gazzetta.it
blasons (vous pouvez visualiser la provenance 
des dessins en passant la souris sur les images):
www.comuni-italia.it
it.wikipedia.org
www.araldicacivica.it (dessins de Massimo Ghirardi)

merci à eux.



             Herald Dick 
 

Il Giro d'Italia 2015 - le Tour d'Italie en blasons - Ligurie - Toscane - Latium - Molise - Campanie

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bannière de la ville de Grosseto
 Deuxième rendez-vous sur ce blog (voir le précédent épisode → ICI) pour une illustration originale de cette épreuve cycliste de printemps, commencée sur la Riviera, tout près de la frontière française, samedi dernier. Nous allons repartir de la ville de La Spezia, qui est un grand port militaire de la Marine italienne, pour progresser vers le sud, tantôt en longeant la côte de la Mer Tyrrhénienne, tantôt en affrontant les pentes des Apennins, la chaîne de montagne qui parcoure toute l'Italie du Nord au Sud.
  Nous passerons à quelques kilomètres de la capitale : Rome,  pour terminer dans la belle région de Campanie et prendre un jour de repos mérité.



.
Voici la carte générale du tracé, en rappel, et plus bas  : les cinq étapes concernées par ce sujet.
drapeau de la région de Ligurie
drapeau de la région de Toscane

drapeau de la région du Latium
drapeau de la région de Molise
drapeau de la région de Campanie

5eétape - Mercredi 13 Mai 2015 : La Spezia - Abetone 

La Spezia (SP)
région de Ligurie
Abetone (PT)

La Spezia (ville et province) : voir descriptif des armoiries dans le précédent volet →

Abetone : D'or au sapin au naturel arraché, au chef d'azur à deux pyramides d'argent. Couronne et ornements extérieurs des communes italiennes.
• Ce sont des armes parlantes : l'abete = le sapin en italien.
• Les pyramides (à l'image de celles en pierres, bâties en l'honneur de Léopold Ierde Toscane et François III de Modène, à la fin du XVIIIe siècle, photo ci-contre) rappellent la construction de la route qui reliait la Toscane à la province d'Émilie, permettant ainsi l'accès au port de Livourne, sur la côte méditerranéenne, depuis la vallée du Pô, en franchissant la Montagne de Pistoia.

Province de Pistoia = PT
 (Région de Toscane)

                                            
Province de Pistoia : Écu "français ancien": coupé d'azur et de sinople, l'azur chargé d'un mont à l'italienne d'or de six coupeaux issant de la partition ; à la bordure échiquetée de gueules et d'argent (échiqueté provenant du blason de la ville de Pistoia). Couronne et ornements extérieurs des provinces italiennes.

Région de Toscane
 Regione Toscana
Région de Toscane : Écu samnite ou "français moderne" : de gueules au cheval ailé Pégase d'argent, contourné, saillant.
• L'emblème a des origines très récentes. En 1975, sur une proposition du Conseil régional, il a été décidé de représenter la région de la Toscane avec le Pégase d'argent qui rappelle la représentation artistique du cheval mythique commandée pour une médaille par le cardinal Pietro Bembo au grand sculpteur et orfèvre Benvenuto Cellini en 1537, aujourd'hui conservé au Musée du Bargello (voir ici → ) à Florence. Le croquis original a été dessiné par Andrea Miola et adopté pour le drapeau de la région en 1975 par la loi régionale du 20 mai 1975,et pour l'emblème le 3 Février1995.


6eétape - Jeudi 14 Mai 2015 : 
Montecatini Terme - Castiglione della Pescaia

Castiglione della Pescaia (GR)

Montecatini-Terme (PT)


Montecatini-Terme : Blason non héraldique (plusieurs nuances de bleu) : coupé, au premier qui est de Montecatini : d'azur au mont à l'italienne réduit, à six coupeaux, supporté par deux lions affrontés lampassés de gueules, le tout l'or, sommé d'une coupe de gueules, surmonté d'un bouclier ovale d'argent chargé d'une fleur de le lis florencée de gueules; au deuxième : papelonné/écaillé en dégradé d'argent et d'azur. Listel d'azur portant la devise en latin : "SALVS" (Santé). Couronne et ornements extérieurs des villes italiennes.
• L'écusson d'argent à la fleur de lis de gueules se réfère à la ville de Florence, capitale historique de la Toscane.
• Le quartier inférieur de l'écu se blasonne en italien "mareggiato":  un terme héraldique intéressant, qui n'a pas d'équivalent en français, à ma connaissance, et que j'ai remplacé par approximation par "papelonné/écaillé", mais il signifie en fait qu'il imite les vagues de la mer ou la surface d'un liquide en général. Cette cité étant en effet une importante ville thermale, ce que confirme la devise "Salus / santé".


Castiglione della Pescaia :"D'azur au château à trois tours, dont la tour centrale est plus haute, d'argent, ajouré et ouvert de sable, chaque tour surmontée d'un croissant également d'argent". Couronne et ornements extérieurs des communes italiennes.


Province de Grosseto = GR
 (Région de Toscane)
Province de Grosseto : Écu en tiers-point, de gueules  à la chimère* d'or, assise sur un support du  même, à l'antique. Couronne et ornements extérieurs des provinces italiennes.
exemple de chimère (Allemagne)
(*) C'est le terme italien (chimera) qui est employé pour le blasonnement original. En héraldique, une des multiples définitions de la chimère est un animal monstrueux, avec un buste de femme, un corps de chèvre, des griffes d'aigle à l'avant, des pattes de lion à l'arrière et une queue de dragon. Mais cette définition est très variable avec ou sans ailes d'aigles, avec une tête de lion, ou d'aigle, etc...
  Ici, pour notre province, la figure ressemble davantage à un griffon, assis, ce qui est inhabituel, mais c'est aussi un griffon qui est officiellement dans les armes de la ville de Grosseto (voir ci-dessous). Alors le débat est ouvert.
 • La figure mythologique de la province et de la ville de Grosseto fait référence aux origines étrusques de cette région. L'emblème a été adopté par décret royal le 21 février 1918.



7eétape - Vendredi 15 Mai 2015 : Grosseto - Fiuggi


Grosseto (GR)
Fiuggi (FR)
Grosseto :"De gueules au griffon d'argent, tenant dans sa serre avant dextre, une épée du même, en pal." Couronne murale des villes italiennes à cinq tours, d'or, ajourée de sable.

Fiuggi :"D'azur à une bande d'argent, bordée de gueules, chargée de trois poissons d'or montants, accompagnée dans le canton senestre d'une lettre M baroque surmontée d'une couronne à l'antique, le tout du même." Couronne et ornements extérieurs des communes italiennes.

Province de Frosinone = FR
 (Région du Latium)





Province de Frosinone : "D'azur, au lion d'or, lampassé de gueules, tenant une dague d'argent en bande dans la patte dextre, soutenu en pointe par deux cornes d'abondance d'or, entrelacées et liées par un ruban de gueules noué au centre, ouvertes vers le haut et remplies de fruits et d'épis au naturel.
 Écu français soutenu par une banderole d'or chargée de la devise latine: "FEROCIOR AD BELLANDVM".
 Couronne des provinces italiennes.
• la devise en latin "Ferocior ad bellandum" se traduit par "Plus féroce dans le combat" et découle d'une citation (modifiée) de l'historien Tite-Live (59 av J.C - 17 ap J.C), qualifiant ainsi le peuple des Volsques qui occupait la région dans l'Antiquité.



Région du Latium
 Regione Lazio

 Région du Latium :  l'emblème, en forme d'octogone, reprend par quartiers disposés en sautoir, façon puzzle, l'image des blasons des 5 provinces composant la Région, en partant du haut à gauche, et dans le sens horaire : Frosinone,  Latina, Viterbo, Rieti et Rome au centre, intercalés avec des triangles aux couleurs du drapeau italien ...


8eétape - Samedi 16 Mai 2015 : Fiuggi - Campitello Matese 

San Massimo (CB) - commune dont fait partie
 le village et station de montagne de Campitello Matese




Campitello Matese : est un hameau de montagne et fait partie de la municipalité de San Massimo. C'est surtout une station de sports d'hiver très renommée du centre-sud de l'Italie, dans la chaîne des Apennins samnites, altitude : 1 450 m. L'ascension qui mène au plateau final, très difficile, en fait une destination prisée des cyclistes et le Giro y fait régulièrement étape.

San Massimo :  "D'azur au saint au naturel, en habit d'évêque, coiffé d'une mitre et tenant une crosse dans la main senestre, issant d'une champagne d'or brochant sur le tout". Couronne et ornements extérieurs des communes italiennes.
• on peut supposer que le saint présenté, est donc Massimo, Maxime en français, mais lequel ?  il y en a une bonne trentaine dans l'hagiographie chrétienne (voir ici → ) dont une dizaine d'évêques ...

Province de Campobasso = FR
 (Région de Molise)
Région de Molise
 Regione Molise

Province de Campobasso : "Écu elliptique de gueules à une étoile à huit branches d'argent, soutenue par une couronne d'épis de blé liés par un ruban, le tout d'or; bordé d'une filière du même".

Région de Molise : "Écu de gueules à la barre d'argent, une étoile à huit branches du même dans le canton dextre, bordé d'une filière du même".
• cet emblème officialisé le 21 janvier 1978, est présent également sur le drapeau régional au fond bleu, avec rajout du nom de la région. Il est le résultat d'un concours lancé en 1976 et reprend en partie le blason le la ville éponyme de Molise, lui-même dérivé de celui d'un ancien comté au Moyen-âge... que l'on retrouve également dans le blason de la province de Campobasso (ci-dessus, à gauche). 


9eétape - Dimanche 17 Mai 2015 : 
Benevento / Bénévent - San Giorgio del Sannio 



Région de Campanie
 Regione Campania

 
Région de Campanie  : Écu français d'argent à la bande de gueules.
• comme on peut s'en douter à la première observation, ce blason d'une simplicité extrême, a une histoire très ancienne. Il s'agit en effet du blason d'une de ces quelques républiques maritimes établies en Italie, indépendantes depuis le haut Moyen-âge, celle d'Amalfi qui prospérait dans cette région du sud de l'Italie, non loin de Naples. Contrairement à ses sœurs: Gênes, Pise ou Venise, elle n'a pas survécu aux appétits des princes féodaux du moment et elle est tombée en 1139 et intégrée au Royaume normand de Sicile.
• Le blason de la Campanie, relevant de celui de l'Amalfi médiévale, a été officialisé en 1971.






Province de Benevento = BN
 (Région de Campanie)

Province de Bénévent : "Écu en tiers point "d'azur au taureau furieux, au naturel". 
• Toutes les armes soutenant le bouclier, lances, javelots, casques, le bouclier lui-même, et le taureau, animal vénéré pour sa force, font référence au peuple antique des Samnites, plutôt un ensemble de tribus présentes dans la région (le Sannio). Ils étaient des guerriers redoutés et invaincus par les légions romaines pendant des décennies (voir → ), avant d'être battus et intégrés à l'Empire romain au Ier s. av. J-C.

Benevento / Bénévent  (BN)
Bénévent : "Écu italien ennéagonal, en forme de tête de cheval, écartelé de gueules et d'argent, au chef d'or chargé d'un sanglier de sable, allumé et défendu d'argent, le corps entouré d'une ceinture de gueules". Timbre : une couronne de rang de prince. Soutenu d'un parchemin portant le sigle:  S.P.Q.B.  et la devise "CONCORDES IN UNUM" (l'harmonie dans l'unité).
le sanglier de Calydon, bas-relief au Musée de Bénévent
• La ville aurait été fondée selon la légende, par le grec Diomède qui avait fui la destruction de Troie. Le sanglier fait justement référence à la mythologie grecque et à une bête malfaisante nommée "le Sanglier de Calydon" . Les défenses du sanglier auraient, toujours selon la légende, été choisies comme symbole de la ville grecque.
• S.P.Q.B. signifie en latin: "Senatus Populusque Beneventanus", formule latine romaine très répandue et dérivée du fameux S.P.Q.R pour Rome : "Senatus Populusque Romanus": le Sénat et le Peuple de Rome. Une formule établissant le pouvoir politique romain, comme devise et précepte, ici appliqué à la ville antique romaine de Beneventum.
• L'ancienne principauté de Bénévent était une possession de la Papauté depuis 1053 jusqu'en 1806, quand l'empereur Napoléon Ier la confisque et l'offre à son ministre Talleyrand, avec le titre de "Prince de Bénévent", mais où il ne mettra jamais les pieds !  Tout cette longue histoire explique la couronne de prince. Rendue au pape en 1814, elle est réunie au royaume d'Italie en 1860.

San Giorgio del Sannio (BN)
San Giorgio del Sannio  : Blason non héraldique (trois nuances de bleu) : sur un champ d'azur avec une montagne de couleurs plus sombres, terrassée d'or : une scène montant saint Georges en armure d'acier, cape et panache de gueules, monté sur un cheval blanc, cabré, le tout contourné, transperçant de sa lance d'or, un dragon de sinople, lampassé de gueules, la plaie saignant et coulant sur le sol, de gueules. Banderole d'or avec devise en latin "DEO DUCE FERRO COMITE"  (Dieu commande, le fer accomplit). Couronne et ornements des communes italiennes.
• Ce sont naturellement des armes parlantes, san Giorgioétant le nom italien de saint Georges. Et le combat du dragon est la représentation la plus fréquente de ce saint légendaire depuis le XIIIe siècle.
La différence avec saint Michel, qui lui aussi est souvent représenté terrassant le dragon, c'est que saint Georges est toujours, sauf de rares exceptions, montré à cheval, alors que Michel est sur ses pieds et étant un archange, il est en général pourvu d'ailes.


Lundi 18 Mai 2015 :repos, pas d'étape



Pour suivre en temps réel la course, je vous invite à consulter le site officiel (langues : En/It) → ICI


Rendez-vous mardi prochain pour la suite ....



Crédits :
cartes : www.gazzetta.it
blasons (vous pouvez visualiser la provenance 
des dessins en passant la souris sur les images):
www.comuni-italia.it
it.wikipedia.org
www.araldicacivica.it (dessins de Massimo Ghirardi)
merci à eux.


             Herald Dick
 

Les blasons des métiers et corporations #06 - les Zunftwappen en Allemagne et en Autriche

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 N ouveau focus sur cette branche de l'héraldique, celle des corporations de métiers que j'avais débuté dans un de mes anciens sujets → ICI . Son étude est généralement un peu délaissée, par rapport à l'intérêt légitime que les gens peuvent avoir pour l'héraldique familiale, nobiliaire, ecclésiastique, civique, territoriale ou municipale. Elle a pourtant beaucoup de charme, car elle montre le plus souvent des figures concrètes (objets usuels, outils, animaux) et très rarement des meubles artificiels. 
Dans de nombreux pays d'Europe, à partir du XIe siècle, les artisans d'une même profession et les marchands d'une même ville se sont regroupés en associations dans le but de défendre leurs intérêts et de se porter secours mutuellement.
  Les marchands ont constitués surtout des structures nommées "guildes", notamment dans le nord de l'Europe, et certaines ont débordé du cadre régional et sont devenues très puissantes et internationales (telle la Hanse).
 Pour les autres métiers les artisans se regroupaient en corporations, ou en confréries, avec des statuts différents. Mais je ne rentrerai pas dans les détails, car d'une ville à une autre, leurs prérogatives étaient différentes et aussi complexes que peut l'être le droit commercial de nos jours.

sceau de la corporation des
 tailleurs ( Alsace)
  A la fin de la période médiévale et jusqu'au XVIIIe siècle, les corporations et surtout leur maîtres se sont embourgeoisés. Devenus puissants, ils sont parvenus à influencer la vie politique des cités (à Paris, le prévôt des marchands Étienne Marcel (1316-1358) a fait vaciller le pouvoir royal avant de finir assassiné). Ce pouvoir corporatif débordant parfois de son cadre professionnel ne pouvait pas être toléré longtemps par les gouvernants. Et puis la création des manufactures royales et l'avènement de l'industrialisation a précipité leur déclin dès le XVIIe siècle. Peu à peu elles ont été abolies par les pouvoirs politiques de nombreux pays, en 1791 en France, au cours du XIXe siècle, en Allemagne. Elles subsistent encore de nos jours en Grande-Bretagne, mais elles ont perdu beaucoup de privilèges et d'influence, et se sont tournées vers l'éducation et les œuvres de bienfaisance.
sceau de la corporation des charpentiers de Bruges
et jeton de présence des charpentiers d’Anvers (Flandres).

  En tant que personnes morales avec un statut juridique reconnu, elle avaient le droit d'utiliser des sceaux pour leurs correspondances qui naturellement, représentaient les objets de leur métier. Des sceaux, des méreaux, des jetons, etc.. qui, comme pour les personnes ou les villes, se sont mués peu à peu en armoiries.
  Et nous voici arrivés à notre sujet de prédilection avec deux beaux tableaux à admirer ci-dessous : 40 des principales corporations provenant des divers états allemands et regroupés sur deux planches intitulées "Zunftwappen" I et II, mot qui se traduit en français par "blasons des corporations".

Planche héraldique n° 1037a , extraite de l'encyclopédie Brockhaus' Konversationslexikon 
éditeur FABrockhausà Leipzig, Berlin et Vienne, 14e édition, 1894 à 1896  (cliquer sur l'image pour agrandir et voir les détails)
cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite :

Zunftwappen I :
  1.  Gerber.                   Tanneurs
  2.  Kürschner.               Fourreurs
  3.  Sattler.                   Selliers
  4.  Schuhmacher.         Cordonniers
  5.  Handschuhmacher.  Gantiers
  6.  Knopfmacher.         Merciers
  7.  Hutmacher.            Chapeliers
  8.  Weber.                   Tisserands
  9.  Färber.                   Teinturiers
  10.  Schneider.              Tailleurs
  11.  Fischer.                  Pêcheurs
  12.  Müller.                   Meuniers
  13.  Bäcker.                  Boulangers
  14.  Brauer.                  Brasseurs
  15.  Schlächter.            Bouchers
  16.  Seifensieder.         Savonniers
  17.  Barbiere.               Barbiers
  18.  Maler.                   Peintres
  19.  Buchdrucker.         Imprimeurs
  20.  Buchbinder.           Relieurs
 Estampe extraite du livre d'images "Was willst du werden? Bilder aus dem Handwerkerleben"- éditeur : Winckelmann - Berlin [~1880].

Planche héraldique n° 1037b , extraite de l'encyclopédie Brockhaus' Konversationslexikon 
éditeur FABrockhausà Leipzig, Berlin et Vienne, 14eédition, 1894 à 1896  (cliquer sur l'image pour agrandir et voir les détails)

Zunftwappen II  :

  1.  Maurer.                  Maçons
  2.  Dachdecker.           Couvreurs
  3.  Schornsteinfeger.   Ramoneurs
  4.  Glaser.                   Vitriers
  5.  Töpfer.                   Potiers
  6.  Zimmerleute.         Charpentiers
  7.  Stellmacher.           Charrons
  8.  Böttcher.                Tonneliers
  9.  Tischler.                 Menuisiers
  10.  Drechsler.              Tourneurs sur bois
  11.  Grobschmiede.       Forgerons
  12.  Schlosser.              Serruriers
  13.  Nagelschmiede.     Cloutiers
  14.  Messerschmiede.   Couteliers
  15.  Kupferschmiede.   Chaudronniers
  16.  Zinngießer.            Étameurs
  17.  Goldschmiede.      Orfèvres
  18.  Uhrmacher.           Horlogers 
  19.  Schiffer.                Marins
  20.  Bergleute.             Mineurs

 Estampe extraite du  livre d'images  "Was willst du werden? Bilder aus dem Handwerkerleben"- éditeur : Winckelmann - Berlin [~1880].
Müller / meuniers
                            
 Au passage, pour ceux qui s'intéressent à l'onomastique (l'étude de l'origine des noms de famille), ils pourront comprendre aisément pourquoi il y a tant de Schumacher, de Weber, de Müller, de Schiffer, de Glaser, de Schmidt,  etc... dans les registres d'état civil chez nos voisins de culture germanique.


 A bientôt pour une nouvelle série sur les métiers...


Crédits : 
les planches et armoiries sont tirées de l'encyclopédie Brockaus numérisée : http://www.retrobibliothek.de







                           Herald Dick

Il Giro d'Italia 2015 - le Tour d'Italie en blasons - Marches - Émilie-Romagne - Vénétie - Trentin-Haut-Adige

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gonfalon de la ville de Forli
Troisième rendez-vous sur ce blog (voir le précédent épisode → ICI) pour une illustration originale de cette grande épreuve cycliste de printemps.
 Les neuf premières étapes ont alterné
les arrivées pour costauds du sprint et celles pour les endurants de la moyenne montagne. Nous avions mis pied à terre en Campanie dans la région géographique du Sannio, avec des paysages étonnants de beauté. Nous repartons bien plus au nord, sur la côte de la Mer Adriatique, cette fois, et après quelques étapes dans la riche et large plaine du Pô, nous progresserons vers la Vénétie. Enfin nous terminerons la semaine avec de la haute montagne, dans les Préalpes méridionales. Plus exactement nous aborderons un massif nommé les "Alpes Rhétiques méridionales" avec des sommets dépassant 3 000 mètres. Espérons que la météo soit clémente : en effet, il y a deux ans, un retour exceptionnel de conditions hivernales avait surpris l'organisation et les coureurs, contraints de déclarer forfait.
.
Voici la carte générale du tracé, en rappel, et plus bas: les six nouvelles étapes concernées par ce sujet.
drapeau de la région de Vénétie
drapeau de la région du Trentin-Haut-Adige
drapeau de la région des Marches
drapeau de la région d'Émilie-Romagne

Région des Marches
 Regione Marche

Région des Marches  :  un emblème en forme d'écu, un peu trompeur, mais c'est tout de même un logo, dont le motif central montre l'initiale "M" pour Marches, avec sa jambe gauche formée par un pic stylisé (l'oiseau symbolisé est un pic vert, plus précisément : Picus viridis, photo ci-contre), oiseau totémique et sacré, représentant l'ancien peuple des Picéniens qui occupait cette région à l'Âge de Fer, bien avant la Rome antique.
Cet emblème a été officialisé le 15 mars 1980.





10eétape - Mardi 19 Mai 2015 : Civitanova Marche - Forlì
.
Province de Macerata = MC
 (Région des Marches)
Province de Macerata : "D'azur à la montagne formée de cinq monts disposés en fasce; un pic essorant posé sur le mont central, le tout au naturel". Couronne et ornements extérieur des provinces italiennes.
• Nous retrouvons l'oiseau précédemment cité: le pic des Picéniens, en mode naturel, cette fois; c'est un oiseau assez peu fréquent comme meuble héraldique, mais pas rare.

Civitanova Marche (MC)

Forlì (FC)

Civitanova Marche : Blason non héraldique (trop de choses "au naturel"). Il représente l'effigie du saint patron de la cité : san Marone (saint Maron en français) où la tradition populaire lui voue culte et dévotion depuis des siècles et en particulier les pêcheurs et les marins, avec des processions et des ex-votos. Ce moine et ermite chrétien de la fin du IVe/ début Ve siècles est d'origine syriaque et est vénéré notamment au Liban, avec le culte des chrétiens maronites , disciples de Maron. Selon la légende locale, Maron est un protomartyr et évangéliste du Piceno (le pays des Picéniens). On le voit ici, débarqué sur le rivage, près des ruines d'une forteresse, très âgé, en habit de moine, nimbé, et tenant une crosse. Ornements extérieurs non réglementaires pour cette commune italienne.
• ne pas confondre san Marone (saint Maron) et san Marino (saint Marin) dont la vie s'est déroulée non loin de là et quelques années plus tôt, dans le petit état qui porte son nom aujourd'hui : la République de Saint-Marin.

Forli : "Écu à double accolade : d'or à l'aigle de sable, becquée et membrée d'or, lampassée de gueules, surmontée d'une couronne d'or, tenant dans sa serre dextre un écusson ovale posé en bande, de gueules à la croix d'argent, dans sa serre senestre un autre écusson ovale posé en barre, d'argent avec une jumelle contenant l'inscription "LIBERTAS", le tout de de sable". Couronne et ornements extérieurs des villes italiennes.
• C'est de l'empereur Frédéric II que la ville tiendrait ses armoiries. On utilise parfois la précision "aigle de Souabe", pour cette aigle très germanique, qui vient du blasonnement italien, avec le terme spécifique "Aquila Sveva" . Il fait référence à la dynastie des souverains originaires de Souabe, en Allemagne du sud : les Hohenstaufen, qui ont régné sur la Sicile et l'Italie, en tant qu’empereurs germaniques et Rois des Romains, durant les XIIe et XIIIe siècles. C'est la maison capétienne d'Anjou qui leur succédera en Italie continentale (voir Imola, plus bas).
• Les deux écussons ovales sont les plus anciens symboles de la ville, l'un se référant à l'époque romaine (le blason d'argent avec l'inscription "LIBERTAS") et l'autre à la participation de la ville à la première croisade en 1096 (le blason de gueules à la croix d'argent).

Province de Forlì-Cesena = FC
 (Région d'Émilie-Romagne)

Province de Forli-Cesena : "Écu samnite, parti d'azur et de gueules, à la figure allégorique du fleuve Rubicon, assise sur un rocher, se déversant par un grand vase, et dans le fond, un pont romain à trois arches, le tout au naturel. Soutenu d'un listel portant la devise en latin "ALEA JACTA EST" ( Le sort en est jeté) ". Couronne murale à sept tours, et ornements des provinces italiennes.
 • Le Rubicon, Rubicone en italien, est un petit fleuve de la région d'Émilie-Romagne qui prend naissance près de la commune de Sogliano al Rubicone.
 Le cours d'eau avait une importance toute particulière dans le droit romain car aucun général n'avait l'autorisation de le franchir avec une armée. À partir de 59 av. J.-C., il servit de frontière entre l'Italie romaine et la province de Gaule cisalpine . Cette loi protégeait ainsi Rome des menaces militaires internes.
 Il devint célèbre quand Jules César le traversa avec ses légions en armes le 11 janvier 49 av. J.-C. sur les traces de Pompée. Il viola la loi du Sénat romain. Si l'on en croit Suétone, il aurait lancé en franchissant la rivière la célèbre formule : "Le sort en est jeté" (ALEA JACTA EST). De cet épisode est aussi née l'expression "franchir le Rubicon" qui a survécu jusqu'à nos jours. Elle évoque une personne se lançant irrévocablement dans une entreprise aux conséquences très risquées.

Région de l'Émilie-Romagne
 Regione Emilia-Romagna

Région d'Émilie-Romagne  : de nouveau, c'est un logo, conçu pour identifier facilement l'administration régionale, selon un des critères des commanditaires.  Dessiné par l'architecte milanais Matteo Piazza, il a été sélectionné en 1984 à la suite d'un concours. La zone verte correspond au contour géographique de la région (voir la carte tout en bas) avec des lignes plus douces et plus épurées.  Il a été adopté par la loi régionale du 15 décembre 1989.

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite :
.

11eétape - Mercredi 20 Mai 2015 : Forlì - Imola
.

Imola (BO)


Province de Bologna = BO
 (Région d'Émilie-Romagne)




 Imola : "Écu parti au premier, d'azur à la bande d'argent  chargée du mot LIBERTAS en lettres romaines de sable, au deuxième de gueules au griffon couronné d'or, tenant de sa patte dextre  une épée d'argent placé en pal; au chef d'Anjou (d'azur à trois fleurs de lis d'or surmontées d'un listel à quatre pendants de gueules)". Couronne et ornements extérieurs des villes italiennes.


 Province de Bologne : "Écu d'azur, au lion rampantd'or, lampassé de gueules, soutenant avec trois pattes une lance du même au sommet de laquelle est accroché un oriflamme flottant, tiercé en fasce, de sinople, d'argent chargée de l'inscription LIBERTAS en lettres romaines de sable et de gueules". Couronne et ornements des provinces italiennes.

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12eétape - Jeudi 21 Mai 2015 :
 Imola - Vicenza / Vicence (Monte Berico)
 .

à venir


.

13eétape - Vendredi 22 Mai 2015 : 
Montecchio Maggiore -  Jesolo
 .


à venir




.

14eétape - Samedi 23 Mai 2015 : 
Treviso / Trévise -  Valdobbiadene
 (étape contre la montre individuel)
 .


à venir



.

15eétape - Dimanche 24 Mai 2015 : 
Marostica -  Madonna di Campiglio
 .

à venir



.

Lundi 25 Mai 2015 :repos, pas d'étape



Pour suivre en temps réel la course, je vous invite à consulter le site officiel (langues : En/It) → ICI


Rendez-vous mardi prochain pour la suite ....


Crédits :
cartes : www.gazzetta.it
blasons (vous pouvez visualiser la provenance 
des dessins en passant la souris sur les images):
www.comuni-italia.it
it.wikipedia.org
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             Herald Dick 
 

Histoire parallèle : 23 mai 1915-2015 -l'Italie déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie

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  Nous allons revenir dans le jeu des alliances qui ont embrasé l'Europe, puis au-delà avec les empires coloniaux des uns et des autres dans l'été 1914. Cette fois nous allons vivre un basculement d'alliance, que nous voyions bien venir avec l'Italie, qui ne pouvait pas rester sans rien faire, pour son propre intérêt. Petits rappels pour comprendre... 
timbre-poste italien (1915) avec surtaxe au
bénéfice de la Croix-Rouge 
  Lorsque débute la Première Guerre mondiale, l’Italie est liée à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie par la Triple Alliance, un pacte militaire strictement défensif (ce mot est important) signé en 1882, et renouvelé au fil du temps, afin de s’opposer au système d’alliance anglo-franco-russe dit de la Triple-Entente. Ainsi, lorsque l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie (voir → ), déclenchant la Première Guerre mondiale, l’Italie reste extérieure au conflit, s'appuyant sur le caractère défensif de la Triple Alliance. 
 Pendant la période durant laquelle l'Italie est neutre, étant donné l’équilibre des forces présentes sur le terrain, il est devenu clair que le pays peut jouer un rôle décisif sur l’issue du conflit et, par conséquent, le gouvernement engage une série de négociations avec les partenaires de la Triple Alliance, et en secret avec les membres de l’Entente, afin de déterminer les compensations d’une intervention italienne dans la guerre de l'un ou l'autre camp.
 Il est rapidement évident que l’Entente peut promettre bien plus que ce que peuvent offrir les Empires centraux compte tenu que les territoires, auxquels l’Italie est intéressée, concernent principalement l’Autriche-Hongrie, en particulier du fait du vieux contentieux latent lié à l’irrédentisme.

drapeau d'état du royaume d'Italie en 1914
drapeau de guerre du royaume d'Italie en 1914
drapeau d'état de l'Empire austro-hongrois en 1914
drapeau de guerre de l'Empire austro-hongrois en 1914

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite :
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• 9 mars 1915 : Le gouvernement du Royaume d'Italie présente aux gouvernements de de la Triple-Entente (France, Russie et Grande-Bretagne) un mémorandum contenant les prétentions de l’Italie en échange de son intervention dans le conflit (Trentin, Tyrol du Sud, Trieste, l’Istrie et une partie de la Dalmatie).
armoiries et drapeaux du Royaume d'Italie en 1914 
  carte cadeau publicitaire anglaise d'époque

• 26 avril 1915 :  Le traité de Londres est secrètement signé par le gouvernement italien avec les représentants de la Triple-Entente (France et Grande-Bretagne) ,  par lequel l’Italie s’oblige à entrer en guerre contre les Empires centraux lors de la Première Guerre mondiale en échange de substantielles compensations territoriales (on y rajoute même une partie du sud-ouest de la Turquie et les îles du Dodécanèse). Cet acte est décidé par le gouvernement, le roi et la hiérarchie militaire, mais sans la consultation du Parlement italien.

• 3 mai 1915 : L’Italie dénonce définitivement le traité de la Triple-Alliance qui la liait aux Empires centraux.

• 10 mai 1915 : Signature d'une convention navale anglo-franco-italienne pour définir les rôles de chaque pays dans la zone de guerre en Méditerrannée.

23 mai 1915 :l'Italie décrète la mobilisation générale et déclare la guerre  contre son ancienne alliée mais néanmoins rivale : l'Autriche-Hongrie.
portrait du roi Victor-Emmanuel III d'Italie (1869-1947 de la Maison de Savoie - son palais du Quirinal à Rome 
 ses armoiries -   chromo publicitaire d'époque
carte postale patriotique montrant les célèbres Bersaglieri franchissant la frontière
 austro-hongroise - le drapeau italien supporte six boucliers avec les couleurs des
 pays de l'Entente déjà en guerre en Europe.
carte géopolitique du 23 mai 1915
drapeau d'état de de l'Empire Austro-hongrois tenu par une charmante
et élégante viennoise, vers 1910.
 armoiries de l'Empire austro-hongrois en 1914, carte illustrée par Hugo Gerhard Ströhl

étendards militaires de l'Empire Austro-hongrois , page extraite du livre en anglais
 "Drawings of the flags in use at the present time by various nations" (Londres-1916)






Il Giro d'Italia 2015 - le Tour d'Italie en blasons - Trentin-Haut Adige - Lombardie - Tessin - Vallée d'Aoste - Piémont et arrivée à Milan

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gonfalon de la ville de Turin
Dernier rendez-vous sur ce blog (voir le précédent épisode → ICI) pour une illustration originale de cette grande épreuve cycliste de printemps.
 Les deux premières semaines nous ont fait découvrir un grand nombre de régions et de provinces en alternant les départs et les arrivées dans des villes côtières, de plaine ou de moyenne montagne. Nous avons franchi tout au plus six cols entre 1000 et 1500 m d'altitude. Mais cette dernière semaine risque de tout changer dans les classements de la course et aussi amener quelques surprises dans notre approche héraldique du parcours.
   En effet ce seront cinq étapes émaillées de cols vertigineux dans les massifs des Alpes Rhétiques méridionales, des Alpes Bergamasques, le Massif du Cervin, puis les Alpes Piémontaises. Enfin le dernier jour, quand les jeux seront faits à 99%, une dernière étape de plaine pure, reliera les deux grandes métropoles du nord : Turin et Milan. 
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Voici la carte générale du tracé, en rappel, et plus bas: les six nouvelles étapes concernées par ce sujet.
drapeau de la région de Lombardie
drapeau de la province autonome de Trente
drapeau de la région de la Vallée d'Aoste
drapeau de la région du Piémont
drapeaux du canton du Tessin et de la Suisse



Région autonome du Trentin-Haut Adige
 Regione autonoma Trentino-Alto Adige

Région autonome du Trentin-Haut Adige  : "Écartelé en 1 et 4 : d'argent à l'aigle de sable, bordée de langues de feu de gueules, becquée et membrée d'or, chargée d'un kleestengel du même (pour Trente);  en 2 et 3 : d'argent à l'aigle gueules, becquée et membrée d'or, lampassée de gueules, chargée d'une tige de kleestengel d'or (pour Bolzano)".
• Le style héraldique de ces armoiries est typiquement germanique, épuré et dépourvu de tous les ornements extérieurs habituels des armoiries civiques italiennes : couronnes, soutiens, supports, devises.
• Jusqu'en 1918, la région actuelle formait les provinces autrichiennes du Südtirol (Tyrol du sud) et du Welschtirol (Trentin), avant d'être rattachées à l'Italie à la fin de la Première Guerre mondiale, consécutif au démantèlement de l'Empire austro-hongrois.
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16eétape - Mardi 26 Mai 2015 : Pinzolo - Aprica
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Province 
de Trente / Trento = TN
 (Région du Trentin- Haut-Adige)


Pinzolo (TN)


Province autonome de Trente :  voir descriptif des armoiries dans le précédent volet →

Pinzolo : "D'argent à la branche de rhododendron à trois fleurs, au naturel". Couronne et ornements extérieurs des communes italiennes.

Province de Sondrio = SO
 (Région de Lombardie)


Aprica (SO)
Aprica : Blason non héraldique (trop de choses "au naturel") : d'azur à la chaîne de cinq pics montagneux, terrassés par une plaine herbeuse, surmontés d'une fleur d'edelweiss tigée, posée en bande, le tout au naturel.  Couronne et ornements extérieurs des communes italiennes.

Province de Sondrio :  Comme de nombreuses provinces italiennes, c'est un "puzzle" formé des blasons de plusieurs villes principales, cinq en l'occurrence, qui seraient fastidieux de blasonner : "Écartelé, en 1 : Tirano ; en 2 : Bormio ;  en 3: Chiavenna  ; en 4:  Morbegno;  et sur le tout : la ville de Sondrio. Couronne et ornements extérieurs des provinces italiennes.



Région de Lombardie :  Encore une fois, on pourra regretter l'usage de ce logo bizarre au lieu d'armoiries conventionnelles qu'un bon nombre de régions ont adopté. Mais ici, en raison de la force symbolique (insoupçonnée) de ce signe en forme de croix ronde et oblique, il faut bien admettre
La Rosa Camuna, symbole rupestre de la civilisation des Camuni
photo prise à Nadro, dans le Val Camonica.
 
l'évidence quand on a l'explication, que le logo était une bonne solution. Il est présent également dans le drapeau régional (voir plus haut).
 Ce motif vaguement floral rappelle la préhistoire de la région. La "Rosa camuna" (la rose camuna) c'est son nom, est caractéristique d'un peuple le l'Âge de fer, les Camuni (Camunni en français). Elle a été trouvée sur plusieurs gravures rupestres de la région, notamment à Nadro, dans le Val Camonica, près de Brescia. Le logo de la Rosa camuna a été réalisé par Pino Nappe, Bob Noorda, Bruno Munari et Roberto Sambonet (oui : ils s'y sont mis à quatre, un pour chacune des branches !) en 1975, et est devenu le symbole de la Région de Lombardie, qui est dépositaire de la marque et réglemente son utilisation. 




17eétape - Mercredi 27 Mai 2015 : Tirano - Lugano
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Tirano (SO)
 Tirano : "Parti d'argent et de gueules, au château d'or brochant à trois tours et deux merlons crénelés à la Gibelin (voir explication ici → ), ajouré et ouvert de sable, surmonté d'une aigle du même, becquée d'or, lampassée de gueules".  Couronne et ornements extérieurs des villes italiennes.
• sur de nombreuses représentations, l'aigle est en plus couronnée d'or. Et le château est blasonné "au naturel" en italien, c'est-à-dire de la couleur de la pierre, ce qui permet beaucoup de nuances !

Lugano (TI)
(Suisse)
Canton du Tessin = TI
Cantone Ticino(Suisse)

Lugano : "De gueules à la croix d'argent, cantonnée des lettres capitales romaines L V G A , une dans chaque canton, du même métal".
• Sur le sens du graphisme et de l'acronyme LVGA, il existe de nombreuses hypothèses, mais il n'y a aucune explication authentifiée. La représentation la plus ancienne de l'emblème de la ville (champ de gueules et croix d'argent avec les initiales LVGA) date de 1588 et est apposée sur un certificat de "bons services rendus" délivré par la ville au bailli et capitaine régent Sebastiano von Beroldingen. Ce document est visible au musée d'Altdorf (canton d'Uri).
L'utilisation du Và la place du U, selon la coutume des inscriptions romaines, fait croire que l'origine est romaine, comme pour indiquer l'acronyme d'une légion cantonnée dans le secteur par exemple : "Legio V (cinquième légion) Gaunica Auxiliares", une légion auxiliaire de l'Empire romain. Mais cette explication, séduisante, semble sans fondement historique.
Une autre interprétation avancée plus douteuse encore est que l'abréviation LVGA soit un acronyme pour la  devise : "La Vera Giustizia Antica" ( la vraie justice ancienne).
La version actuelle de l'administration municipale, comme en témoignent les quelques copies de documents datés 1208 et 1209 (les originaux ont été perdus) déposés dans les archives du diocèse de Lugano, est que LVGA n' est rien de plus que l'abréviation du nom de la ville même.

Canton du Tessin : "Parti de gueules et d'azur".
• particularité partagée avec le canton de Lucerne, parmi les 26 cantons suisses  : la configuration du drapeau (voir plus haut : deux bandes horizontales) est différente de de celle des armoiries (parti, donc deux pièces verticales).  

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite :

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18eétape - Jeudi 28 Mai 2015 : Melide - Verbania

Verbania (VB)




Melide (Tessin / Suisse)


Melide : Écu de type espagnol : "D'azur à l'ancre d'or".
ancien blason de la ville
de Pallanza en 1865.
• une ancre marine au milieu des Alpes ! mais oui c'est possible: car c'est un village et une commune situés au bord du lac de Lugano, la petite mer intérieure du canton du Tessin ...


Verbania: "Coupé, au premier : d'or à l'aigle couronnée de sable; au deuxième d'argent, au chêne au naturel, terrassé de sinople". Couronne comtale et ornements extérieurs des villes italiennes.
• ce blason est repris sur celui de Pallanza (ci-contre), ville qui a fusionné avec Intra en 1939 pour devenir la commune de Verbania, qui tient son nom du lac Verbano, l'autre nom du lac Majeur, sur lequel elle est située.

Province de Verbano Cusio Ossola = VB
 (Région du Piémont)


 Province de Verbano-Cusio-Ossola : Écu samnite (ou français) moderne : "Coupé, au premier, de gueules à la clé d'or renversée, accompagnée de deux monts à l'italienne de trois coupeaux d'argent, tous posés sur la division;  au deuxième, d'argent à trois bandes d'azur entées seulement par le haut". Couronne et ornements extérieurs des provinces italiennes.
• le premier quartier symbolise avec la clé le Val d'Ossola, passant entre les montagnes vers le col du Simplon : porte de l'Italie depuis la Suisse. 
blason des Borromée (1715)
• le second quartier s’inspire avec les vagues de l'enté, et les couleurs, des eaux du lac Majeur (ou de Verbano) et du petit lac d'Orta (ou de Cusio) tout proche.
 Les bandes entées azur et argent font référence également aux armes originelles de la grande et ancienne famille aristocratique lombarde de Borromée (Borromeo) qui a eu historiquement, et a encore une grande influence sur ce territoire autour du lac Majeur.


Région du Piémont : L'emblème de la Région du Piémont a une forme carrée avec une croix d'argent sur ​​un champ de gueules, une bordure d'argent et un lambel d'azur à trois pendants. Plus qu'un logo, c'est bien un objet héraldique.
  En effet, il tient son origine de l'ancien blason d'Amédée VIII, en 1424, le premier Duc de Savoie, établi comme prince de Piémont, titre donné à l'héritier de la famille, en ajoutant le lambel (brisure la plus noble souvent utilisée comme un signe de primogéniture) en chef du blason de Savoie. Les trois pendants du lambel rappellent les grandes familles qui ont gouverné le Piémont: Anjou, Savoie-Achaïe, Savoie. Le lambel est bleu (azur), la couleur d'origine choisie par la maison de Savoie.


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19eétape - Vendredi 29 Mai 2015 : Gravellona Toce - Cervinia
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à venir






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20eétape - Samedi 30 Mai 2015 : 
Saint-Vincent - Sestriere / Sestrières
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à venir




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21eétape - Dimanche 31 Mai 2015 :
 Torino / Turin - Milano / Milan (arrivée)
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à venir


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Pour suivre en temps réel la course, je vous invite à consulter le site officiel (langues : En/It) → ICI


Rendez-vous l'année prochaine pour l'édition 2016.

 
Crédits :
cartes : www.gazzetta.it
blasons (vous pouvez visualiser la provenance 
des dessins en passant la souris sur les images):
www.comuni-italia.it
it.wikipedia.org
www.araldicacivica.it (dessins de Massimo Ghirardi)
merci à eux.


             Herald Dick 
 
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Hommage à Dante Alighieri

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Nous restons dans le thème de l'Italie, poursuivi tout au long de ce mois de Mai, car cette année 2015, on célèbre le 850e anniversaire de la naissance du poète, écrivain et homme politique florentin  :
 
portrait de Dante peint par Sandro Botticelli (1495)





armoiries de la famille ascendante à gauche, et descendante
à droite, de Dante Alighieri














Dante Alighieri


 
Deux pièces de monnaies en euros avec le portrait de Dante , une d'usage courant émise par l'Italie
 (à gauche) et une commémorative dans la République de Saint-Marin (à droite).


Durante degli Alighieri alias Dante Alighieri ou simplement"Dante" 

• né à Florence (Italie) en 1265 (en mai ou début juin, la date exacte est inconnue).
• mort à Ravenne (Italie) le 14 septembre 1321.

La maison natale et musée consacré à Dante à Florence, avec les deux blasons gravés dans la pierre

 Issu d'une famille de la petite noblesse, Dante Alighieri naquit à Florence dans la seconde quinzaine du mois de mai 1265. Sa mère mourut alors qu'il était âgé de treize ans, et son père décéda quand il en avait dix-sept. L'événement le plus important de sa jeunesse fut sa rencontre, en 1274, avec Béatrice, jeune femme qu'il aima et qu'il exalta comme un symbole de la grâce divine dans la Vita nuova (littéralement, « la Nouvelle Vie ») et plus tard dans la Divine Comédie, son œuvre la plus connue. Célèbre par ce prénom emblématique, celle qui inspira Dante ne possède pas d'identité historique certaine, mais des chercheurs l'ont identifiée à Beatrice Portinari, une femme de la noblesse florentine qui mourut en 1290 à l'âge de vingt ans. Si l'on en croit ses œuvres, Dante ne la connaissait pas ; il l'aperçut seulement à trois reprises, sans jamais lui adresser la parole.

cliquer sur le lien ci-dessous pour lire la suite :
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timbre italien de 1932 ( armoiries du royaume d’Italie)
On sait peu de choses sur l'éducation que reçut le poète, sinon qu'il séjourna à Bologne aux environs de 1285, pour y accomplir des études supérieures. Quoi qu'il en soit, son œuvre révèle une érudition telle qu'elle couvre presque tout le savoir de son époque. Dante fut particulièrement influencé par les travaux du philosophe et rhétoricien florentin Brunetto Latini, qui tient d'ailleurs une place importante dans la Divine Comédie. Il fréquenta nombre de poètes et se lia en particulier avec Guido Cavalcanti et Cino de Pistoia. Florence était alors une des cités les plus puissantes de l'Italie, mais elle était également divisée par des conflits de pouvoir entre les partisans de deux puissantes familles, les guelfes et les gibelins (voir Guelfes et gibelins). Dante fut d'abord partisan des guelfes et, en juin 1289, il se trouva aux côtés de l'armée des guelfes de Florence lors de la bataille de Campaldino. Dans cette bataille, les Florentins triomphèrent d'une manière décisive des troupes des gibelins de Pise et d'Arezzo, mais les vainqueurs se divisèrent bientôt entre « noirs » et « blancs » — c'est d'ailleurs comme « blanc » que Dante devait être plus tard condamné et banni. À cette époque, Dante épousa Gemma Donati, qui était issue d'une famille guelfe jouissant d'une position très importante à Florence.
La Divina Commedia di Dante ( la Divine Comédie de Dante) - tableau de Domenico di Michelino (1417–1491) -
il Duomo  / cathédrale Santa Maria del Fiore à Florence
Durant les quelques années qui suivirent — de 1295 à 1301 environ —, Dante participa activement à la vie politique tourmentée de Florence ; des registres de 1295 indiquent qu'il occupa plusieurs fonctions dans l'administration. Il fut notamment envoyé (1300) en mission diplomatique à San Gimignano, petit village toscan et, la même année, il fut élu au Conseil avec cinq autres personnes, en qualité de prieur, c'est-à-dire de magistrat, mais il n'occupa ce poste que pendant deux mois. La rivalité entre les deux factions qui divisaient les guelfes à Florence s'intensifia durant la période de son mandat. Les « noirs », opposés au pouvoir impérial, considéraient le pape comme un allié, tandis que les « blancs » voulaient rester indépendants du pape comme de l'empereur. Afin de préserver la paix dans la cité, le Conseil décida d'exiler les dirigeants des deux partis. Mais, par l'entremise du pape Boniface VIII, les chefs des « noirs » purent regagner Florence à la fin de 1301, et s'emparèrent du pouvoir. En mars 1302, alors que le poète était en mission à Rome auprès du pape, ils le bannirent de la ville pour une durée de deux ans et le condamnèrent à une lourde amende. Comme Dante était dans l'impossibilité de régler la somme demandée, la sanction fut commuée en peine de mort s'il revenait dans sa ville natale. Après cet épisode, Dante garda à tout jamais le sentiment d'avoir été abusé par Boniface VIII.

armoiries de la famille ascendante de Dante Alighieri à gauche : "Parti d'or et de sable, à la fasce d'argent",
 et de la famille des descendants à droite : "D'azur, au demi vol senestre d'or posé en pal". 
  dessins extraits de l'étude de Carlo Padiglione : "L'arme di Dante Alighieri", éditeur Nobile, Naples (1865) - consultable en ligne ici → (en italien). Un résumé de l'arbre généalogique de Dante Alighieri est aussi proposé sur Wikipedia, toujours en italien, ici → , illustré avec les blasons dessinés dans le précédent ouvrage.
Il passa ses années d'exil à Vérone, ainsi que dans d'autres villes du nord de l'Italie, mais on sait qu'il séjourna à Paris entre 1307 et 1309. Ses convictions politiques se modifièrent : embrassant finalement la cause des gibelins, il espérait désormais voir émerger une union européenne gouvernée par un empereur éclairé.

Les aspirations politiques du poète furent stimulées par l'arrivée en Italie d'Henri VII de Luxembourg, empereur du Saint Empire romain germanique (1310), dont l'objectif était de placer l'Italie sous sa souveraineté. Dans cette période d'intense activité politique, Dante écrivit à de nombreux princes et dirigeants politiques italiens pour les exhorter à accueillir Henri VII, considérant la suzeraineté de celui-ci comme le moyen de parvenir à résoudre les conflits aigus entre cités. Le décès de l'empereur, survenu à Sienne en 1313, détruisit tous ses espoirs. C'est probablement durant le séjour d'Henri VII en Italie qu'il rédigea un traité en latin, la Monarchie universelle (v. 1313), qui est un exposé de sa philosophie politique ; il soutenait encore l'idée d'une séparation totale de l'Église et de l'État.


portrait gravé,  signé Francesco Allegrini (1761)  avec armoiries,
 collection de la Bibliothèque Nationale de France -  Paris
 détail des armoiries : "Parti d'or et de sable, à la fasce d'argent"

En 1316, les autorités de Florence proposèrent au poète de regagner la cité, mais les conditions offertes étaient celles généralement réservées aux criminels amnistiés. Dante refusa violemment cette proposition, affirmant qu'il ne reviendrait dans sa ville natale qu'avec toute la dignité et tous les honneurs qui lui étaient dus. De fait, il demeura en exil jusqu'à la fin de sa vie, et passa ses dernières années à Ravenne, où il mourut dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321. Depuis, Ravenne ne s'est jamais dessaisie de ses restes, malgré la volonté des Florentins de le voir inhumé en leur cité. À défaut, sa ville natale a élevé dans l'église de Santa Croce un cénotaphe à sa mémoire.



L'ŒUVRE

La première œuvre littéraire d'envergure de Dante, la Vita nuova, fut rédigée peu après la mort de Beatrice, entre 1291 et 1293. Composé de sonnets et de canzoniere insérés dans un commentaire en prose, ce texte rend compte du cheminement amoureux du poète depuis son rêve prémonitoire annonçant la mort de sa bien-aimée jusqu'à la disparition effective de Beatrice, et se poursuit jusqu'à sa décision d'écrire une œuvre digne de la mémoire de la belle. La Vita nuova révèle expressément l'influence de la poésie courtoise des troubadours et trouvères provençaux, en même temps qu'elle représente l'œuvre la plus accomplie du dolce stile nuovo (littéralement, « nouveau style doux ») caractéristique de la poésie florentine vernaculaire (c'est-à-dire écrite en italien) du XIIIe siècle. Toutefois, cet ouvrage va au-delà de la tradition provençale car le poète ne s'y attache pas seulement à peindre son idéal amoureux, mais il propose de donner une signification spirituelle à l'objet même de son adoration. L'intensité constante des sentiments qui animent la Vita nuova fait de cette œuvre l'un des plus grands et des plus fervents poèmes qui soient.

C'est durant les premières années de son exil que Dante écrivit un ouvrage en latin, laissé inachevé, le Banquet (v. 1304-1307), et De l'éloquence en langue vulgaire (1304-1305), traité qui souligne les avantages de la langue italienne ; si Dante y défend la langue vernaculaire (c'est-à-dire l'italien), qu'il présente comme un moyen d'expression littéraire, il essaie également d'établir des critères relatifs au bon usage de l'italien écrit. Il conclut son livre avec un chapitre consacré à la critique de la poésie italienne. Quant au Banquet, il était à l'origine prévu en quinze volumes, afin de constituer une synthèse de toutes les connaissances de son temps ; Dante ne parvint pas au-delà du quatrième volume, mais son projet ambitieux montre bien sa passion du savoir, de tous les savoirs.


Parmi les œuvres mineures que Dante écrivit dans la dernière période de sa vie figurent un texte intitulé Question de l'eau et de la terre (1318) et deux églogues. Le premier de ces ouvrages, tous trois rédigés en latin, est un traité cosmologique, sujet qui intéressait vivement les intellectuels de l'époque. Pour Dante, il s'agissait de s'y interroger sur l'existence d'un endroit à la surface de la mer, ou de toute autre étendue d'eau, qui soit plus élevé que la surface de la terre. Quant à sesÉglogues (1319), elles doivent beaucoup au poète romain Virgile, dont Dante reconnaissait l'influence, de même que celle d'Horace et d'Ovide.

belle gravure du portrait de Dante ( Italie)

 collection de la Bibliothèque Nationale de France -  Paris
armoiries de la famille de Dante Alighieri , version moderne


  La Divine Comédie 

Probablement commencée aux environs de 1307, pendant l'exil, la Divine Comédie, chef-d'œuvre de Dante, fut achevée peu avant sa mort.

Son titre initial était Comédie ; le choix paradoxal de ce terme pour évoquer le monde des morts vient de ce que le périple raconté ici se termine au paradis, trouvant ainsi une fin heureuse : le parcours atteint son apogée dans la vision de Dieu et dans la dissolution totale de la volonté individuelle. C'est dans l'édition de 1555 qu'on ajouta pour la première fois au titre l'adjectif « divine ».
enluminure représentant l'enfer -  Divina Commedia, prima cantica : Inferno. Con l'Ottimo Commento  (Dante) - folio 1vo - manuscrit italien - Date d'édition : 1301-1400 (Florence) - Bibliothèque Nationale de France -  Paris

Ce récit allégorique en vers, empreint d'une grande puissance dramatique, relate le voyage imaginaire qui conduisit le poète en enfer, au purgatoire et au paradis. Ces trois lieux fournissent d'ailleurs la structure de l'ouvrage, puisque celui-ci est divisé en trois parties : «l'Enfer », « le Paradis » et « le Purgatoire ». Dans chacun de ces trois mondes, le poète rencontre des personnages mythologiques, historiques ou des contemporains : chacun symbolise une faute ou une vertu spécifique, religieuse ou politique. Le poète décrit avec minutie les punitions qui sont infligées aux pécheurs et les récompenses décernées aux vertueux. C'est Virgile, symbole ici de la raison, qui guide Dante en enfer et au purgatoire, mais c'est Béatrice, manifestation et instrument de la volonté divine, qui entraîne le poète au paradis. L'univers y est saisi dans sa totalité, de l'infime à l'incommensurable, du naturel parfois trivial au surnaturel souvent stupéfiant : la Divine Comédie est un tout.


blasons et noms des ascendants de Dante Alighieri  - pages extraites de l'étude de Pietro Fraticelli : "Storia della vita di Dante Alighieri", éditeur G. Barbera Editore, Florence (1861) - consultable en ligne ici → (en italien).
Chaque partie de la Divine Comédie comprend trente-trois chants. Dante rédigea chacun d'eux en terza rima, c'est-à-dire en tercets avec un jeu des rimes particulier (où le premier vers rime avec le troisième, tandis que le deuxième fournit les rimes extrêmes du tercet suivant) (voir Versification). Parce qu'il destinait son œuvre à ses contemporains, il n'est pas étonnant que le poète ait choisi d'écrire son chef-d'œuvre en italien plutôt qu'en latin, langue qu'il jugeait passéiste, et en outre réservée aux lettrés.

enluminures  -  1ère page de texte de la  Divina Commedia, prima cantica : Inferno. Con l'Ottimo Commento  (Dante) - folio 3r - manuscrit italien - Date d'édition : 1301-1400 (Florence) - Bibliothèque Nationale de France -  Paris
L'ouvrage fournit un résumé des conceptions politiques, scientifiques et philosophiques de l'époque interprétées par Dante, et peut être lu à quatre niveaux : littéral, allégorique, moral et mystique. Il est vrai aussi que la Divine Comédie demeure extraordinaire parce qu'elle met en scène la théologie chrétienne médiévale, mais sa grandeur réside davantage dans la pluralité de ses significations que dans la dimension magistrale de ses qualités théologiques, poétiques et dramatiques. Dans son interprétation la plus générale, le voyage imaginaire de Dante peut se concevoir comme une allégorie de la purification des âmes, menant à la paix intérieure grâce aux pouvoirs de la raison et de l'amour, qui servent de guides tout au long du cheminement.


timbre italien du 8e centenaire de la naissance
 de Dante, émis en 1965
  Avant même le XVe siècle, de nombreuses villes italiennes mirent en place des chaires universitaires entièrement consacrées à l'étude de la Divine Comédie. Au cours des siècles qui suivirent, l'invention de l'imprimerie permit de réaliser plus de quatre cents éditions italiennes de l'œuvre. Aujourd'hui, la Divine Comédie a été traduite en plus de vingt-cinq langues.
  Le poème, par sa puissance d'évocation, inspira particulièrement les artistes : ainsi parurent des éditions luxueuses, illustrées par de très grands peintres italiens tels que Botticelli ou Michel-Ange et plus près de nous Eugène Delacroix, William Blake ou Gustave Doré. De grands compositeurs s'y intéressèrent également : Rossini et Robert Schumann mirent en musique plusieurs parties de l'œuvre et Franz Liszt en fit le sujet d'un poème symphonique.
timbre émis en 1965 par la République de Saint-Marin
 pour le 8e centenaire de la naissance de Dante.

Le chef-d'œuvre de Dante et son imagerie ont imprégné les œuvres de très nombreux poètes, notamment celles d'Ezra Pound, de T. S. Eliot, de Gabriele D'Annunzio, de Paul Claudel et d'Anna Akhmatova. Autant d'auteurs grâce à qui les multiples aspects de la Divine Comédie ne cessent de s'enrichir de nouvelles interprétations.






              Herald Dick
 

Le Tennis en héraldique : en deux sets gagnants ...

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En ce moment se déroulent les Internationaux de France, ou Tournoi de Roland-Garros, ou plus simplement "Roland-Garros". C'est un tournoi de tennis sur terre battue créé en 1925 et qui se tient annuellement depuis 1928 à Paris, dans le stade Roland-Garros. Il succède au Championnat de France créé en 1891. Organisé par la Fédération française de tennis (FFT), il se déroule sur la dernière semaine de mai et la première semaine de juin. Il est l'un des quatre tournois du Grand Chelem, le deuxième dans le calendrier après l'Open d'Australie en janvier. Suivent le tournoi de Wimbledon, dernière semaine de juin et première semaine de juillet, puis l'US Open en août.


Le tennis est aussi un sport populaire pratiqué à tout âge et qui coûte très peu cher par rapport au ski ou au golf ! Un grand nombre de communes se sont pourvues d'infrastructures sportives, parfois onéreuses, certaines pour la pratique du sport de compétition et d'autres pour les simples activités de loisirs. Et quelques-unes d'entre elles ont voulu le faire savoir au monde entier, y compris dans leurs armoiries !  Les amateurs trouveront cette pratique abusive et tenant davantage de l'annonce publicitaire que de l'art héraldique. Mais si c'est bien réalisé, pourquoi pas ! et cela procure un sujet original d'actualité pour Herald Dick Magazine !

commune d'Agon-Coutainville (Manche)
Agon-Coutainville :écartelé, au premier et au quatrième de gueules aux trois léopards d'or rangés en barre, au deuxième coupé ondé au I d"azur plain et au II burelé ondé d'argent et d'azur de douze pièces, à la voile latine aussi d'argent, brochant, accompagnée de deux mouettes en chevron renversé du même rangées en bande en chef à senestre, au troisième de sinople à la tête de cheval contournée, senestrée d'un club de golf en barre soutenu d'une balle et surmontée d'une raquette de tennis en bande soutenue d'une balle à dextre, le tout d'argent.

commune de Saint-Arnoult (Calvados)

Saint-Arnoult : parti : au premier de sinople à l'église d'argent maçonnée de sable, au second de gueules à la raquette de tennis d'argent posée en barre accostée de deux balles du même ; le tout sommé d'un chef cousu d'azur chargé de trois cygnes nageant d'argent.



Et que le meilleur gagne... le saladier d'argent.




HD

Histoire parallèle : 4 juin 1915-2015 -la petite République de Saint-Marin suit l'Italie dans la guerre contre l'Autriche-Hongrie

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Les alliances entre états souverains, signées en temps de paix, la plupart du temps, mésestiment parfois les conséquences en cas de conflit. Pour un petit état vulnérable, il lui est bien sûr indispensable, pour assurer sa protection et sa survie face une agression d'une puissance nettement mieux armée, de contracter une alliance avec un état ami de même force. Mais quand le protecteur est lui-même attaqué ou s'engage dans la guerre, la réciprocité de l'application du traité peut être un piège cruel et insurmontable pour le petit allié, même si son territoire n'est pas directement menacé. Voici un cas d'école exemplaire, et sans doute très peu connu dans toute l'immensité de la documentation sur cette Première Guerre mondiale. 
 Et comme toujours, elle est illustrée avec un maximum de documents d'époque, c'est le challenge, je le rappelle....

drapeau de la République de Saint-Marin
drapeau d'état de l'Autriche-Hongrie en 1914

•  La très ancienne République de Saint-Marin est un micro-état enclavé dans la région italienne d'Émilie-Romagne, près de la côte Adriatique et de la ville de Rimini. Sa population est à l'époque d'environ 10 000 habitants.

• Après les guerres napoléoniennes, l'État de Saint-Marin est reconnu au congrès de Vienne en 1815. Le petit pays a signé un traité d'amitié avec son voisin l'Italie en cours d'unification, en 1862, et l'a renouvelé en 1897.


23 mai 1915 : l'Italie décrète la mobilisation générale et déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie.

armoiries de Saint-Marin - extraites du Meyers
Großes Konversations-Lexikon - Leipzig 1909.


• 4 juin 1915 : la République de Saint-Marin suit l'Italie dans la déclaration de la guerre aux puissances centrales. Un corps de volontaires est recruté et prendra part aux batailles de l'Isonzo (frontière italo-autro-hongroise dans les Alpes juliennes), et du Carso, dans les Alpes dinariques. Parmi les dizaines d'hommes partis au front, beaucoup ne reviendront pas.

• La République mettra en place sur son territoire un Hôpital de campagne. Parmi les blessés qui passeront un séjour dans cet hôpital, figure un certain Ernest Hemingway, engagé volontaire blessé aux jambes, en juillet 1918. Il sera transféré quelques jours après à l'hôpital de la Croix-Rouge américaine à Milan, où il sera opéré.


carte postale d'époque : drapeau de la République de Saint-Marin 
chromo d'époque : drapeau de la République de Saint-Marin , avec curieusement :
  les couleurs verticales, et un soldat de la milice du petit pays.

armoiries et drapeau de la République de Saint-Marin , avec les blasons de six châtellenies composant le petit état :
de gauche à droite : Borgo Maggiore, Saint-Marin, Serravalle, Montegiardino, Faetano et Fiorentino
les capitaines-régents (capitani reggenti) sont conjointement les deux chefs d'état de la République de Saint-Marin et ils sont
 élus tous les six mois - carte postale vers 1900.

carte géopolitique de l'Europe en date du 4 juin 1915.

caricature sur carte postale italienne d'époque - Traduction du texte en italien : dialogue entre François Joseph (à droite)
et  Guillaume II (à gauche) : "- Mon ami, vous ne pensez pas que le trône est un peu secoué ? // - Non, mon ami, parce que nous avons
 le plus grand OBUSIER du monde ! Nos belles bannières triompheront certainement ....  //
 -  Mais si un coup du sort nous envoie au fond .... //   - N'ayez pas de crainte ...  mettre (en joue) sera toujours bon !
  Comme avec le BRESLAU et le GOEBEN , nous vendrons très cher notre trône ".

drapeau de guerre de l'Empire Austro-hongrois , carte postale d'époque
Carte postale patriotique en langue allemande dont la traduction est en gros:
" Fidèles, réveillez-vous / A l'assaut de l'ennemi ! "
le bouclier du guerrier porte des armoiries de l'Autriche des Habsbourg ;
à gauche : les  armoiries et le drapeau de l'Empire allemand ;
à droite : les armoiries et le drapeau du Royaume de Hongrie 



• Source d’information pour ce sujet / article en italien :  La piccola guerra della Repubblica di San Marino (site :  www.ilgiornale.it)







Top 10 des plus grandes villes du Portugal avec leurs blasons

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 Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

 Nous continuons avec un nouveau pays d'Europe  : le Portugal




Voici donc les 10 plus grandes villes en terme de population, en-dehors des agglomérations. C'est d'ailleurs assez compliqué à exprimer : les subdivisions administratives du Portugal, qui sont prises en compte pour la démographie, sont le plus souvent les municípios, entités spécifiques à la péninsule ibérique. Elles portent le nom de la ville principale, mais regroupent très souvent autour d'elle plusieurs autres petites villes, bourgs, villages et localités diverses. C'est l'équivalement de nos Communautés urbaines ou Communautés d'agglomérations, en France, pour trouver un modèle de comparaison. J'ai néanmoins trouvé une source (ici → ) qui m'a permis d'établir un classement satisfaisant en séparant la ville historique proprement dite, de son município. (chiffres population : année 2011).

 


1 - LISBONNE / Lisboa

capitale du Portugal  et capitale (chef-lieu) du district de Lisbonne - 552 700 habitants






2 - PORTO

capitale (chef-lieu) du district de Porto - 237 591 habitants








3 - VILA NOVA DE GAIA

ville du district de Porto et de l’agglomération du Grand Porto - 186 502 habitants








4 - AMADORA

ville du district de Lisbonne et de l’agglomération du Grand Lisbonne - 175 136 habitants







5 - COIMBRA

capitale (chef-lieu) du district de Coimbra - 143 396 habitants







6 - BRAGA

capitale (chef-lieu) du district de Braga - 136 885 habitants 







7 - FUNCHAL

ville principale de l'île de Madère, et capitale de la région autonome de Madère  - 111 892 habitants









8 - ALMADA

ville du district de Setubal  - 108 615 habitants







9 - SETÚBAL

capitale (chef-lieu) du district de Setubal  -  98 131 habitants









10 - AGUALVA-CACÉM

ville du district de Lisbonne et de l’agglomération du Grand Lisbonne - 81 845 habitants








• Tous les dessins d'armoiries ont pour auteur Sérgio Horta, un grand artiste héraldiste portugais qui a généreusement transmis son œuvre dans le domaine public, visible par exemple sur Wikipedia, puis il a malheureusement fermé son site internet  : www.fisicohomepage.hpg.ig.com.br  . Son travail immense a permis de fournir des dessins d'une grande qualité héraldique à la quasi totalité des localités du Portugal, en allant jusqu'aux plus petitesfreguesias L'ensemble de l'armorial : armoiries et drapeaux, se distingue par  une harmonie exemplaire, d'un niveau rarement atteint dans un autre pays. Le seul petit reproche que j'ai personnellement, est cet effet métallique et brillant des couleurs qui est parfois utilisé par certains artistes pour "flamber",  mais cela n'enlève rien au talent de l'auteur. 

• Les couronnes municipales qui sont utilisées dans l'héraldique civique portugaise sont de quatre niveaux : 
- couronne murale d'argent à trois tours : les villages ou les freguesias.
- couronne murale d'argent à quatre tours : les petites villes (vilas)
- couronne murale d'argent à cinq tours : les grandes villes (cidades)
- couronne murale d'or à cinq tours : la capitale, Lisbonne, uniquement.

• Pour aider à l'identification de certaines figures, moins évidentes à cerner, voici une petite note explicative:
- ville n°1 : deux corbeaux de sable posés sur la proue et la poupe de la nef.
- villes n°1, 2 et 5 : l'écu est entouré par le collier de l'Ordre militaire de la Tour et de l'Épée (Ordem da Torre e Espada). 
- ville n°4 : en chef : une manche à air et une hélice d'avion ancien (aéroport); en pointe un grenadier d'or fruité de grenades ouvertes de gueules.
- ville n°5 : histoire antique et légendes de la ville, période des invasions barbares (Ve siècle) : le buste de la princesse Cindazunda, fille du roi des Suèves (représentés par le serpent ailé) offerte en mariage à Ataces, roi des Alains (emblème du lion), leur ennemis, pour faire la paix (symbole du calice). source info : www1.ci.uc.pt/coimbra/BRASCOIM.HTML
- ville n°7 : cinq pains de sucre d'or, couverts d'une spirale de pourpre, disposés en croix.
- villes n°8 et 9 : sur la tour centrale du château, une croix de l'Ordre de Santiago (ou Saint-Jacques-de-l'Épée) de gueules. Idem : deux croix de pourpre, dans le chef du n°9.
- ville n°10 : de part et d'autre et surmontant le pont, des ailes de moulins en forme de roue, typiquement méditerranéens (voir ici → ).






A bientôt , pour un nouveau pays ... 
Et pour revoir le pays précédent ... → ICI



          Herald Dick









Lisbon Oporto Agualva Cacem




l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Guyenne - Sénéchaussées du Comminges et de la Bigorre

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 S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits répertoriant des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies  à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !  Voir la description initiale : →

Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Guyenne. Nous l'avons abordé les dernières fois, il est composé de nombreux anciens duchés ou comtés rattachés les uns après les autres au royaume de France, le tout dernier étant le Béarn, acquis en 1620 par un Édit de Louis XIII.  Ces entités administratives du royaume sont découpées en généralités et en sénéchaussées (pour le sud du pays). Nous allons découvrir les quinzième et seizième chapitres de ces sénéchaussées : l'ancien Comté de Comminges avec sa dépendance : le Couserans et l'ancien Comté de Bigorre, réunis dans la province de Gascogne à la fin du Moyen-Âge. A la Révolution, lors de la création des départements, ces anciens pays seront incorporés dans quatre départements conjointement à d'autres entités dissoutes de l'Ancien Régime, que nous avons déjà évoquées pour certaines d'entre elles. Le Comminges formera la partie méridionale de la Haute-Garonne et quelques communes seront rattachées au département du Gers ou aux Hautes-Pyrénées. Le pays du Couserans rejoindra l'ancien Comté de Foix pour former l'Ariège. La Bigorre formera l'essentiel des Hautes-Pyrénées, en s'unissant avec le sud de l'ancien Comté d'Astarac.

 
  Revenir à l'épisode précédent →



Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un an, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir









Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

(*) Armorial Général de France - volume XIV - Généralité du Languedoc - tome I
   Armorial Général de France - volume XV - Généralité du Languedoc - tome II ( BNF Paris)



Saint - Bertrand - de - Comminges
 (Haute-Garonne)

  Pour la première fois, nous débutons la liste des villes avec une absence de blason dans ce sujet consacré au travail de Pierre de la Planche ! Nous avions déjà parlé de cette curiosité récurrente dans ce manuscrit où visiblement son auteur attendait une information ou une confirmation pour compléter l'écu vide qu'il avait préparé. J'ignore si notre érudit jésuite n'a pas pu terminer son ouvrage faute de temps ou s'il n'a jamais eu gain de cause dans ses recherches documentaires.
 C'est donc une constante assez frustrante et qui est davantage marquée pour les pays du sud du Royaume de France, étudiés dans le second volume du manuscrit. Heureusement, le nord de la France est beaucoup mieux illustré en dessins d'armoiries, mais parfois avec une fiabilité discutable. Des blasons surprenants ont déjà été relevés, en Normandie, par exemple (voir ici→ ).

 Le petit village de Saint-Bertrand (environs 250 habitants actuellement) est considéré comme la capitale historique du pays de Comminges, symbolisé par la présence de son imposante cathédrale. C'est donc pour cette raison qu'il figure en tête de cet article.
  Le blason enregistré dans l'Armorial Général de France semble quant à lui, faire partie d'une série de figures attribuées d'office avec armes plus ou moins "parlantes".
  Le blason " De gueules au lion d'argent à la queue fourchée et passée en sautoir" est celui de la maison de Montfort. Simon de Montfort, commandant l'armée des Croisés qui battit le Comte de Toulouse Raymond VI et ses alliés, dont Bernard IV, Comte de Comminges, à la bataille de Muret le 12 septembre 1213, lors de la Croisade contre les Albigeois. Depuis 1212, Simon de Montfort occupait le Comminges, mais le concile de Latran IV (1215) rend son comté à Bernard en 1216. Toutefois en compensation, il est obligé de marier sa fille Pétronille avec Guy de Montfort, le fils cadet de Simon de Montfort.




Saint -Lizier  (Ariège)

 La cloche, symbole d'origine ecclésiastique de Saint-Lizier, petite ville, mais qui était néanmoins le siège d'un ancien évêché, est devenue au fil du temps le symbole de tout le pays de Couserans ("D'azur, à une cloche d'argent"). On la retrouve aussi dans le blason de la ville voisine de Saint-Girons ("D'azur, à une cloche d'or") . Et on la signale aussi dans quelques cités des pays voisins : à Saint-Gaudens ("D'azur à la cloche d'argent, bataillée d'or") dans le Comminges ou encore Saint-Félix-du-Lauragais ("D’azur à la cloche d'argent"). Voir plus bas pour Saint-Girons et Saint-Gaudens.
  C'est apparemment le blason "d'or à la cloche d'azur" que la cité aurait donné, dans le cadre de l'Édit de 1696 pour le recensement des armoiries en charge de Charles-René d'Hozier, et qui est utilisé encore par la commune actuellement. Il est donc le négatif (émaux inversés) de celui de Saint-Girons, ville qui a pris l'avantage au cours du temps sur Saint-Lizier, siège de des évêques, en devenant la "capitale" du Couserans, avec la présence du château seigneurial (les vicomtes de Couserans).
sources info :  www.ville-st-girons.fr/histoire-et-patrimoine  et  www.loubet.fr/couserans/saint-lizier-histoire.html





Tarbes (Hautes-Pyrénées)
  En 1482, l'écu écartelé était surmonté d'une crosse et d'une mitre d'évêque avec la mention circulaire: "Sagerades deu saget de la dite vila et ciutad de Tarbes". Un blason d'origine épiscopale, à nouveau donc, avec les couleurs or et gueules du Comté de Bigorre. Le blason sera timbré plus tard d'une couronne comtale à 9 perles visibles (XVIIe s.), puis baronnale en 1722, et enfin municipale (murale) à partir de 1860.   source info : www.tarbes.fr




D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :

• pour l'ancien Comté de Comminges :

- avec un contour de blason vide, sans description comme celui de Saint-Bertrand, plus haut:
 Samatan, Lombez, Muret, Saint-Gaudens, Saint-Girons.
- sans blason ni mention s'y rapportant :
Saint-Julien, Cazères, L'Isle-en-Dodon, Aurignac, Valentine, Montpezat, Saint-Béat, Aspet, Castillon (-en-Couserans)

•pour l'ancien Comté de Bigorre 

- avec un contour de blason vide, sans description :  Bagnères (-de-Bigorre), Rabastens (-de-Bigorre), Vic de Bigorre, Lourdes, Saint-Pé-de-Génerès (Saint-Pé-de-Bigorre).

 # cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France (certains de ces blasons sont toujours d'actualité aujourd'hui, à quelques détails près ) :






A bientôtpour une nouvelle série ... →


Crédits :
parmi les blasons "modernes" certains sont empruntés et parfois modifiés à :
http://armorialdefrance.fr/

 Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly :  http://www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick
 

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Héraldique et Art Nouveau #6, vers 1900 : les provinces d'Espagne, 4ème et dernière partie

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our la dernière fois, nous retournons en Espagne, plus exactement à Barcelone vers l'an 1900 afin de terminer cette belle série de cartes postales à motifs héraldiques et dans le style du "Modernisme catalan", connu aussi sous le nom d'"Art Nouveau" en France et ailleurs en Europe.

 Ces cartes, fabriquées avec le procédé de la lithographie à partir de l'année 1899, ont été éditées par la maison barcelonaise  Hermenegildo Miralles (1859-1931), et illustrées par José Triadó Mayol (1870-1929), dont la signature discrète est visible entre les courbes et les ornements végétaux de ses réalisations (voir détail ci-dessus). Elles rassemblent toutes les provinces d'Espagne et sont numérotées de 1 à 50.
  La carte postale ci-contre, contemporaine, avec le portrait d'Alphonse XIII, adolescent, roi d'Espagne de 1886 à 1931, n'a rien à voir avec la série, mais elle peut être rangée également, par son style, dans la thématique "Art Nouveau".

 Voici le quatrième et dernier volet concernant les cartes héraldiques allant du N° 39 au N°50 (voir le volet précédent ici → ) :

province de Alava(Pays Basque)
province de Lugo (Galice)
province de Santander(Cantabrie)
province de Huesca (Aragón)
province de Ségovie (Castille et León)
province de Jaen (Andalousie)
 province de Barcelone (Catalogne)
province de Guipuzcoa(Pays Basque)
province de Avila (Castille et León)
province des îles Canaries
province de Castellon  (Valence)

la carte territoriale d'Espagne pour situer les 11 provinces décrites dans le sujet ( avec le nom encadré ).


  La dernière carte N° 50 qui clôt la série représente les armoiries du Royaume d'Espagne, mais sont anachroniques en 1899. Ce sont les armes de la première maison de Bourbon / Borbón (1700-1759). Celles du roi d'Espagne en exercice : Alphonse XIII, lui aussi Bourbon, présentent effectivement des différences importantes dans l'ordonnancement des quartiers et ont été même augmentées des armes de nouveaux territoires (duchés de Parme et de Toscane), voir ici → .

royaume d'Espagne




A bientôt, pour une nouvelle série dans un autre pays....




               Herald Dick


18 juin 1815-2015, bicentenaire de la bataille de Waterloo et de la fin du Premier Empire français

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Aujourd'hui 18 juin 2015, est célébré le bicentenaire de la bataille de Mont-Saint-Jean, qui est le lieu exact, mais plus connue sous le nom de bataille de Waterloo.
armoiries de la commune de Waterloo
 (Belgique - province du Brabant wallon)
" D'argent à une pyramide tronquée de sinople
 sommée d'un lion passant, posé sur un piédestal,
la dextre appuyée sur un boulet, le tout de sable".


la version originale de la Butte du Lion , construite à l'endroit
 symbolisant le lieu de la bataille du 18 juin 1815.


La bataille de Waterloo est la dernière bataille des guerres napoléoniennes. La défaite de l'armée française, le 18 juin 1815, à Waterloo (Belgique, province du Brabant), provoqua la chute définitive de Napoléon.
http://www.sherpa.be/uploadedImages/waterloo2015-c.jpg
bandeau publicitaire des festivités du Bicentenaire avec notamment des reconstitutions des combats sur les lieux-mêmes en costumes d'époque.
 Lorsque Napoléon Ier recouvre le trône après son retour de l'île d'Elbe, il doit faire face à une nouvelle coalition européenne. Les troupes prussiennes, russes, autrichiennes et anglaises se rejoignent près de Waterloo, où elles vainquent l'armée impériale le 18 juin 1815.

le lieu du champ de bataille présumé, avec la Butte du Lion, non loin du hameau du Lion et de la localité de Mont-Saint-Jean,
à cheval sur les communes actuelles de Waterloo et de Braine-l'Alleud..
document philatélique britannique édité pour le bicentenaire de la bataille de Waterloo avec les portraits et armoiries des trois hommes qui commandaient les armées engagées. (cliquer sur le document pour agrandir et lire les détails)  
 voir : http://www.bfdc.co.uk/

  CONTEXTE  ------------------------------------------------------------------------------------------------------

Stratège de l'expansion impérialiste de la France en Europe, de 1804 à 1813, Napoléon avait dû abdiquer en 1814 face à une vaste coalition formée par les puissances européennes (Prusse, Russie, Grande-Bretagne, Autriche). Il fut exilé à l'île d'Elbe et Louis XVIII fut proclamé roi de France. En septembre 1814 commença le congrès de Vienne, qui réunit les représentants des puissances européennes, afin d'établir une paix durable après la défaite de la France et redessiner la carte politique de l'Europe. Cependant, le 26 février 1815, Napoléon quitta l'île d'Elbe. Il débarqua en France le 1er mars et les vétérans de ses anciennes campagnes se rallièrent à lui. Le 20 mars 1815, Napoléon entra triomphalement dans Paris et reprit le pouvoir (période des Cent Jours). Alarmés par son retour, les participants du congrès de Vienne réagirent aussitôt par une nouvelle coalition. Dès le 17 mars, ils décidèrent d'envoyer des troupes en Belgique, à proximité de la frontière française, afin de préparer l'invasion de la France, prévue pour le 1er juillet 1815.

armoiries impériales de Napoléon Ier- extraites du livre : "Album des Armoiries
 concédées par Lettre patentes de Napoléon Ier - 1805-1811 "
 auteurs : Vicomte Révérand et le Comte Eugène Villeroy (1911)  -  Boston library (USA)


  MOBILISATION ET STRATÉGIE --------------------------------------------------------------------------

La guerre étant devenue inévitable, Napoléon décida de prendre les Alliés de vitesse en passant à l'offensive. Son plan était d'attaquer en Belgique les Britanniques et les Prussiens avant que les Autrichiens et les Russes aient eu le temps de les rejoindre. Napoléon mobilisa en deux mois une armée de 360 000 soldats. Le 14 juin 1815, Napoléon atteignit la frontière franco-belge avec seulement 128 000 hommes. Deux armées alliées lui faisaient face de l'autre coté de la frontière. La plus importante, constituée de 116 000 Prussiens, était dirigée par le maréchal Blücher et basée à Namur. Une seconde armée de 93 000 soldats britanniques et hollandais était basée à Bruxelles, sous le commandement du général britannique Arthur Wellesley, premier duc de Wellington et commandant en chef des forces alliées. Napoléon divisa ses forces en deux groupes d'attaque et un groupe de réserve, la vieille garde, composée de vétérans. Le 15 juin 1815, il franchit la Sambre à Charleroi avec le plan audacieux d'attaquer les deux armées ennemies.


- armoiries d'Arthur Wellesley, Duc de Wellingtion -
estampe "The Arms & Honours of His Grace the Duke of Wellington"-
 illustration d'un livre de James Girtin; publié par  Hassell & Rickards - Londres (1814)

LIGNY ET QUATRE-BRAS  -----------------------------------------------------------------------------------

Son arrivée soudaine surprit les alliés qui ne l'attendaient pas si tôt. Napoléon ordonna à son aile gauche, commandée par le maréchal Ney, d'attaquer une brigade de la cavalerie de Wellington à Quatre-Bras, au nord de Charleroi. Puis il ordonna à l'aile droite, sous les ordres du général Grouchy, de se diriger vers l'est. La stratégie de Napoléon consistait à coordonner l'attaque contre les Prussiens avec l'offensive de Ney à Quatre-Bras. Le 16 juin, Napoléon prit le commandement de l'armée de Grouchy (71 000 hommes) et attaqua l'armée de Blücher (83 000 hommes) au nord de Ligny. Après trois heures de combat acharné, les Prussiens battirent en retraite, laissant derrière eux 12 000 morts et blessés.

- armoiries du feld-maréchal prussien Gebhard Leberecht von Blücher, Prince de Wahlstatt -
Pendant ce temps, le maréchal Ney, trop lent, avait laissé le temps à Wellington de renforcer sa position à Quatre-Bras avec plusieurs divisions de cavalerie et d'infanterie. Ses tentatives d'attaque contre les positions britannico-hollandaises se soldèrent par des échecs.


armoiries du Maréchal-Duc d'Empire Michel Ney, comte d'Elchingen, 
prince de la Moskowa.
Maréchal Ney (1769-1815)


  MONT-SAINT-JEAN   ------------------------------------------------------------------------------------------

À l'aube du 17 juin, Wellington, retranché à Quatre-Bras, reçut un message de Blücher lui faisant part de la défaite prussienne à Ligny. Il lui envoya immédiatement une missive lui suggérant de se replier sur le plateau de Mont-Saint-Jean, au sud de la forêt de Soignes et du village de Waterloo, afin de former un front uni contre Napoléon. Quelques heures plus tard, Wellington quitta discrètement Quatre-Bras, laissant une brigade de cavalerie en écran pour tromper le maréchal Ney.

armoiries du Prince Guillaume II d'Orange-Nassau (Willem Frederik, prins van Oranje-Nassau)
 commandant les troupes hollandaises,  futur roi des Pays-Bas (1840-1849)
Guillaume II, Prince d'Orange-Nassau

De son coté, Napoléon ne s'avisa que tardivement de s'informer de la direction prise par les Prussiens en retraite. C'est avec quatorze heures de retard qu'il lança Grouchy à leur poursuite, avec 33 000 hommes. Prenant le commandement des forces de Ney, Napoléon se lança à la poursuite de Wellington. Mais celui-ci avait eu tout le temps nécessaire pour se positionner sur le plateau du Mont-Saint-Jean. Dans l'intervalle, Grouchy, qui n'était pas parvenu à rattraper l'armée de Blücher, avertit Napoléon que les Prussiens, bien loin de battre en retraite vers l'est en direction de Namur, s'étaient dirigés vers le nord-ouest dans l'intention de rejoindre Wellington. Napoléon lui ordonna de poursuivre ses recherches.
armoiries du Maréchal-Comte d'Empire Emmanuel de Grouchy,
 marquis de Grouchy
Maréchal Grouchy (1766-1847)
Au matin du 18 juin, les armées françaises et britannico-hollandaises étaient en position de combat. Les forces britannico-hollandaises comprenaient 67 000 hommes et 156 canons. L'armée prussienne de Blücher, forte de 70 000 hommes, devait arriver en renfort dans la journée. La stratégie de Wellington était donc de résister à Napoléon jusqu'à l'arrivée de Blücher. L'armée de Napoléon comprenait 74 000 hommes et 246 canons. Le plan de Napoléon était d'attaquer l'aile gauche des Britanniques afin de les couper des Prussiens.



Reconstitution animée de la bataille de Waterloopar courrierinternational

carte anglaise de 1816 pour localiser les lieux cités dans le texte (cliquer sur l'image pour l'agrandir avec votre navigateur)
bloc-feuillet philatélique émis le 18 juin 2015 par le Royaume-Uni pour le bicentenaire de la bataille de Waterloo

 LA DÉFAITE FINALE  ------------------------------------------------------------------------------------------

La bataille commença à 11 heures 30 par une feinte de Napoléon vers l'aile droite de Wellington. Cette manœuvre échoua. Pendant toute la journée, par des assauts répétés de cavalerie et d'infanterie, les Français tentèrent vainement de rompre la gauche puis le centre de l'armée britannique. À partir de 16 heures, Ney mena une attaque au centre contre Hougoumont et la Haie-Sainte. Il lança ses meilleurs escadrons contre les carrés de l'infanterie anglaise. Malgré leurs charges répétées, celle-ci, bien tenue en main par Wellington, resta inébranlable. À 16 heures 30, l'avant-garde de l'armée de Blücher attaqua en force l'aile droite française, contrainte de reculer peu à peu. Vers 17 heures, s'obstinant contre le centre de l'armée britannique, Napoléon engagea contre elle la garde à cheval et le corps de cavalerie de Kellermann qui échouèrent à leur tour. Vers 19 heures, il tenta une offensive générale désespérée en lançant la vieille garde et toutes les troupes encore disponibles contre le Mont-Saint-Jean. Celles-ci attendaient le secours de Grouchy, mais ce fut Blücher qui arriva. Vers 20 heures, la cavalerie prussienne, faisant irruption du nord-est, chargea de flanc les troupes françaises. Le recul de la vieille garde provoqua la débandade de l'armée, démoralisée par l'arrivée des Prussiens. Napoléon, après avoir laissé le commandement à Jérome Bonaparte, regagna au plus vite Paris.

armoiries du Général - Comte d'Empire
 François Étienne de Kellermann
Général François Étienne de Kellermann (1770 -1835),
 fils du Maréchal et Duc d'Empire François
 Christophe Kellermann  (1735-1820)



armoiries du Prince Jérôme Bonaparte
  extraites du livre : "Album des Armoiries concédées par Lettre patentes de Napoléon Ier - 1805-1811"
 auteurs : Vicomte Révérand et le Comte Eugène Villeroy (1911)  -  Boston library (USA)
le Prince Jérôme Bonaparte (1784-1860) ,
 Roi de Westphalie de 1807 à 1813, 
il est le benjamin de la fratrie de Napoléon,
engagé dans la campagne de Belgique.


  CONSÉQUENCES   ---------------------------------------------------------------------------------------------

La bataille de Waterloo a couté aux Français plus de 40 000 hommes, aux Britanniques 15 000 hommes, aux Prussiens 7 000 hommes. Napoléon signa sa seconde abdication le 22 juin. Le 28 juin, Louis XVIII remonta sur le trône de France. Napoléon fut exilé par la Grande-Bretagne sur l'île de Sainte-Hélène le 17 octobre 1815. source : Encyclopédie Microsoft ® Encarta ® 2004.

caricature satirique - estampe du début du XIXe siècle - Wellington et Blücher chassant Napoléon

affiche officielle des festivités avec reconstitutions historiques de la bataille sur les lieux


Pour plus de détails sur la bataille et les commémorations, voici quelques liens :
- Waterloo 2015 ( langues FR/EN/DE/NL) → ICI
- Champ de bataille de Waterloo ( langues FR/EN/NL) → ICI
- Facebook → ICI



              Herald Dick

Top 10 des plus grandes villes d'Islande avec leurs blasons

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Voici un nouveau volet à cette série consacrée à la découverte de l’héraldique civique, à travers divers pays du Monde. Le principe du "Top xx" très répandu dans les médias et sur Internet, pour recenser ce qui est le plus remarquable dans un domaine particulier est ici adapté à cette thématique. Il nous permettra de découvrir ou réviser la géographie d'un pays choisi de manière aléatoire et dans le même temps de s'intéresser à sa diversité en matière de blasons et emblèmes municipaux.

 Nous allons découvrir un nouveau pays d'Europe, certainement l'un des moins connus pour son héraldique municipale : l' Islande.




Voici donc les 10 plus grandes municipalités en terme de population. Le terme générique de municipalité est en effet plus approprié que celui de ville, car dans trois des cas cités dans ce sujet, plusieurs petites villes ou villages ont été fusionnés en une seule entité démographique : les Sveitarfélög, mot islandais, pluriel de Sveitarfélag, qu'on peut traduire par municipalité. 
  De plus, le titre de  "plus grandes villes" ou "grandes municipalités" est très trompeur. En effet l'Islande est un pays peu peuplé (329 750 hab.), à peine plus que la Corse, alors qu'elle est 12 fois plus grande.Une densité de 2,9 hab/km² qui est la plus faible d'Europe. La population est exclusivement répartie sur les côtes et dans les fjords et surtout groupée sur la côte sud et autour de la capitale. Le centre du pays, montagneux et glacé est totalement inhospitalier et donc inhabité. Les "plus grandes villes" sont donc pour nous, à notre échelle et à partir du cinquième rang, l'équivalent de bourgs ou petites villes (4 000/15 000 hab) ! (chiffres : 2014 ).



1 - REYKJAVIK

capitale de l'Islande et chef-lieu de la région de la capitale (Höfuðborgarsvæðið) - 121 230 habitants.







2 - KÓPAVOGUR

Ville de la région de la capitale (Höfuðborgarsvæðið) - 32 308 habitants.








3 - HAFNARFJÖRÐUR

Ville de la région de la capitale (Höfuðborgarsvæðið) - 27 357 habitants.





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4 - AKUREYRI

Capitale (chef-lieu)  de la région du Nord-Est (Norðurland eystra) - 18 103 habitants.





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5 - REYKJANESBÆR

municipalité composée des villes et des localités de : Keflavík, Njarðvík, Ásbrú, Helguvík et Hafnir, dans la région du Sud-Ouest (Suðurnes) - 14 527 habitants.






6 - GARÐABÆR

Ville de la région de la capitale (Höfuðborgarsvæðið) - 14 180 habitants.





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7 - MOSFELLSBÆR

Ville de la région de la capitale (Höfuðborgarsvæðið) - 9 075 habitants.







8 - ÁRBORG

municipalité composée des villes et des localités de : Selfoss, Eyrarbakki et Stokkseyri, dans la région du Sud  (Suðurland) - 7 889 habitants.








9 - AKRANES

Ville de la région de l'Ouest (Vesturland ) - 6 699 habitants.








10 - FJARÐABYGGÐ

municipalité composée des villes et des localités de : Eskifjörður, Neskaupstaður, Reyðarfjörður, Fáskrúðsfjörður et Stöðvarfjörður, dans la région de l'Est  (Austurland) - 4 675 habitants.








• Première constatation : mis à part la ville n° 4 et à la rigueur : la capitale Reykjavik, on sort largement des clous avec l’utilisation de figures non conventionnelles en héraldique. Les blasons sont de fait assez compliqués, voire impossibles à blasonner !  En réalité, on est plutôt dans le domaine du logo ayant pris la forme d'un écu. L' Islande n'est pas un pays de grande tradition pour l'héraldique, malgré les liens historiques séculaires entretenus avec la Scandinavie et le Danemark, en particulier. Mais cela n'enlève rien à l'intérêt que l'on peut porter à ce type de symboles, pour autant.
 
• Autre particularité : la bichromie, azur/argent ou sinople/argent, qui est d'ailleurs très répandue et surtout le couple azur/argent pour 50% des blasons en général (voir ici → ). L'azur, c'est pour le ciel, ou la mer. L'argent c'est pour les montagnes, les glaciers, les cascades, la crête des vagues. Le sinople (vert) est pour les prairies, les montagnes en été, les steppes. Seul, un soleil levant (ou couchant) rouge met un point coloré final sur notre municipalité n° 10 ! 
• La nature et les paysages sont omniprésents, et quelques animaux aussi, même sous une forme très stylisée, comme ce phoque pour la ville n°2, ou encore cet oiseau, pour la municipalité n° 5, qui semble être un guillemot de Troïl (Uria aalge). 

• Enfin, j'aurai l’occasion d'en reparler un jour dans ma série sur les Capitales (mais ce n'est pas pour tout de suite... ), voici la légende des piliers : öndvegissúlur en islandais, les deux pals qui ornent le blason de Reykjavik, voir ici → .



Si vous désirez en savoir plus sur le pays : l' Islande et ses emblèmes, c'est → ICI


A bientôt , pour un nouveau pays ... 
Et pour revoir le pays précédent ... → ICI



          Herald Dick









Kopavogur Hafnarfjordhur Keflavik Njardhvik Gardhabær Arborg Fjardhabyggdh

Politiquement correct : le village espagnol qui voulait (enfin) changer de nom !

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armoiries du municipio (commune)
nommé désormais : Castrillo Mota de Judios

(voir fiche Wikipedia)
Dans ce village est né le musicien organiste à la cour
de Philippe II d'Espagne : Antonio de Cabezón.
 Ceci explique la présence du clavier sur le blason.
 On peut voir dans le village l'humble maison en adobe où
 il est né. Une plaque commémorative lui est dédiée.
Un petit village du nord de l'Espagne, Castrillo Matajudíos, situé dans la communauté autonome de Castille-et-León, province de Burgos a voté dernièrement en faveur d'un changement de nom. 
 "Matajudios" se traduit en effet littéralement par : "CastrilloTue-les-juifs" !
  On peut se demander même,comment après la tragédie de la Seconde Guerre mondiale et ce que le Monde entier sait sur la politique d’extermination des juifs par les nazis,cette affaire a pu perdurer jusqu'au XXIe siècle ! 

Les habitants du village ont dit oui dimanche 25 mai 2015 au changement du nom de leur commune, trop lourd à porter désormais, lors d'un vote organisé par le maire en parallèle du scrutin européen. "Avec ce nom, quand on voyage, on doit toujours fournir des explications parce que tout de suite, on te dit: 'à Castrillo on tue les Juifs!'", témoigne Lorenzo Rodriguez Perez, le maire du village, situé près de Burgos, dans le nord de l'Espagne.

"Et pourtant c'est tout le contraire parce que Castrillo descend d'une communauté juive et il y a une étoile de David sur notre blason", poursuit l'élu. Estimant que ce nom trahit l'héritage juif du petit village, son maire avait organisé ce vote, le jour même des élections au Parlement européen, et promis de démissionner si les habitants décidaient de garder le nom actuel.

Sur les 56 habitants en âge de voter, 52 ont participé au scrutin, "dont 29 ont décidé de changer le nom", a déclaré le maire. On est loin de l'unanimité ! Les habitants avaient le choix entre deux noms pour la commune, Mota Judios ou Mota de Judios, et ont opté pour le second par 26 voix contre trois. La mairie a entrepris d'examiner ces résultats à partir du 3 juin 2015 et entamer les démarches pour effectuer le changement le nom. Pour l'instant le site internet n'a pas bougé,voir → ICI.



au-delà de l'aspect moral et humaniste, on imagine l'impact financier que va provoquer cet évènement pour cette petite commune qui n'a pas beaucoup de moyens , en vue de changer tous les supports qui portent le nom désormais banni.

PETITE HISTOIRE
 

Selon certains historiens il y aurait une confusion à partir du toponyme castillan initial de "mota" qui signifie "colline", peu à peu transformé malencontreusement ou intentionnellement au cours des siècles en "mata" de matar : tuer. Car la persécution des juifs en Espagne à la fin du XVe, début XVIe siècles n'y est peut-être pas étrangère.

L'origine du village remonterait à 1035, lorsque des Juifs, dépossédés de leurs biens et expulsés de leurs maisons ailleurs en Espagne, s'étaient réfugiés là, sur une petite colline ou "mota", selon Lorenzo Rodriguez. Ils y étaient restés jusqu'en 1492, lorsque les Rois catholiques ordonnèrent l'expulsion d'Espagne de tous les Juifs qui refuseraient de se convertir au catholicisme. La première mention du nom Castrillo Matajudios apparaît en 1623, selon l'archéologue Angel Palomino, chargé d'une étude historique préliminaire commandée par la mairie. Les descendants de Juifs, convertis au catholicisme, auraient pu décider de changer le nom du village après 1492, afin de démontrer leur ferveur.
église San Esteban et ayuntamiento (mairie) à Castrillo Mota de Judios

 "Les documents montrent qu'il y a eu plusieurs massacres de Juifs (...) comme cela s'est produit dans de nombreux quartiers juifs en Espagne et ailleurs en Europe", expliquait l'archéologue, qui estime qu'entre 300 et 400 foyers, soit environ 1.500 personnes ont peuplé le quartier juif de Castrillo Matajudios avant l'expulsion des Juifs d'Espagne.

Selon les historiens, au moins 200.000 Juifs vivaient en Espagne avant les expulsions de 1492. Ceux qui refusèrent de fuir ou de se convertir furent exécutés et brûlés vifs. Déclarant vouloir réparer une "erreur historique", le gouvernement espagnol a approuvé en février un projet de loi visant à faciliter la naturalisation des descendants de Juifs séfarades (Sefarad signifiant "Juif d'Espagne" en hébreu).


source texte : http://www.rtl.fr/actu/international/castrillo-matajudios-le-village-espagnol-qui-veut-changer-de-nom-7772266114

programme de concert avec les œuvres du musicien natif du village ( document site http://castrillomatajudios.com/ )




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